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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 100 (4 Octobre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0229

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Numéro 100.»

Toutce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat»

CASTIGAT RIDENDO MORES,

4 OCTOBRE 1 8

mmm

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, au Bureau de la Caricature,
galerie Véro-Dodat, au-dessus du grand Magasin de
Lithographies d’Aubert.

v • ...»

POLITIQUE , MORALE ,

LITTÉRAIRE ET

SCÉNIQUE.

Cf6 Cibertcs fit Cour ît’^testsfs.

DEUXIÈME DESSIN DE L’ASSOCIATION A 1 FR. PAR MOIS (i).

Les auteurs de cette belle planche l’ont exécutée à la plume, afin de jeter de la variété'
dans une collection qui comprendra tous les genres; le numéro du mois d’octobre sera,
nous le pensons , un grand dessin colorié.

Le cœur plein du souvenir de tant de rigoureuses condamnations, de tant de hideuses
persécutions, nos collaborateurs qui ont vu tour à tour passer sur le banc des voleurs et
des assassins, tous ees hommes d’honneur et de courage sur qui la liberté s’appuie ; eux qui
ont vu exposer au carcan les soldats des trois jours, tandis qu’on graciait des faussaires ,
ils ont voulu, par une ingénieuse fiction, nous montrer la Liberté, notre mère, livrée à
une espèce de tribunal composé de ce qu’il y a de plus pur et de plus honorable dans le
parti ennemi, et jugée sans haine et sans passion, comme cela se fait tous les jours.

Elle est là, cette reine du monde, placée entre les deux ignobles visages de gendarmes
d’un Scho... et d’un Lob..., en face d’un jury composé par le sort, et aussi par un préfet
qui désigne, et par un procureur-général qui récuse.

Le moment choisi par le compositeur est. celui où le chef des jurés, la main sur son cœur,
prononce ccs tristes paroles si souvent répétées de nos jours :

Sur mon honneur et sur ma conscience,

Devant Dieu et rêvant les hommes,

La rÉtonse du Jury est :

OUI, l’accusée est courable !

Alors, se lève l’accusateur public qui, retroussant sa manche et se dandinant sur son pu-
pitre. dit avec un sourire où se peint un amour dévorant de l’ordre de choses qui le paie :

« Vu la déclaration du jury, nous requérons qu’il plaise à la Cour faire à l’accusée l’ap-
« plication de l’article 87 du Code. Pénal. »

( Tout homme qui a été gérant d’un journal pendant et depuis l’état de siège, sait que cet
article 87 se contente de la tète et de la confiscation des biens du coupable. )

Cet accusateur publie, n’attendez pas que je vous dise son nom : j’ai de nombreuses rai-
sons pour le regarder comme mon ennemi personnel, et je 11e saurais le nommer sans une
épithète dont il profiterait pour ajouter à mes treize mois de prison, et à mes 8,000 francs
d’amende.

La Cour est présidée par un carbonaro renégat; les conseillers sont : un vieux magistrat
de la défection, qui plus tard trahit aussi la liberté, en reconnaissant l’état de siège, et
un procureur-général qui sera peut-être ministre demain. Le greffier, c’est le plus petit des
historiens de notre grande révolution. L’huissier, c’est Mad.... de Mon....

Dans l’auditoire vous voyez, comme de coutume, des mouchards en nombre ; vous voyez
les Débats, le Moniteur, le Journal de Paris qui fait part de ses observations à un autre
observateur, et le gros, le gras, l’engourdi Constitutionnel, ruminant un dîner du miuis-

(1) Voir les conditions de la souscription à la fin du journal.

tère. A côté de l'ex~Bousingot se trouve un homme marqué au front, c’est peut-être ce
poète indigne dont personne ne veut plus prononcer le nom.

Vous aurez remarqué les pièces de conviction placées sur la table : un fusil, des pavés
de Juillet, la Marseillaise, et ce bonnet phrygien dont plus d’un juge, plus d’un juré s’est
autrefois coiffé.

Mais, avez-vous fait attention à l’ornement de la tenture? o’est un Juste-Milieu entre la
poire et la fleur de lis, c’est une poire fleurdelisée.

Le Christ a été chassé de ce temple; cependant, pour rappeler la justice des hommes,
il faut toujours l'image d’une de ses victimes on a placé un républicain.

Un seul homme repose la vue dans ce tableau de haines et de vengeances politiques,
c’est le courageux défenseur de l’accusée, le pur et vénérable Lafayetle.

C11. PiiinroN.

d’une statue de l’ordre public ,

DE L’AIDE DE CAMP DE DUMOUIUEZ,

DE M. D’ARGQUT ET DE LA SOUPE AU CHOU,

SANS COMPTER LE RESTE.

L’idée la plus bouffonne, la plus ébouriffante, la plus inimagina-
blement saugrenue, qui ait pu traverser un crâne de ministre depuis
deux ans, et de quel ministre? de M. D’Argout, ce qui n’est pas peu
dire! cette idée, sans contredit, c’est bien d’avoir taillé l’Ordre public
en pierre.

Qu’est-ce en effet que l’ordre public?

C’est un état négatif; c’est l’absence de tout désordre.

Or, comment, à moins d’être ministre des beaux arts, s’imaginer
qu’on puisse représenter un état négatif, qu’on puisse figurer l’ab-
sence de quelque chose, rendre palpable le néant, donner des yeux ,
des bras, des jambes, une omoplate à quoi?.... à l’Ordre public!

Et d’abord, une allégorie n’est supportable maintenant qu’à ces
deux conditions, savoir : ou qu’elle soit traditionnelle et consacrée
par le temps et les préjugés, ou qu’elle représente, si elle est nou-
velle, une action visible, une chose palpable, un sentiment positif.

C’est ainsi que je concevrais une statue du Vol, soit qu’on se servît
encore de la figure traditionnelle de Mercure ; soit qu’on le moder-
nisât sous les traits de M. Dud.,.. de M. Tbi... ou de feu M. Car-
touche.
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