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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 87 (5 Juillet 1832)
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Numéro 87.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrville), Rédacteur en chef
de la Caricature, galerie Ye'ro-Dodat.

5 JUILLET 185

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, chez M. Aubert, au grand Ma-
gasin de Caricatures, galerie Vc'ro-Dodat,

CISTIGAT nmENDO MOUES.

MORALE , RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.

CHANGEMENT DE DOMICILE DE LA MAISON AUBERT.

Le magasin de notre éditeur est aujourd’hui trop petit.... Par le
temps qui court et les hommes qui gouvernent, des changemens de
domicile pour semblables raisons ne sont pas choses communes. Enre-
gistrons donc ce fait miraculeux.

L’au i83a, année du Choléra , du Juste-Milieu et des Commissions
militaires, année de honte, de misère et de banqueroutes ; quand
les assiégés, les visités, les suspects, c’est-à-dire la moitié de Paris, se
réfugiaient dans la province ; quand les ventes par autorité de justice
envahissaient les patr iotiques colonnes de la France Nouvelle ; quand
les boutiques se fermaient par les émeutes, par la terreur , par les
faillites -, une, la seule peut-être, devenait trop petite pour la foule
des acheteurs. — Que se débitait-il donc dans cette maison ? Du pain ?

— Non , le peuple essayait de s’en passer. — Des places , des croix ?

— Ce n’était pas là qu’on les vendait. — Mais quoi donc ? — Des ca-
ricatures, les portraits des terroristes du temps, des costumes de
modes, des images pour amuser les grands enfans, des dessins poul-
ies femmes , des nouveautés lithographiques. Ne reconnaissez-vous
pas là ce bon peuple de France ? Mais disons-le aussi, il se trouvait
alors quelques hommes qui, dans ces babioles, dans ces images, glis-
saient, aux dépens de leur propre liberté, des idées populaires, et qui se
servaient du masque même de la frivolité pour faire écouter la raison.

Ces hommes contribuèrent-ils au succès de la maison Aubert ?
Qu’on nous passe la vanité de croire qu’ils n’y Lurent pas étrangers ,
et que les caricatures politiques ont fait, sinon la fortune, du moins
la réputation de leur éditeur.

Ch. Ph.

Le Magasin de M. Aubert sera transporté, sous peu de jours , au
coin du passage Véro-Dodat, dans la rue du Bouloy.

THÉORIE DE LA CONDAMNATION

EN DOUZE TEMPS, QUATRE MOUVEmENS.

Ah! vraiment, nous en aurions vu de belles si la Cour de Cassation
les avait laissés faire ! Le Juste-Milieu eût eu ses fusillades, comme la

République ses noyades , comme la Restauration ses guillotinadcs ;
trilogie charmante, triplicité phénoménale , qui, grâce à Dieu et à
Me Isambert, demeurera incomplète. Il nous reste, il est vrai , les
perquisitions, les arrestations et les délations , autre triplicité non
moins phénoménale; mais c’est peu de chose, maintenant. La France,
depuis deux ans, a eu le temps d’en prendre l’habitude. Et l’habitude,
c’est tout.

Il est cependant une chose que je regrette vivement parmi les con-
séquences non avenues qu’aurait eues l’état de Siège ; c’est le juge-
ment des journaux par les conseils de guerre. C’eût été une des plus
grandes bouffonneries du siècle , après les scènes déjà si pouffantes
qui eurent lieu au balcon de l’Hotel-de-Ville, que de voir la pensée
périodique traînée, pieds et poings liés, sur la sellette militaire ; et l’in-
terprétation de tel article de politique transcendentale , livrée à la
sagacité des caporaux de la garnison.

Or, des gens qui paraissent bien informés, prétendent que, pour
mettre nos fantassins à même de prononcer sur le vu des pièces , on
se hâtait d’apprendre à lire à toute celte magistrature en pantalon
garance ; mais nous n’y croyons guère. Il est possible que, la condam-
nation une fois prononcée , on se fût avisé de les mettre en état de
la prononcer sciemment, autrement dit , d'instruire suffisamment
l’affaire -, mais à quoi bon , auparavant ? Nous nous souvenons de
cette réponse que le président faisait naguère à l’avocat nommé d’of-
fice , lequel se plaignait de n’avoir pas été mis en communication
avec son client : « Ces rapports », disait-il à-peu-près , « entre l’ac-
« cusé et son défenseur , sont en effet indispensables ; et le Conseil
« prendra soin que dorénavant les causes soient suffisamment instruites.
« Mais aujourd’hui passons outre aux débats. — C’est fort bien vu ,
« répondait l’avocat ; mais je ne vois pas que le soin que vous pren-
« drez, demain, de la parfaite instruction des causes suivantes, puisse
« servir beaucoup à mon client, que vous aurez jugé aujourd’hui?—
« Passons outre aux débats ! »

Toutefois , il est juste de dire , en l’honneur du ministère , que
s’il réapprenait point à lire aux juges chargés par lui de juger les
écrits , il se proposait de les faire exercer du moins à la manœuvre
du jugement. Il avait donné ordre qu’on les exerçât à juger comme
on les exerce à marcher ; qu’on leur apprît, par principe, à condam-
ner en douze temps , quatre mouvemens -, et à absoudre par le flanc
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