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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 68 (16 Février 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0041

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•» Numéro (18. -

Tout ccqui concerne la rédaction doit être adresse, franco,
à M. A. Audibeht, Rédacteur en chef de la Caricature,
rue Bergère, n. 19.

CASTIGAT niDIÎJJDO MORES»

‘*655?

Les réclamations et envois d’argent doivent être adressés,
franco, au grand Magasin de Caricatures d’AtBEUT,
galerie Véro-Dodat.

MORALE, RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.
--—-—--

Caricatures.

M. LANCELOT,

SERINGUEUR GÉNÉRAL DE LA GARDE NATIONALE.

JITonslrum horrendum, informe, ingénu , cm lumen adcmplurn.

VlRC.

Je ne connais qu’un homme en France, un seul, qui soit plus laid
que moi 5 et pourtant, modestie à part, je suis épouvantable.

Cet homme, c’est M. Lancelot. A moins d’être solliciteur, on ne
peut plus appeler figure, ce je ne sais quoi d’indicible qui surmonte
ses épaules. A détailler la chose, on y distingue bien une large et
longue, fente pratiquée horizontalement, une proéminence concave,
évasée par le bas en forme d’éteignoir bicéphale, de la nature de ceux
dont se servent les bedauds pour éteindre les cierges -, et enfin, de
chaque coté, deux espèces de trous, comme en peut faire un vilbre-
(piin dans une planche à bouteilles ; mais cette fente, est-ce une bou-
che 5 cette proéminence , un nez ; et ces deux trous, des yeux? Voilà
ht question.

La démarche n’est pas moins inexprimable. C’est une sorte de lo-
comotion qui ne ressemble pas trop mal à celle des canards. Gauche,
droite-, gauche, droite. Sa tête, s’il a une tête 5 a-t-il une tête? —

Cui-Sa tête, donc , décrit un quart de cercle à chacun de ses pas,

comme le battant d’une cloche qu’on sonne à branle. Flic-flac, flic—
dac. C’est ainsi, prétend M. Cuvier, que marchaient les êtres fossili-
Ses de la sixième couche anti-diluvienne. Je leur en fais mon compli-
ment.

Mais en vérité, c’est une fortune, c’est un domaine, qu’un sem-
blable physique ; et je ne serais pas surpris qu’avant la révolution de
Juillet, M. Lancelot qui n’était alors que général en demi-solde, eut
reÇu des propositions fort avantageuses de quelque montreur de curio-
ns. J’avoue qu’il valait bien deux sous à voir, et que la Parisienne
sauvage, et le Patagou civilisé auraient pâli auprès. L’homme poilu ,

peut-être, eût soutenu la concurrence ; mais le Cyclope, pour sûr, en
fût mort de chagrin.

Quoi qu’il en soit, ce ne fut pas sa faute, si le prêtre qui le baptisa
enfant, fit à première vue, quelque difficulté de l’admettre au nom-
bre des chrétiens, pensant d’abord qu’on voulait lui jouer une mau-
vaise plaisanterie. Nous ne parlerons donc pas des affreusetés, car
nous n’aimons point à faire de l’opposition systématique.

C’est uniquement en sa qualité de seringueur général de la garde
nationale , que nous nous permettons de l’attaquer.

Ici donc, M. Lancelot ! Tout-beau ! Mettez-vous là ! et ne bougez pas!
que nous vous examinions.

Qu’est-ce qu’un seringueur général de la garde nationale ? De
quelle utilité cela peut-il être, et à quoi cela répond-il dans la nature
humaine, telle quelle est sortie des mains du créateur et de celles du
Juste-Milieu ?

On dira peut-être, qu’il faut un centre commun, une main qui
réunisse en un seul faisceau , tous les briquets épars.

C’est possible, mais ce centre n’existe-t-il pas ? N’avons-nous pas
déjà un ministère dé l’intérieur ?

Que si absolument vous ne pouvez vivre sans un général serin-
gueur, hé! mon Dieu! passez-vous-en la fantaisie. Choisissez quelque
vieux militaire ; mais qu’il soit tiré de vos rangs ; que ce soit un
simple mortel, un citoyen comme vous et moi, un héros gratis, si
même il ne vous paie : qu’enfin ce ne soit pas M. Lancelot, car,
voyez-vous, les Lancelot coûtent cher ! Un Lancelot, dans cet hémis-
phère, coûte à-peu-près autant qu’un Wasingthon dans l’autre ; et
pourquoi tant d’argent? pour la peine, j’imagine, d’avoir à le tou-
cher. Peste! je le crois bien, qu’il ait pu rejeter comme indignes les
propositions des montreurs de phénomènes ! Le boa ne gagna jamais
tant, et je connais un estimable dromadaire qui meurt de faim.

Si du moins M. Lancelot nous rendait en égards la fortune qu’on
lui fait; s’il se disait, nous voyant gauchement manœuver au Carrou-
sel : Ne les rudoyons pas. Ces pauvres diables, il est vrai, ne sont
plus citoyens dès qu’ils sont sous les armes, mais ce n’est pas non
plus des soldats tout à fait ; c’est une espèce d’amphibies, fort respec-
table , car elle paie ; mangeons bien , buvons bien , puisqu’il y a eu
un événement au mois de juillet i83o; mais ne passons pas sur eux
nos mauvaises digestions. Si M. Lancelot sc disait cela, peut-être
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