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La chronique des arts et de la curiosité — 1869

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Nr. 4 (24 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26661#0024
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2

CHRONIQUE DES ARTS.

des choses et des circonstances, par sa
parfaite honorabilité, il s’était acquis une
influence considérable, dont il n’usa qu’au
profit des autres, car Dauzats vécut et
mourut presque pauvre. Il était devenu
l’arbitre de tous les différends qui surgis-
saient entre les gens du monde et les ar-
tistes ; et ses consultations étaient assai-
sonnées d’anecdotes si plaisantes, de
réflexions si sensées, de diplomaties si
conciliantes, que ses arrêts étaient tou-
jours acceptés des deux parties.

Les amitiés qu’il comptait dans toutes
les classes de la société montrent com-
bien son esprit et sa loyauté inspiraient
de sympathies. Eugène Delacroix esti-
mait en lui autant l’homme que l’artiste.

Il avait terminé, pour lui en faire don,
une de ses meilleures esquisses, celle de
sa répétition de Y Entrée des Croisés dans
Constantinople. Et, lorsque, dictant son
testament, il eut le suprême souci du
classement de son œuvre, le premier nom
qui se présenta à son esprit, ce fut le
nom d’Adrien Dauzats.

Philippe Burty. ;

QUELQUES MOTS
SUR JEAN COUSIN.

La lumière commence à se faire sur Jean
Cousin, grâce aux efforts de M. Lobet, ré-
dacteur du Journal de l’Yonne, et de ceux
qui veulent bien l’aider dans ses recherches
sur l’illustre artiste sénonais.

On connaît maintenant la date certaine de
la mort de Jean Cousin. Taveau, contempo-
rain, compatriote et probablement ami de
Cousin, la fixe en 1560. <i Il mourut, dit-il,
le jour de... 1560, plus riche de nom que
de biens de fortune, qu’il a de toute sa vie

négligés.» Cette date n’ébranlerait-elle

pas l’argumentation de M. Montaiglon sur la
statue de l’amiral Chabot, qu’il pense anté-
rieure à Goujon et par conséquent à Cousin,
et qu’il croit avoir été faite sous François Ier?
Si, comme Félibien le dit, Cousin mourut
fort âgé, il serait né bien avant 1500 et au
plus tard en 1492, comme beaucoup le pré-
tendaient. La tradition, une simple tradition
de famille que rien ne justifie, avait fait
adopter, faute de mieux, la date de 1500
pour sa naissance; mais celle de 1492, plus
ancienne et plus probable d’après celle de la
mort fixée par Taveau en 1560, fait de Cousin
le contemporain de François Ier et peut-être
son aîné de deux ans. Pourquoi donc. Cousin
ne serait-il pas alors l’auteur de la statue de
Chabot?

Du reste,on est sur la voie des trouvailles.
L’enquête ouverte parM. Lobet a fait recon-
naître l’existence de documents dans le
riche dépôt de minutes des anciens tabellions
sénonais que l’on va explorer aux frais de
M. le baron Brincard. Un érudit d’Auxerre,
M. Cherest, conservateur du.musée, assure
que les archives de cette ville contiennent
également des pièces sur Cousin. L’impul-
sion est donc donnée, on cherche, et bientôt
on va récolter les fruits du travail.

On pense aussi à placer dans le musée
d’Auxerre un buste de Cousin. C’est M. Mi-
chelon qui est chargé de ce travail. Mais où
trouver une effigie authentique du peintre
sénonais? M. Lobet croit que Cousin s’est
peint à l’angle gauche du tableau du Juge-
ment dernier au Louvre ; mais il voudrait
avoir plus qu’une probabilité un peu vague,
et il demande à tous les amateurs qui s’in-
téressent à nos gloires nationales de vouloir
bien le renseigner sur ce point comme sur
. tous ceux qui concernent la vie et les œuvres
de Cousin.

F. Del Tall.

ÉCOLE IMPÉRIALE ET SPÉCIALE

DES BEAUX-ARTS.

AVIS.

Les concours au grand prix de Ronie,
pour l’année 1869, auront lieu aux époques
ci-après déterminées, savoir :

PEINTURE.

Première épreuve. — Esquisse peinte (en
loges), mercredi 31 mars.

Deuxième épreuve. — lro partie : esquisse
peinte (en loges), lundi 5 avril.

2e partie : figure peinte (4 séances).
lre série : du mercredi 7 au samedi
10 avril.

2e série : du lundi 12 au jeudi 15 avril.
Concours définitif. — Exécution de l’es-
quisse (36 heures en loges), vendredi 23 et
samedi 24 avril.

Exécution du tableau : entrée en loges
lundi 26 avril. — Sortie de loges, lundi
19 juillet.

SCULPTURE.

Première épreuve. — Esquisse modelée
(en loges), mardi 13 avril.

Deuxième épreuve. — lre partie : esquisse
modelée (en loges), lundi 19 avril.

2e partie figure modelée (A séances).
lre série i du mercredi 21 au samedi -4
avril.

2e série : du lundi 26 au jeudi 29 avril.
Concours définitif. ■— Execution de 1 es -
quisse (36 heures en loges), jeudi 13 et ven-
dredi lk mai.

Exécution du bas-relief : entrée en loges,
mardi 18 mai. — Sortie de loges, lundi 9
août.

architecture.

Première épreuve. — Esquisse (12 heures
en loges), lundi 8 mars.

Deuxième épreuve. — Esquisse [2h heures
en loges), jeudi 11 mars.

Concours définitif. — Avant-projet (A jours
en loges), du mardi 16 au vendredi 19 mars.

Projet : entrée en loges, lundi 22 mars.
Sortie de loges, mercredi h août.

GRAVURE EN MÉDAILLES ET PIERRES Ï1NES.

Première épreuve. — Esquisse modelée
(en loges), mercredi 10 mars.

Deuxième épreuve. — Figure modelée
(4 séances), du lundi 15 au jeudi 18 mars.

Concours définitif. — Exécution de l’es-
quisse (36 heures en loges), jeudi 15 et ven-
dredi 16 avril.

Exécution de la médaille : entrée en loges,
samedi 17 avril. — Sortie de loges, lundi 9
août.

nota. Les jeunes gens qui se présentent a-
ce concours ne sont admis à prendre part à
la première épreuve qu’après avoir déposé,
au secrétariat de l’École, quelques ouvrages
de gravure en médailles et en pierres fines
qui témoignent de leur capacité dans l’un et
l’autre genre. Ces ouvrages doivent être ac-
compagnés d’un certificat du professeur sous
lequel l’élève a étudié, certificat attestant
qu’ils ont été entièrement exécutés par
l’élève.

On rappelle que, pour être admis à con-
courir au grand prix de Rome, les candidats
sont tenus de justifier de leur qualité de
Français et de prouver, par la production de
leur acte de naissance, qu’au 1er janvier 1869
ils avaient quinze ans révolus et moins de
vingt-cinq ans.

EXPOSITION DES BEAUX-ARTS

A ROUEN.

Voici l’arrêté réglementaire de. la vingt-
deuxième exposition municipale des Beaux-
Arts de la ville de Rouen :

Nous, maire de Rouen, etc.

Considérant que le conseil municipal, par sa

délibération du 15 janvier, a augmenté nota-
blement les ressources affectées à l’exposition
municipale des Beaux-Arts, et décidé : qu’une
allocation de 1,500 fr. serait accordée à la
Société des Amis des Arts, les deux tiers à
titre purement gratuit, le dernier tiers moyen-
nant la remise d’un nombre correspondant de
billets de sa loterie ; qu’une somme de 1,500 fr.
serait affectée à Ja distribution des médailles,
et enfin qu’une somme de 4,500 fr. et la moitié
du produit des droits d’entrée seraient em-
ployées à l’achat de tableaux pour le musée;

Considérant qu’il y a lieu de déterminer les
conditions d’admission des artistes et d’entrée
du public à cette exhibition, ainsi que les
mesures propres à y maintenir une exacte
surveillance et le bon ordre ;

Avons arrêté :

titre Ier. — ouverture de l’exposition.

Art. _La vingt-deuxième exposition

d’œuvres d’art, organisée par la ville de Rouen,
sera ouverte le 8 avril prochain et close le
23 mai suivant.

ArL 2. — Cette exhibition sera installée
dans les salons et dans la grande galerie du
musée à l’Hôtel de ville.

TITRE II. — CONDITIONS d’ADMISSIBILITÉ
ET DISPOSITIONS RELATIVES AUX ENVOIS.

Art. 3. — Les œuvres d’art, peintures, des-
sins, sculptures et gravures seront admises à
l’exposition, quelle que soit l’origine de leurs
auteurs.

Les artistes ne pourront exposer que trois
ouvrages de chacun des genres indiqués ci-
dessus.

Art. k. — Les œuvres des artistes invités
par la ville seront seules transportées à ses
frais.

La ville ne sera nullement responsable des
avaries que lesdits objets pourraient subir
dans le transport, qui s’opérera aux risques
des expéditeurs et dont elle entend seulement
payer les frais ; mais les propriétaires des
œuvres détériorées auront leurs recours à
exercer contre les entrepreneurs de trans-
port.

- Art. 5. t- Pour jouir du transport gratuit,
les tableaux ne devront pas excéder la dimen-
sion de 2 mètres 50 centimètres sur le grand
côté, le cadre compris.

En outre ces tableaux devront être déposés
directement dans les bureaux du Moniteur des
Arts, rue Saint-Georges, n° 43, à Paris, du
18 au 28 février prochain, de dix heures à
quatre heures.

Les artistes habitant la ville de Rouen au-
ront jusqu’au samedi 6 mars pour déposer
leurs œuvres.

Art. 6. — Les tableaux remis à M. Fillon-
neau, directeur du Moniteur des Arts, ne de-
vront pas être encaissés; mais les coins des
bordures seront garnis de fascines en papier.
Les toiles devront être bien fixées dans leurs
cadres.

Art. 7. — Ils seront accopmagnés d’une note
signée de l’auteur, indiquant ses nom, pré-
noms et domicile, le lieu de sa naissance, la
mention des récompenses qu’il a obtenues,
l’indication sommaire du sujet et le prix de
chaqué ouvrage, s’il est à vendre.

Art. 8. — Les tableaux mis en caisse, ve-
nant de Paris et adressés particulièrement par
les artistes, devront être expédiés directe-
ment au musée, aux frais et risques des expo-
sants, avant le 6 mars prochain.

Ils seront renvoyés aux artistes aussi à leurs
frais et risques.

Art. 9. — Les tableaux venant d’autres villes
que Paris devront être envoyés par les che-
mins de fer (petite vitesse), ou par le roulage
ordinaire, aux risques des expéditeurs, la ville
n’entendant payer que les frais de transport.

Art. 10. — Il en sera de même pour les
œuvres de sculpture, dont le poids ne devra
pas dépasser 200 kilogr. En raison de la fra-
gilité de ces œuvres, la ville entend n’être
responsable d’aucun des accidents qui pour-
raient résulter, soit du transport, soit du
réemballage.

Art. il. — Les tableaux seront renvoyés au
siège du Moniteur des Arts poui le 7 juin,
afin d’être mis immédiatement à la disposition
des artiétes,par les soins de M. Fillonneau.

Art. 12. — Aucun ouvrage ne pourra être
retiré de l’exposition avant sa clôture.

Art. 13. — Une commission, instituée par
nous, procédera à la réception des tableaux
et autres œuvres présentées à cette expo-
sition.

TITRE III. — RÉCOMPENSES ET AVANTAGES
OFFERTS AUX EXPOSANTS.

Art. lk- — Une grande médaille d’or de
1,000 fr. sera accordée à l’œuvre d’art qui
sera jugée mériter cette récompense.

Il sera en outre décerné quatre autres mé-
dailles d’or au nom de la ville.

Art. 15. Un ou plusieurs des tableaux
exposés seront acquis spécialement pour être
placés au musée de la ville, au moyen du
crédit voté par le Conseil municipal et de la
moitié du produit des droits d’entrée.

Art. 16. — En outre, des achats seront faits'
par la. Société des Amis des Arts, au moyen
des souscriptions de la ville,de celles de ladite
compagnie et des particuliers.

La seconde moitié du produit des entrées
sera affectée aux mêmes acquisitions.

NÉCROLOGIE.

Huet (Paul), peintre et graveur à l’eau-
forte, que les arts viennent de perdre le 9 de
ce mois, était né à Paris le 3 octobre 1803;
élève de Paulin Guérin et du baron Gros, il
était entré à l’École des Beaux-Arts le
23 septembre 1820. Paul Huet avait obtenu
une médaille de 2e classe en 1833, il avait
été nommé chevalier de la Légion d’honneur
le 22 juin 1841, et unemédaille de Déclassé
lui avait été accordée en 1855 et en 1848.

Il figura aux Salons de 1827, 1831, 1833,
1834, 1835, 1836, 1838, 1840, 1841, 1843,
1845, 1848, 1849, 1851, 1852, 1853, 1855,
(peinture et gravure), 1859, 1861, 1863,
1864, 1865 (peinture et gravure), 1866 et en
1867 à l’Exposition universelle du Champ
deMars età l’Exposition annuelle des Champs-
Élysées.

E. B. de L.

NOUVELLES.

Notre collaborateur M. Paul Lefort a de-
meuré en Espagne une dizaine d’années.
Passionné pour l’art espagnol, il a réuni pour
ses études,etsouvent à des prix très-élevés|,
une collection de dessins et de lithographies
que l’on peut dire unique en France. Nous
engageons nos abonnés à se procurer le ca-
talogue de cette collection qui sera mise en
vente les 29 et 30 janvier prochain. Ce cata-
logue est remarquablement rédigé. Nous
nous bornerons à signaler un Michel-Ange,
un Lucas Signorelli, dessiné à la pointe
d’argent, des maîtres français aimables et
spirituels et une suite de Goya qui avaient
appartenu à Céan Bermudez, l’auteur du
Dictionnaire des peintres espagnols. Parmi
les eaux-fortes et les lithographies de Goya,
quelques-unes sont uniques. Toutes sont su-
perbes d’épreuve.

Cette vente intéresse autant nos musées,
assez pauvres en maîtres espagnols, que les
collections particulières.

*

* *

Le Cercle artistique et littéraire de Bruxelles
a eu l’heureuse idée d’exposer dans ses ga-
leries l’importante collection de dessins des
grands maîtres reproduits en couleur par le
procédé au chardon de M. Adolphe Braun.
Pourquoi donc un cercle parisien ne donne-
rait-il pas aussi à ses habitués le plaisir de
voir réunies les notes par lesquelles les
grands maîtres sont arrivés à la confection
de leurs chefs-d’œuvre ?

L’exposition d’œuvres d’art qui doit avoir
lieu à ce Cercle s’ouvrira le 15 février, pour
être clôturée le 15 mars.

Les objets d’art destinés à l’exposition se-
ront reçus au local de la Société, jusqu’au
5 février inclusivement. .

Une notice explicative devra accompagner
tous les envois.

*

* *

MM. Christofle et Cil! ont exposé la semaine
dernière dans leurs magasins deux services
de dessert exécutés pour MM. A. et S. Op-
penheim.

La première de ces œuvres, composée
dans le goût de la Renaissance parKlagmann,
a pour motif principal de décoration des
rondes d’enfants qui entourent soit les cor-
beilles à fleurs, soit le pied des candélabres.
 
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