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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 85 (14 Juin 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0137

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Numéro 85.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desn. (Derville) , Rédacteur en chef de la
Caricature, galerie Véro-Dodat.

14 juin 1852

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, chez M. Aubert, au grand Ma-
gasin de Caricatures, galerie Véro-Dodat.

CASTiGAT KIDENDO MORES.

MORALE, RELIGIEUSE, LITTERAIRE ET SCÉNIQUE.

AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, cest de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

Apportant la plus grande attention à Texécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les sousciipteurs de la Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

IL FAISAIT SONNER SA SONNETTE.

( PREMIÈRE TOURNÉE UNIVERSITAIRE DE M. GIROD (de l’Ain. )

M. Girod. Oui, mon cher Arnault, je suis ravi que cette place de
conseiller ait pu vous convenir. Elle vous était bien due. Je ne sais
pas au juste ce que vous avez fait; car, vous sentez que, lorsqu’on est
chargé, comme moi, de l’instruction publique, on n’a guère le temps
de s’occuper de son instruction particulière; mais des gens bien in-
formés prétendent que vous avez fait quelque chose, et alors....

M. Arnault. En effet, monseigneur, je suis auteur de Cadet-
Roussel-TEsturgeon, et d’un recueil de fables que ma femme a trou-
vées charmantes.

M. Girod. Bien , bien ! Mais, dites-moi, les mécontens assurent
que je suis un ignare ; et que j’étais bon, tout au plus, à présider la
Chambre, c’est-à-dire, à être le bedeau, le sonneur, le Quasimodo,
comme ils disent, du système du i3 mars; ils ajoutent que je suis en-
tièrement déplacé à la tête de l’université, et que ma nomination est
une espèce de barbarisme, de contre-sens, de solécisme administratif,
que sais-je? un tas de mots auxquels je ne comprends rien. Que me
conseillez-vous donc de faire pour me réhabiliter dans l’opinion pu-
blique , et leur prouver à tous que j’en sais bien autant que mon
prédécesseur?

M. Arnault. Quant à cela, rien n’est plus facile. Et d’abord, il faut
faire une petite tournée dans les collèges. Les journaux ministériels

en rendront compté ; ils diront que vous avez interrogé les élèves, et
cela suffira.

M. Girod. Vous avez raison. Il n’y a qu’une petite chose qui m’em-
barrasse. Ce n’est pas la tournée, c’est l’interrogatoire. Que diable
vais-je leur demander, à ces bambins-là?

M. Arnault. Du latin, du grec, de l’histoire, de la géographie, de
l’astronomie, de la philosophie, de l’algèbre, de....

M. Girod. Ah! grand Dieu!.... Et c’est vous! vous, monsieur Ar-
nault, auteur de Cadet-Roussel-VEsturgeon! vous que je viens de
nommer membre du conseil royal de l'instruction publique! C’est
vous, vous enfin qui poussez l’ingratitude jusqu’à me conseiller.

M. Arnault. C’est pourtant le seul moyen.... Et vous avez tort de
vous en effrayer. Comme grand-maître , vous n’êtes chargé que
d’interroger l’élève; c’est au professeur à le reprendre, s’il commet
quelque erreur. Il vous suffit, à vous, de dire, je suppose, avec toute
la dignité possible : «Mon petit ami, conjuguez-moi.... un adverbe.
« —Quel adverbe? Le premier venu. Abracadabra, abracada-
« brœ , si vous voulez ». Et alors, tout est dit, l’élève va son train ,
s’il peut. Cela ne vous regarde plus. Vous ne vous donnez pas même
la peine de l’écouter. C’est plus digne, plus administratif, plus grand-
maître.

M. Girod. A la bonne heure! Mais vous savez donc le latin, vous?

M. Arnault. Je l’ai su autrefois ; mais il y a long-temps que je l’ai
perdu; ce qui, toutefois, ne m’a pas empêché de faire Cadet-Roussel
VEsturgeon. Au contraire. Ah ! par exemple, ce que je possède parfai-
tement encore, c’est le grec ; oh ! diable le grec! Nabuchodonosor,
Caracalla, Trocadéro, et caetera, et cætera. Encore une fameose
langue!

M. Girod ( à part). Est-il heureux, ce gaillard-là, de posséder ainsi
toutes les langues vivantes! (haut.) Eh bien, soit! car, au fait, si je ne
les sais pas, ce n’est pas ma faute : cela vient uniquement de ce que je
ne les ai pas apprises. Il n’y a pas mauvaise intention. Mettons-nous
donc en route. Avec de la dignité d’une part, et votre assistance de
l’autre, je ne m’en tirerai certainement pas plus mal que M. de Mon-
talivet.

(intérieur d’une classe.).

M. Girod. Bien , bien , mes amis. Nous allons voir si vous êtes bien
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