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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 95 (30 Août 1832)
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Numéro 95. ~

N

mm s»

Tout ce qui concerne la réfaction doit être adresse', franco,
à M. Louis Desnoyers (Derville), Re'dacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie'Vero-Dodat.

«3®»

50 août 1852.«

mmîm

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, au Bureau de la Caricature,
galerie Vero-Dodat, au-dessus du grand Magasin de
Lithographies d'Aubert.

mrnm?

GA8TIOAT RIDF.NDO !»IORF.S,

MORALE, RELIGIEUSE, LITTERAIRE ET SCENIQUE,

CATALOGUE

DES PRINCIPALES NOUVEAUTÉS LITHOGRAPHIQUES.

■ —caseas—-

Premier JDfôôiu ï>f Association à \ fr. par ülois.

ANALYSE DE LA PENSÉE.

Nous avions promis, aux membres de P Association pour la liberté de la presse, de leur
donner chaque mois un dessin, dont la valeur fût bien supérieure à la cotisation de chaque
associé. Nous avons tenu parole.

La première lithographie mensuelle représente le laboratoire de M. Persil, décomposi-
teur général. Ce laboratoire est une cave / un souterrain peut-être ; c’est l’antre du monstre
qu’ils appellent. Justice. Les sombres murailles de ce palais sont tapissées de placards
séditieux, trophées enlevés, sans doute, dans les glorieuses conquêtes du Juste—Milieu.
Sur l’un on lit : Poule au Pot, Poulol-Pot; sur un autre : Fgalitê, liberté, consé-
quences de Juillet; ailleurs : Tout Français a le droit de publier ses opinions, et mille
autres horreurs aussi injurieuses au gouvernement. — Là est suspendue la presse à tim-
brer, à écraser, à cautionner, à vexer les journaux, et vous remarquez que les araignées,
qui décorent la caverne, n’ont pas eu le temps de se fixer sur son balancier; il est trop sou-
vent mis en mouvement. — Quelle riche variété de poires! poire molle, poire tapée,
poire de bon chrétien, poire anglaise, poire à deux jeux, etc., etc , toutes se balan-
çant avec la grâce qui ne saurait abandonner le très-excellent fruit de notre révolution.
— Plus loin, c’est un patriote réduit à sa plus simple expression. Le parquet en a extrait
d’abord l’argent, puis la liberté, ensuite la vie ; et il n’est plus sorti du creuset de la

Justice qu’un squelette.— Le crâne républicain est d’une dimension formidable, mais

en revanche, les mâchoires royalistes sont d’un volume qui ne laisse rien à désirer (i).

Descendons à ees personnages payés pour alambiquer la pensée publique. On voit bien
qu’il s’agit ici d’une opération honorable. Quel zèle! quelle ardeur! quelle noble émula-
tion ÎT!

Celui-ci lamine entre deux cylindres une idée qu’il ne comprend pas et qu’il espère cul-
pabiliser par l’extension. — Dans le fond, deux substituts tordent une feuille pour en ex-
traire quelque suc criminel. Elle a donné le mot : Vive,..', encore un tour, nous aurons
peut-être : la république ! et en voilà plus qu’il en faut pour faire guillotiner un citoyen dans
la meilleure des républiques. — Entre le laminoir et ce malheureux qui se fatigue les yeux
à passer au microscope une page blanche, se trouve un drôle qui coupe une phrase en
deux ; il rit, l’honnête homme; croit-il tenir la tête de quelque gérant? — La poire, ce bon
tour d’un vaincu à son vainqueur, donne bien du plaisir au pauvre diable qui la regarde
en tous sens... L’eau paraît lui en venir à la bouche.... Gare la 24° saisie de la Carica-
ture ! — Le National et la Tribune sont en de mauvaises mains : le juge chargé d'ins-
truire , broie l’idée, tord l’article, presse et rapproche les expressions, concasse les lignes

pour exprimer un petit attentat au renversement. lia déjà trouvé : Répu.publi.....

ri...re qui-... que... Voilà bien république. .. Il va anagrarnmiser, represser, retordre, et
il finira bien par'trouver : Pillage des boutiques, maximum, échafauds, et tout ce
que lui a demandé son patron. —JJn monsieur déjacomique, avec le calme d’une cons-
cience pure, avec la sagacité d’un esprit éclairé, travaille en ee moment le Corsaire;

(î) Les journaux de la police vont peut-être demander de quels royalistes nous voulons
parler. —Nous parlons des royalistes de toutes les branches, de tous les royalistes pos-
sibles. Est-ce clair?

il lient la lettre P, il la tourne et la retourne pour découvrir le vrai sens punissable, parmi
les douze ou quinze sens que L. Desnoyers a pu vouloir donner à cette lettre perfide. Est-
ce un r». on nu rr au un K au un ri!1 F O.™™ ‘

v.«uuuoauuH. •— dcua ouvriers, uerriere ce monsieur aejaconuquc, présentent au Rour-
geois (style d’atelier) les abstractions tamisées et prêtes à mettre dans la grande cornue
de ce procureur-général, qui souffle, souille si bien pour attiser le feu. Le feu s’anime,
il devient ardent; aussi, voyez bouillir et fermenter le journalisme! voyez danser les
spiritueux.*.. Infamie'.... parjure!... lâcheté'.... trahison', puis les mots*, les lettres, les
paragraphes se mêlent, se confondent; puis tout finit par s’éclaircir; tout, bien aligné, bien
souligne, vient se coucher et s’étendre sur un beau papier timbré; tout se signe, tout se
paraphe, et voilà un acte d’accusation, un mandat en vertu duquel, après la révolution
de Juillet, auteur, éditeur, dessinateur, imprimeur, gérant, distributeur, vendeur et prote
sont bien et dûment saisis, arrêtés, emprisonnés, condamnés, et surtout ruinés. — Eu
face de ce procureur-général, un savant jurisconsulte compulse les lois de Dagobert et les
institutes de Justinien, pour justifier une ordonnance de mise en état de siège, pour trou-
ver une loi qui ordonne la dénonciation aux médecins, et pour donner du très-haut, très-
puissant et très-excellent, aux rois que la main calleuse du peuple a placés sur le trône.

Nous le disons avec franchise, et nous ne pensons pas, en cela, être influencés par notre
amitié pour nos camarades MM. Grandvillc et Raffet; nous croyons que cette page survivra
aux hommes qu’elle critique, et nous la regardons moins comme une caricature, que comme
un petit tableau de notre histoire

Figaro a voulu donner des caricatures. Nous invitons nos abonnés à voir quels artistes
et quelles idées le Juste-Milieu inspire.

Ch. Philipon.

CONQUETE BU DEPARTEMENT DE SAONE-ET-LOIRE ,

PAR LE PRÉFET SALADIN.

Cest donc pour vous dire que les habita ns de Saône-et-Loire ont le
bonheur d’avoir pour préfet un descendant en ligne directe du fa-
meux sultan Saladin, lequel n'a jamais existé.

Que si le sulîan Saladin n’a jamais existé, il eût dû exister, et cela
me suffit. Que si également M. le préfet Saladin ne peut descendre
d’un homme qui n’a jamais existé, il est digne d’en descendre; et
cela me suffit encore. En fait de généalogie, il vaut mieux descendre
d’un homme qui n’a jamais existé, que d’un homme qui n’aurait ja-
mais dû exister. Je m’en rapporte à M. Chose.

Or, vous me demanderez sans doute ce qu'a pu faire M. Saladin,
qui lui vaille les honneurs de la publicité.

M. Saladin n’a rien fait, et c’est ce qu'il a pu faire de mieux.
D’abord, en ne faisant absolument rien, M. Saladin a fait le bonheur
des habitans de Saône-et-Loire. Cest un préfet hors ligne.

Et ensuite, en ne faisant absolument rien, M. Saladin s’est mis
dans le cas d’avoir la croix d’honneur, et il l’a eue.

Est-ce un bien ? est-ce un mal?

Les habitans de Saône-et-Loire ont pensé que c’était un bien ; et ils
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