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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 71 (8 Mars 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0060

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Numéro 71.

Tout ce qui concerne la re'daction doit être adresse', franco,
à M. A. Audibebt, Re'dacteur en chef de la Caricature,
rue Bergère, n. 19.

** 8 MARS 185

Les réclamations et envois d’argent doivent être adresse's,
franco, au grand Magasin de Caricatures cTAubert,
galerie Véro-Dodat.

tlAStlGAT IUDENDO MORES,

MORALE, RELIGIEUSE, LITTERAIRE ET SCENIQUE,

Caricatura.

PROMENADE DD NOUVEAU BŒUF-GRAS,!

ORDRE ET MA.ti.CHE DIT CORTÈGE.

Les boucliers ordinaires de la ville de Paris n’ayant pu se procurer
Un bœuf d’assez grand poids, le Bœuf-Gras a été fourni cette année,
par l’estimable corps des agens de police, en leur qualité de bouchers
extraordinaires. C’était un bœuf enorme représentant le Juste-Milieu,
animal qu’ils ont élevé, et entretiennent depuis longtemps, et qui a
été jugé la plus grosse bête du royaume.

Voici sommairement le programme de la cérémonie, telle qu’elleaeu
lieu pendant les derniers jours de ce carnaval.

x” M. Girod de l’Ain était spécialement chargé de précéder le cor-
tège , sa sonnette à la main , pour maintenir le calme et le silence *
dans les rues indiquées.

20 Le maréchal Lancelot le suivait par-derrière, ses armes à la
main , chargé de faire évacuer la foule, de prévenir tout encombre-
ment , et de tenir les voies libi-es.

3° Le cortège était ouvert par une troupe de sergens de ville, ha-
billés en antropopliages, et remplaçant le corps des boucliers ordi-
naires.

Etaient seuls exemptés d’y figurer, ceux d’entre eux , qui ont eu les
reins cassés dans les émeutes antérieures, et ceux qui, dans ce mo-
ment-là, pouvaient être employés ailleurs à l’assommage de quelque
patriote, de l’un ou l’autre sexe.

4° Venait ensuite une députation de chaque grand corps de l’état ;
habits retournés.On y remarquait: M. Dupin, en Arlequin-, M. Mahul,
en Jocrisse; M. Madier, en Paillasse; M. Kératry, en Polichinelle;
M. Lameth , en Pantin ; MM. Royer-Collard , Pasquier et de Sémon-
ville, en pères Cassandres ; MM. Cuvier et Charles Dupin, en costu-
me de harpies ; M. Jacquinot, en Perrin-Dandin ; M. Persil, en liu-
ron; M. Delapalmc, en Brid’oison ; suivis d’une foule de conseillers

d’état, de juges, de substituts, de pairs et de députés dü centre, que
nous n’avons pu reconnaître individuellement, attendu qu’ils étaient
déguisés en bons patriotes.

5° Le Bœuf-Gras, autrement dit le Juste-Miiiëu, animal de la plus
grosse espèce, pesant vingt-quatre millions de livres , velu comme un
ours, couvert de larges taches, doué de longues oreilles, chamarré
de rubans, arboré de six cocardes, savoir : ünè blanche, Une autri-
chienne , Une napolitaine, une espagnole, une anglaise et une trico-
lore, mise avec soin par-dessus toutes les autres, chargé enfin d’une
énorme cassette avec cette inscription : New-Torclc; ayant de plus, à
chaque corne , un drapeau tricolore avec ces deux légendes : Jemma-
pes et Valmy ; et enfin, portant sut le dos une figure de cire, brisée,
maculée, salie, ternie, et toute en pleurs, qu’on m’a dit être la Des-
tinée de la France. Cela ne m’étonne point.

6° Le susdit animal marchait à pattes, par économie, dans le juste
milieu de la rue, ayant un parapluie suspendu à son côté en guise,
d’épée. M. Bertin de Vaux , rédacteur apologiste du Journal des Dé-
bats, était spécialement chargé de se tenir près de lui, brosse et
étrille en main, pour nétoyer son cuir des souillures qui lui jaillis-
saient en chemin.

L’animal était conduit à petits pas, par MM. Guizot et Decazes.
M. de Broglie, trouvant néanmoins qu’il allait trop vite, le retenait
par la queue.

70 Un grand veau, représentant le Courage du système.

8° Innombrables autres plus petits veaux, représentant les nou-
veaux Impôts.

90 Une vieille génisse, représentant la Peur, et conduite par Un
baron.

io° Une foule d’épiciers et de marchands de bas, chargés de s’at-
tendrir en route, sur la succulence et la beauté de ce troupeau de
bœufs.

11° Le char de l’état, vieux carrosse de Charles X, repeint à la dé-
trempe , et dont les trois couleurs s’effacent tous les jours. Il était
traîné par des ânes, représentant la Bêtise; des mulets, représentant
l’Indépendance, et une foule de sujets dévoués, représentant l’Agio-
tage , la Paix à tout prix, la Vénalité , les Sinécures, le Fisc, les Cen-
tralisations , l’Illégalité , le Privilège et la Perfidie.

i2° Le Nouvelliste, la France nouvelle, le Moniteur et les deux
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