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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 81 (17 Mai 1832)
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——o Numéro 81. ~-

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse, franco,
à M. Louis D. (Dkiiville), Rédacteur en chef de la
Caricature, au passage Véro-Dodat.

«ASTIOÀT r.mENDO MORES*

—- 1 7 mai 1852. «=._-

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, chez M. Aubui-.t, au grand Ma-
gasin de Caricatures, galerie Véro-Dodat.

MORALE,

RELIGIEUSE , LITTÉRAIRE ET SCENIQUE.

Caricature*.

l'AR

LE GÉNÉRAL DELORT, AIDE-DE-CAMP DE ROI,
ET ENFOJJCEUR DE PORTES OUVERTES.

Vous connaissez le général Delort, ce farouche guerrier qui a
pris d’assaut la ville de Grenoble ? — Mais la ville de Grenoble n’a
pas même tenté de se défendre. — C’est justement pour cela qu’il l’a
prise d’assaut. — Mais les portes de la ville étaient toutes grandes
ouvertes, comme elles le sont habituellement pour l’entrée des voya-
geurs , des marchands, des denrées, des voitures, des bœufs, des
moutons, et autres quadrupèdes. — C’est justement pour cela qu’il y
est entré. Et quand il y fut entré, vous souvient-il de ce cataclysme
de proclamations dont il inonda sa conquête P II en est une , notam-
ment, où il prétendait, pour justifier la belle retraite du préfet der-
rière les murs de la caserne, « qu’aucune partie de l’autorité du roi
« n’était restée debout à Grenoble durant leurs trois journées; et que,
« conséquemment, tout ce qui s’y était fait, s’étant fait illégalement,
« devait être regardé comme non avenu. »

D’où nous dûmes conclure , rationnellement, que ceux qui s’étaient
permis de boire et de manger durant cette époque , et en l’absence de
toute autorité légitime, devaient se bâter de recommencer.

D’où nous conclûmes encore que toutes les naissances qui auront
lieu dans la première quinzaine du mois de novembre prochain, c’est-
à-dire , neuf mois révolus après celle fatale suspension de tous les
ressorts de la vie sociale, sont entachées d’avance d’illégitimité. Les
enfans qui naîtront alors seront comme non avenus. Ce sont des
enfans à recommencer comme si de rien n’était ; et c’est aussi l’avis
de beaucoup de Grenobloises. Et quant aux jeunes personnes qui
s’en seraient rendues coupables, sans l’autorisation de Louis-Philippe,

puisque Louis-Philippe était méconnu à Grenoble, il demeure bien
entendu que c’est une page blanche désormais dans leur existence ,
une page immaculée , comme toutes les autres; une page qui ne sau-
rait les priver, en temps et lieu , du port de la couronne d’oranger ,
et qui ne doit pas les empêcher non plus de se porter candidates poul-
ies places de filles d’honneur dans la nouvelle cour. Au contraire.

Hé bien , faut-il ledire? Legénéral Delort n’est plus maintenant ce
farouche guerrier qui prenait d’assaut les villes ouvertes. Le général
Delort, jaloux d’avoir au moins un point de ressemblance avec Annibal,
lequel ne prenait d’assaut que les villes fermées , car c’était aussi les
mœurs du temps; le général Delort, disons-nous, se laisse détériorer
aux délices de cette autre Capoue, aux charmes de Grenoble, qu’il
a prise d’assaut. Le général Delort se ramollit. Je gage qu’à l’exemple
du Carthaginois, il fait usage maintenant de pâte d’amande , et qu’il
se met de la pommade mélaïnocome. Et voilà ce que c’est que d’a-
voir pied en cour.

Car, le général Delort a été nommé aide-de-eamp du roi, pour
avoir pris d’assaut, j’imagine, la ville de Grenoble. C’est lui, par
conséquent, qui est chargé d’aider le roi dans les camps. Que Dieu
leur soit en aide !

Mais., admirez pourtant comme il faut peu de chose pour vous
changer un homme, et pour le retourner, de même qu’un manchon!
La comparaison est juste , comme vous allez voir. Le général Delort
était un farouche guerrier, un caractère velu, à poil tout hérissé,
ainsi qu’il convient d’être, quand on prend d’assaut les villes tout ou-
vertes. Hé bien! on le nomme aide-de-camp du roi, et crac, mon
homme se retourne; le poil rentre en dedans, et rien ne paraît
plus, sur la surface extérieure, qu’un caractère soyeux, ouaté, cha-
toyant, mol et frangipané. Au lieu de ce style sabrant, tranchant,
massacrant, capable, comme la trompette de Jéricho, de faire tomber,
lui seul, les murs d’une ville sans murs; au lieu, enfin, de ces pro-
clamations à enfoncer les portes ouvertes, ce n’est plus qu’un style à
la Tircis, à la Corydon, à la Florian. Ce n’est plus d’enere qu’il se
sert, ni de papier d’affiche : c'est d’eau sucrée, et de gâteaux feuilletés.
Je n’en veux qu’un exemple.

Le général Delort vient d’avoir à transvaser aux Grenoblois des
promesses de secours, de la part de l’intendant de la liste civile. Voici
quelques passages de cette proclamation....,. « la France, ap-
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