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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 94 (23 Août 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0195

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NfJMERO 94.

O-


jyÿ < <*>•

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adress6, franco,
à M. Lotus Desnoyers (DerviHc), Rédacteur en chef,
au Bureau de ta Caricature, galerie Vêro-Dodat,

r.ASTIÔAT IifDKKDO MORES.

25 AOUT

tes réclamations, abonneinens et envois d’aigent doivent
être adresses, franco, au Bureau delà Caricature,
galerie Vero-Dod'at, au-dessus du grand Magasin de
Lithographies d'Aubert.


MORALE, RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCÉNIQUE.

- 1.1 II I II <ss2S3X3e^^-

AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, c'est de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

Ceux de nos souscripteurs qui s'abonneront, pour un an , ou six
mois au moins , jouiront d'un avantage ; ils n’auront qu’à nous donner
avis de leur volonté, et nous ferons toucher le montant de la souscrip-
tion , sans frais.

Apportant la plus grande attention à 1 exécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la Caiucatlue qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

Nous MOUS SOMMES TROMPÉS, EM INDIQUANT LA SAISIE DU N° 92, SOUS
LE TITBE 2.1\ CETTE SAISIE EST LA 22m' QUE NOUS AYONS SUBIE DEPUIS
UN AN ET DEMI A PEU PUES.

DE LA GOUTTE QUI N’EST PAS LA GOUTTE,

ou

D’UAE MANIÈRE NOUVELLE ET AGRÉABLE DE SE LIVRER AU

DÉSESPOIR.

A bon entendeur, salut !

Qu’est-ce que la goutte?

Les médecins ne l’ont point encore décidé, ce dont je les blâme
fort. S’ils avaient décidé que la goutte est de la famille des fluxions
de poitrine ou de celle des migraines, je suis bien sûr qu’il en serait
désormais ainsi, et ce serait autant de décidé, sauf à décider ensuite
ce que c’est que la migraine et la fluxion de poitrine, Mais non, tout
ce qu’ils savent jusqu a présent, c’est qu’ils n’en savent rien; et gé-
néralement parlant, c’est pour arriver, en toute chose, à cette science
négative, qu’ils ont étudié chacun pendant six fois trois cent soixante-
cinq jours.

Or, vous ne vous attendez sans doute pas à ce que moi, qui ne suis
pas même apothicaire, je vous apprenne ce que c’est que la goutte.
Ce n’est point, en effet, sous son rapport pathologique, physiologi-
que, physiognomonique, hygiénique, thérapeutique, ni pharma-
ceutique, que je veux la considérer; c’est sous un point de vue ex-
clusivement moral; c’est comme adoucissement aux douleurs de lame.

Jusqu’à présent, ou ne connaissait que deux manières de se com-
porter avec le désespoir : c’était i° de se résigner à être désespéré ;
c’était 2° de se consoler en se brûlant la cfirvélle, ou en se jetant d’un
quatrième étage. Aussi, Corneille n'a-t-il trouvé à faire répondre,
par le père des Horaces, que cette double proposition :

.Qu’il mourût !

Ou qu’un beau désespoir alors le secourût !

Corneille avait tort ; mais cela tenait à l'état peu avancé de la civili-
sation de son temps. La goutte n’était encore qu’une maladie fort dé-
sagréable; on ne l’avait point élevée au rang des consolations hu-
maines. Corneille est donc plus à plaindre qu’à blâmer; et s’il vivait
aujourd’hui, et qu’on lui adressât celte même question :

Que vouliez-vous qu’il fit contre trois ?

Je suis bien sûr, qu’éclairé par un fait tout récent, il répondrait cette
fois, après l’inévitable qu’il mourût, par cette seconde alternative :

Ou qu’un accès de goutte alors le secourût.

C’est qu’en effet, la goutte est un grand soulagement désormais aux
contrariétés que l’on peut éprouver. Je suppose, par exemple, que
vous, homme marié, vous soyez amoureux d’une jeune et jolie de-
moiselle qui vous aime, la pauvre fille, et qui pourtant se voit adjuger
à un autre. Que faire alors?

Si vous êtes de l’ancienne école, de l’école rococo, de l’école des
Tircis, des Corydon et des Némorin , vous prenez un chalumeau, et
vous faites retentir les échos d’alentour de vos tristes chansons.

Si vous êtes de l’école don Quichotte, vous prenez votre Rossinante,
votre flamberge, votre armet de Mambrin et votre Sancho Pança ;
vous provoquez en combat singulier votre odieux rival, et vous vous
faites rosser par lui, ce qui est une diversion à vos souffrances.

Si vous êtes de l’école Pigault Lebrun, de l’école RadcHfle ou, Paul
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