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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

DOI issue:
Numéro 112 (27 Décembre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0299

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Numéro 112.

æg&3&

Ton! cp qui concerne la rédaction doit être adresse', franco,
à M. Louis Desnoyers (Derville), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Vcro-Dodat.

3m” ANNÉE.

O.A8TIGAT R1DENDO MORES.

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Ch. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Vcro-
Dodat , au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Audert.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.

AVIS.

IVous rappellerons à nos abonnés que le moyen d'éviter tout retard
dans la réception du journal, cesl de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit chez tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert”, galerie Véro-Dodal, le prix de
T abonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à Vexécution et. au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater celle absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

——coOBa»

LEUR BIOGRAPHIE A TOUS,

d’après la métempsycose,

DEPUIS LE DÉLUGE JUSQU’A NOS JOURS.

Je vous le dis en vérité , il n’y a pas de système philosophique plus
rationnel, plus consolant surtout, que celui de la métempsycose.
Je ne sais quelles transformations ont pu subir, depuis le commence-
ment du monde, les hommes qui nous gouvernent; mais on se plaît
à croire qu’ils deviendront un jour des insectes que l’on pourra pres-
ser de deux ongles vengeurs.

Ce qu’on peut alléguer de vraiment concluant en faveur de ces modi-
fications posthumes de l’âme et delà matière qui composent notre in-
dividu à chacun, c’est qu’il est des personnes qui se souviennent très-
bien de ce quelles furent successivement dans le long cours des siècles.
Moi, par exemple, je me rappelle parfaitement avoir été la petite
pierre qui partit de la fronde de David pour frapper Goliath au front ;
j’ai toujours conservé cette même vocation à frapper à la face les
grands personnages qui me déplaisent. Je me rappelle encore avoir
été l’une de ces fatales lettres qui apparurent flamboyantes au festin
de Balthasar; et voilà pourquoi, depuis bientôt quatre ans, sans être
appelé aux banquets de personne, j’ai fait tant de millions de lettres
qui, moins brillantes que les anciennes, n’en doivent pas moins,

de temps en temps , offusquer singulièrement la rétine des Balthasars
de notre époque.

Il est juste de dire que j’ai une excellente mémoire; mais je ne suis
pas le seul. La conversation suivante vous le prouvera.

C’était le soir, après dîner, dans un de ces momens où le vin de
M. Roui, le fournisseur de l’hôtel, donne à chacun, non plus
d’esprit ( le vin de M. Roui ne pouvant donner ce qu’il n’a pas)
mais plus de franchise et de laisser-aller.—« Parbleu! s’écria M.Thiers,
je ne me serais guère attendu, il y a quelques mille ans, à me trou-
ver ici, en si belle société ! Ce que c’est que de nous !.... Et vraiment,
quand je songe à tout ce que j’ai été depuis le jour de la création, je
ne puis m’empêcher de rire ! Figurez-vous que j'ai commencé par
être oiseau-mouche dans le paradis terrestre ; je m’en souviens comme
si c’était de ce malin ; j’avais même becqueté la pomme que mangèrent
nos premiers parens. Je devins puce ensuite, lorsqu’on punition de
leur désobéissance, la puce fut créée. Puis, quand fut venu le dé-
luge, c’est moi qui eut l’honneur de perpétuer, dans l’arche, l’espèce
des cigales. De cigale je devins sauterelle dans la suite des temps, puis
mouche, puis souris, puis nain. Je suis l’ancien petit Poucet. Or,
ce fut en cette qualité que je fus attaché à la cour de François Ier,
sous le nom de Triboulct, ce qui a fait dire de lui : le roi s'amuse ;
et en cette qualité encore, que j’appartiens maintenant à la cour
de Louis-Philippe, ce qui fait dire de lui : le roi s’abuse. Et voilà. » •

M. Lobau prit alors la parole et dit : —« J’imiterai la franchise du
préopinant. J’ai toujours eu des goûts fort aquatiques. J’étais simple
filet d’eau dans ce même paradis terrestre ; j’y coulais paisiblement
sur un lit de sable fin ; je fis partie ensuite de la pluie du déluge ; puis
je redevins brouillard; puis neige, puis marais. Puis je devins, par
suite de l’évaporation , l’un des flots de sla mer Rouge qui englouti-
rent les Egyptiens ; on m’adora ensuite sous le nom de Neptune ; puis
je fus fait goujon, puis grenouille, puis huître, puis hareng; et alors,
ayant été mangé à la moutarde, je devins homme, et fis en cette
qualité ma campagne du Danube; ensuite de quoi, j’inventai le
elyssoir, j’appliquai l’eau chaude à la défense de l’ordre public, sauf
un beau jour peut-être à devenir eau chaude moi-même, et peut-
être tisane. Et voilà. »

M. Soult dit alors : — « J’ai moins bonne mémoire que cés deux
messieurs; toutefois, je me rappelle parfaitement avoir été d’abord
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