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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 110 (13 Décembre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0287

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3"= ANNÉE.

—Numéro 1 40. »——

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse', franco,
à M. Louis Desno vers (Detvillc), Rédacteur en clicf,
MX Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.

CiSTICiT RIDENDO MORES.

1 5 DÉCEMBRE

Les réclamations, ahonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Cu. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCÉNIQUE.

NOUVELLES POÉ5Œ5 ABRACADABRANTES,

PAR. M. VIENNET.

M. Viennet fait des alexandrins de la même manière qu’un épicier
du vermicelle. Et d’abord, il commence par entasser pêle-mêle les mots
et périphrases; il délaye le tout, le pétrit et le fatigue ; puis, quand il
a obtenu une pâte plus ou moins ferme, il l’applique sur le tamis,
presse fortement, et les vers, s’effilant, tombent drus et serrés,
jusqu’à l’épuisement total de la matière première.

Ce procédé n’est autre chose que la mécanique appliquée à la ver-
sification. Si M. Viennet ne mérite point le brevet d’invention, on ne
peut lui refuser du moins celui de perfectionnement; et c’est toujours
un utile progrès qu’une application perfectionnée de la mécanique ,
en attendant l’emploi de la vapeur.

Mais laissons là l’instrument et procédons à l’examen du produit.

h'Épilrc à un carliste n’est pas moins remarquable que ses devan-
cières. Le député de l’Hérault y gourmande vertement je ne sais quel
embaucheur henriquinquiste qui voudrait le convertir, lui Viennet,
ayant bouche en cour citoyenne , et siège au centre indépendant, au
dogme suranné delà légitimité. A cette insolente proposition, M. Vien-
net répond en député loyal et pn digne académicien : Fi donc ! je-ne
veux pas abjurer ma croyance,

et par des chants d’amour
De l'enfant d’Holy-Rood préparer le retour.

M. Viennet n’est pas, voyez-vous, un royaliste sentimental aimant
la royauté pour elle-même et pour lui-même. Moi, dit-il,

dont la patrie est l’idole première,

Je ne vois dans les rois qu’une nécessité,

Un garant de repos et de prospérité.

J’ai sous Napoléon proclamé ce principe ;

Je l’ai dit sous Bourbon , je le dis sous Philippe ,

Et malgré les partis de tel ou de tel roi,

Le peuple m’a prouvé qu’il pensait comme moi.

De cette franche et brusque déclaration , n’allez pas conclure que

M. Viennet est une de ces âmes à forte trempe qui puisent dans leur
conscience l’immutabilité de leurs opinions. Le poète prend soin lui-
même de vous détromper. A vingt ans, dit-il,

J’étais républicain; mais j’cii suis revenu.

Plus tard, quand, sous le soldat parvenu, nos tribuns ne pensaient qu'à
la gloire, M. Viennet

En fut ivre lui-même, et chanta comme tous
Le héros qui mettait l’Europe à nos genoux.

Mais bientôt le 'vieux despotisme devint

Le seul appui du trône; et cet appui funeste
Fit crouler l’empereur et l’empire et le reste.

Ce fut alors le (our de la Charte octroyée. Vous croyez peut-être que
M. Viennet, qui vient de faire une si forte dépense d’amour,-n’aura
pour elle que mépris et rudesses.... Point du tout. Le chantre des
mules crut tout sauvé. Il rendit grâces à l’auteur du bienfait, sans lui
demander ni son nom ni sa race.

Je suis Bourbon , dit-il. — Sois ce que tu voudras.

Le trône m’appartient. — Prcnds-le ; je n’en veux pas.

J’y suis depuis vingt ans. — L’idée est un peu folle;

Mais enfin te voilà : règne et tiens ta parole.

M. Viennet ayant pris ainsi la branche aînée sur sa foi, comme elle
était venue, s’abstint de conspirer, autrement que par les, flèches de
sa muse, jusqu’au jour où le nom de Polignac lui fit reprendre son car-
quois. Depuis cette époque, il resta fidèle

au serment à la Charte juré,

A ce peuple si grand jusque dans sa vengeance,

Au roi que de ce peuple adopta la prudence.

M. Viennet, qui confesse franchement avoir traîné son opinion à la
remorque des faits politiques, devrait user d’un peu plus de ménage-
ment envers ses anciens alliés; mais l’indulgence n’est pas la vertu des
poètes :faeit indignaiio versum. C’est ainsi que l’auteur des Chiffon-
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