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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 88 (12 Juillet 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0156

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Numéro 88.


Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrville), Rédacteur en chef
au Bureau de la. Caricature, galerie Yéro-Dodat.

î0Î*Yv~

12 juillet 1852:

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, au Bureau de la Caricature,
galerie Véro-Dodat au-dessus du grand Magasin de
Lithographies d’Aubert.

mr

CASTJC.AT ItîOKM.'O MORES.

MORALE , RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.

CIRCULAIRE, N° 353,573.

Le G cirde-des-Sceaux au Procureur-général.

(

Monsieur,

Le miuistère public s1 est un peu relâché, dans ces derniers temps,
de sa vigilance à surveiller la presse. Le nombre des crimes a dimi-
nué d’une manière réellement effrayante. La Tribune, par exemple,
n’en est encore qu’à sa cinquante-septième saisie, ce qui fait à peine,
en définitive, une saisie sur trois numéros. Il serait à désirer qu’on
l’eut saisie chaque jour, et même plusieurs fois par jour. Il en est de
même du journal d’opposition qui vient de s’établir dans votre res-
sort. 11 paraît depuis vingt-huit jours, et il n’a encore été saisi que
vingt-neuf fois. C’est trop peu.

Voici les nouvelles instructions que je crois nécessaire de vous
transmettre à cet égard.

L’art. 7 de la charte est ainsi conçu : « Les Français ont le droit
« de faire publier et de faire imprimer leurs opinions en se confor-
ts. niant aux lois. »

Or, nous nous proposons de faire voter, par la prochaine législa-
ture, des lois qui interdiront aux Français l’exercice de ce droit, ce
qui ne sera point contraire à la charte, puisque la charte ne dit pas
à quelle espèce de lois il faudra se conformer. Mais puisqu’en atten-
dant, la Cour de Cassation veut absolument que nous nous renfer-
mions dans la légalité actuelle, je vous prie de ne pas oublier ce prin-
cipe incontestable, savoir, que c’est la presse qui est cause de tout le
mal qui arrive, d’une manière directe ou indirecte. Ainsi donc, plus
de discussions sur la bonté relative des différentes formes de gouver-
nement. Plus de comparaisons entre la monarchie et la république.
Le mot de république ne doit plus même figurer dans un journal ; il
doit être effacé de tous les livres; il doit disparaître de tous les dic-
tionnaires; car, tant que le mot subsistera, il y aura des fanatiques
qui rêveront la chose. Il est impossible, en effet, qu’on entende ou
qu’on lise le mot de république, sans penser tout de suite à un gou-
vernement républicain. Et voilà le mal!

Il en est de même de toute autre espèce de gouvernement, dont la
simple appellation peut faire des prosélytes. Et, par exemple, qu’on

laisse les journalistes s’évertuer sur la beauté du gouvernement turc :
hé bien ! il peut se faire que des esprits crédules se laissent séduire par
le bonheur dont jouissent, comparativement à nous, les fils de Maho-
met; et qualors, traduisant en barricades ees dangereuses théories,
iis ne se fassent circoncire un beau matin, et ne lèvent contre l’ordre
de choses actuel, je ne diiai pas l’étendard de la révolte, mais les
trois queues de la révolte. Ainsi du reste.

Je vous recommande également, M. le procureur général, d’étu-
dier avec le plus grand soin chaque passage des journaux de l’opposi-
tion , et de persister dans cette utile étude jusqu’à ce que vous y ayez
ti-ouvé un sens quelconque. Règle générale, les journaux de l’opposi-
tion ont toujours un sens, pour le moins ; il n’y a guères que les jour-
naux ministériels qui, parfois, n’en aient aucun. Si vous ne pouvez
le trouver a vous seul, vous ferez bien de vous y prendre à deux ,
à trois, à quatre, 11’importe à combien. C’est qu’effectivement, le sens
le plus coupable peut se cacher parfois sous les formes les plus inof-
fensives. Je vais vous en citer un exemple. Vous savez que les lois dé-
fendent expressément les appels aux rassemblemens. Hé bien! les
journaux d’opposition ne manquent jamais de mettre en tête de leurs
numéros : « On s’abonne telle part. » Je vous demande si ce n’est pas là
un appel positif adressé à toutes les mauvaises passions ; si ce n’est
pas là une provocation directe, pour tous les mécontens , à se rassem-
bler dans le bureau du journal, pour y prendre des abonnemens.
De pareilles provocations sont désormais intolérables sous une législa-
tion qui défend toute espèce de réunions politiques.

Un second exemple vous fera comprendre tout le danger de cer-
taines critiques qui, pour être extrêmement détournées, n’en sont
pas moins attentatoires à la stabilité du trône, au moyen des consé-
quences logiques que le plus simple en peut tirer.

Je suppose qu’un journal de l’opposition écrive cette seule observa-
tion : « Le tabac de la régie ne vaut pas le diable ! » Hé bien, mais ,
au premier coup-d’œil, cela paraît assez inoffensif. On ne peut pas dire
précisément que ce soit de la bonne presse; la bonne presse ne criti-
querait pas le tabac du gouvernement ; au contraire; elle respecterait le
gouvernement jusque dans son tabac ; elle fermerait les yeux sur ses
erreurs ; elle ne chercherait point à renverser le tabac du gouverne-
ment. Toutefois, on ne peut pas dire non plus que ce soit de la mau-
vaise presse, de la presse frénétique.
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