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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

DOI issue:
Numéro 72 (15 Mars 1832)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0066

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' ——Numéro 72. -

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Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. A. Audibert, Re'dacteur en chef de la Caricature,
rue Bergère, n. 19.

CASTIGAT RIDENDO MORES.

— 15 mars 1852.

Les réclamations et envois d’argent doivent être adressés,
franco, au grand Magasin de Caricatures d’Aubert,
galerie Véro-Dodat.

MORALE, RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCÉMQUE.

PROCÈS DU N° 65 DE LA CARICATURE.

Une nouvelle condamnation, à six mois de prison et a,000 francs
d’amende, vient de frapper M. Philipon, comme coupable d’offense
envers la personne du roi et un membre de la famille royale, par la
publication des deux planches et d’un article qui ont paru dans le nu-
méro saisi.

La première caricature représentait, parmi d’autres personnages ,
un personnage vu par derrière, dont le mollet a été, a ce qu’il paraît,
sévèrement interprété par le jury.

T .a seconde caricature figurait les armes du Grand Poulot. Mais,
mirlitons, cheval de bois, cocotte et chapeau de papier, ont été aussi
sévèrement interprétés par le jury.

Enfin l’article annonçait dans une prédiction la chute du grand co-
médien Philippe sur le Théâtre-Français ; et le jury a encore inter-
prété de la manière la plus désastreuse pour nous, entre les différens
Philippes des différentes scènes. Et ici, nous disons interprété, car l’ac-
cusation elle-même, très-réservée sur les explications d’un semblable
délit, n’a pu préciser aucun grief, prouver aucune culpabilité, et a
remis à la conscience du jury le soin d’interprêter, ici, un nom ou
une tournure-, là, un calembourg ou des attributs.

Il y avait cependant des argumens à changer une conviction dans
la défense, à-la-fois pleine de talent et d’esprit, de Me Bethmond, qui
plaidait cette fois pour la Caricature. Déclarant le rire une propriété
nationale aux droits imprescriptibles, il a d’abord refusé à la personne
de M. le duc d’Orléans le bénéfice de l’inviolabilité, qui est le partage
de la royauté, et a considéré les piquantes remontrances de la Cari-
cature comme un moyen de continuer pour le prince cette salutaire
éducation populaire, qui lui révélait dans ses jeunes ans la vérité
qu’on lui cache soigneusement aujourd’hui, et qu’il est important
qu’il connaisse toujours.

Ensuite, M' Bethmond s’appuyant du goût de M. le duc d’Orléans
lui-même pour les caricatures, a dévoilé l’existence de certain album
qui fait les délices des Tuileries. Certes , nos dessins ne figurent pas
dans ces pages ducales; les mêmes personnages ne peuvent être envi-
sagés sous le même point de vue par l’Artiste et le Courtisan : mais
l’égalité pour tous garantissant les droits de chacun à la même consi-

dération , condamner quelques feuillets de notre recueil, c’est faire
acte de rigueur envers l’album de M. le'duc d’Orléans. En qualité de
confrère, nous le recommandons à l’indulgence de MM. les jurés, s’il
vient, un jour, à tomber entre leurs mains.

Un autre incident pouvait encore faire prévoir «ne issue plus favo-
rable à notre cause. C’est la pacifique origine que M. le président des
assises a imaginé d’assigner à la dénomination de Grand Poulot,
jusques-là si incertaine pour beaucoup de monde. Suivant M. Dubois
d’Angers : « C’est un terme d’affection créé en famille. » Ainsi, dans
les momens d’épanchement, la monarchie appelle son présomptif
Grand Poulot ! comme le simple particulier appelle sa progéniture
mon trognon! mon petit chat J comme M. Prudhomme appelle sa
femme Bohonne. C’est donc de l’affection première qualité, et parce
que la Caricature fait usage du terme, le voilà qui change dénaturé,
de couleur et de sentiment; qui, de tendre, devient ironique; qui,
d’habituel et d’usité, est tout-à-coup jugé coupable et séditieux.

Mais ce sont là de ces choses dont ne peut vous consoler bien hermé-
tiquement, que le respect, inné dans lame de tout bon citoyen, pour
la chose jugée.

Alfred Cocdreux.

Caricatures.

L’ENIGME SANS MOT.

SCÈNES DE LA VIE MARITIME DU JUSTE-MILIEU.

Sommaire : Comme quoi les Ancôniens fermèrent la porte au nez à leurs libé-
rateurs. Comme quoi ils furent délivrés maigri eux ; et comme quoi, étant
délivrés, ils se trouvèrent prisonniers.

( La mer. — Le pont d’un vaisseau de guerre. — Matelots à jeun, qui travaillent. —
Capitaine qui fait digestion en les regardant faire. —Officiers de la ligne qui tiennent con-
seil d'un côté. — Soldats qui gisent de l’autre , fumant, dormant, ou subissant le mal
de mer et tontes ses conséquences. Lahriehe et Moricot, qui ont déjà payé ce tribut à la
belle nature , sc promènent, depuis long-temps , dans le plus grand silence. Moricot est
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