Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

DOI article:
Dubouloz, John: Lettres anglaises, [2]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.16904#0311

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
284 L'ART.

c'est à peine si vous vous arrêtez à ce fâcheux état de choses, tant cela vous paraît accessoire en
présence de la griffe du lion que vous sentez partout, — éternel triomphe du génie sur le talent.
Holbein est un des dieux de la peinture ; Sir Joshua n'est qu'un de ses demi-dieux, ce qui ne
l'empêche pas d'avoir tous les droits à de nombreux adorateurs quand il est clans ses jours
inspirés et qu'il peint Lavinia Countess Spencer and John Charles Viscount Althorp, toile de la
plus extrême séduction, et qui constitue une exception parmi ses nombreux portraits de famille
appartenant au comte Spencer.

Dans le tome III de son célèbre Catalogue raisonné, page 237, Smith, avant de parler des disciples
et imitateurs de Van Dyck, a écrit, à propos du maître, quelques lignes que l'amour-propre des
collectionneurs anglais s'est par trop empressé d'oublier. Les douze années de séjour de Van
Dyck en Angleterre ne lui auraient jamais suffi pour exécuter la moitié des portraits qu'on
lui attribue ici dans les plus grandes familles, et Smith a mille fois raison de soutenir que
les propriétaires de bon nombre d'entre eux doivent s'estimer heureux si leurs ancêtres

ont seulement été peints dans l'atelier du
maître, sous ses yeux, et plus ou moins
retouchés par lui. Il en est énormément
auxquels Sir Anthony n'a jamais donné le
plus léger coup de pinceau, et c'est même
calomnier Jean de Reyn ou William Dobson
que de les en supposer les auteurs. Tous
deux avaient trop de valeur pour peindre de
la sorte Lady Dorothy Sidney ou Dorothy
Percy, Countess of Leicester, ou cet exé-
crable Portrait de Van Dyck dont on cher-
che en vain à s'expliquer l'exhibition en face
précisément de cette glorieuse page où sont
représentés en pied George Digby, second
comte de Bristol, et William, cinquième
comte et premier duc de Bedford, œuvre
magistrale qui, ainsi que l'a dit Smith1,
« suffirait à elle seule à immortaliser le

« Pug-Dogs » en porcelaine de Saxe de la seconde moitié du xvin" siècle, peintre »
(Collection de Lady Carington, exposée au Bethnal Green Muséum.)

Fac-simiie d'un dessin de John Watkins. N'oublions pas de signaler un autre Van

Dyck : Dédale et Icare, sujet que le maître
a traité deux fois avec des variantes. Lord Spencer possède de beaucoup la meilleure des deux
compositions, « one of the artist's most matured productions », a écrit Smith2, qui ajoute non
moins justement que la figure d'Icare, « tant sous le rapport du dessin que du coloris, est un
modèle de perfection artistique ».

Il est impossible de passer sous silence le Portrait of Sir Peter Paul Rubens y>, portrait en
pied, le seul que l'on connaisse dans ces proportions. C'est le diplomate espagnol, et non l'artiste
qu'a reproduit Van Dyck ; bien qu'il ait eu soin de signer en toutes lettres, en se gardant
d'oublier son titre nobiliaire :

Ant. Van Dyck Eques. Pt.

il n'y a pas à le louer de cette oeuvre officielle ; son illustre modèle avait droit d'attendre du
plus glorieux de ses disciples une exécution moins lâchée ; ce Rubens en costume de cour, la
clef de chambellan à la ceinture, rentre absolument dans la catégorie de ces productions hâtives
quoique toujours élégantes que Smith a si bien caractérisées dans sa notice biographique3 :

1. Page 145.

2. Page 122.
5. Pagejcxxi.
 
Annotationen