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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 106 (15 Novembre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0264

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3,e AINEE,

-NUMERO 106. ~-

Tout ce qui concerne la re'daction doit être adressé, franco,
à M. Louis Desnoyers (Dcrvillc), Rédacteur en chef,
au Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat.

■ *

1 5 NOVEMBRE 185^

Les réclamations, aLonncmens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, au Bureau de la Caricature,
galerie Vcro-Dodat, au-dessus du grand Magasin de
Lithographies d'Aubert.

O.JSTIGAT BIDENEO MORES.

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCENIQUE.


AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, cest de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit cher, tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco « M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
l'abonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à l'exécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater celte absence, afin de nous donner les moyens d'exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

PETITES VICTOIRES DOMESTIQUES DE FANFAN.

Il en est de la guerre comme de tous les autres arts d’agrément,
comme de la guitare, de la galoppe, de l’escamotage, etc. ; c’est-à-dire que
si on cesse de tuer son homme par principe, on ne sait plus comment
s’y prendre pour tuer personne. Et voilà pour quoi je fais fort peu
de cas du talent belliqueux de certains héros, marmotes engourdies,
qui n’ont fait que planter des choux ou gâcher du mortier depuis
leurs exploits de Jemmapes. Aussi, l’invasion survenant, fera-t-on
sagement de ne point trop compter sur eux. Mais revenons.

Fanfan donc, le fils aîné d’un riche bourgeois de mes amis , Fanfan
a bien senti comme moi le grave inconvénient qu'il y avait à se re-
poser, soit comme danseur, soit comme guerrier. Car c’est un danseur
intrépide et un élégant guerrier; il a non moins de courage au cœur
qtte de nerf au gras de jambe ; son jarret n’est pas moins souple de-
vant une danseuse, que son bras n’est raide en face de l’ennemi ; il
vous tourne un entrechat, comme il vous tourne un beau fait d’armes.
Fanfan, j’en ai la ferme espérance, fera faire un pas de plus à la
stratégie, et particulièrement à la danse. La valse surtout est son
triomphe, et le siège également. Il vous enlève sa valseuse avec au-
tant de facilité que si c’était une pièce de canon. Et tout cela, c’est de
l’histoire. Ses glissades et ses entrechats sont consignés dans les pro-
cès-verbaux des ballets historiques de l’ancienne cour, comme ses ac-
tions d’éclat dans les colonnes du Moniteur.

Or, j’ignore entièrement si, dans l’intervalle des soirées dansantes,

{ de ces soirées d’ambassadeur, de ces soirées de ministre, de ces soirées
de maires de grandes villes, à propos desquelles la vanité de l’Ampliy-
trion ne craint pas de faire mettre dans les journaux du lendemain :
— «Le bal était fort brillant; on y a vu Fanfan et de nombreux
« rafraîcbissemens. » Ou bien, sur les cartes d’invitation, la veille,
afin de stimuler l’exactitude des conviés : — « Il y aura un violon et
« Fanfan; ») j’ignore complètement, ai-je dit, si Fanfan s’exerce
dans l’intervalle d’un bal à l’autre ; s’il fait des jetés-battus chez lui,
des glissades à huis-clos, des pas de si-sol inédits, comme les dan-
seuses dans les coulisses de l’Opéra, entre les scènes d’un ballet ; et
cela, afin de conserver sa souplesse de jarret, son à-plomb, son élas-
ticité, sa grâce et ce penché de coude-pied, qui lui ont fait une si
belle réputation européenne; mais ce qu’il y a de sûr, c’est que dans
l’intervalle de ses campagnes, Fanfan s’exerce à la victoire pour n’en
pas perdre l’habitude. Manœuvres, contre-marches, plans, assauts,
charges et retraites, voilà ses études habituelles.

Tout Ce passe en petit comité. Quand il fait mauvais temps, c’est
dans sa chambre qu’il remporte ses petites victoires domestiques. Deux
ou trois grands laquais forment l’armée ennemie ; le camp se trace
sur le parquet avec de la craie blanche ; les fauteuils sont les citadelles
qu’il s’agit de prendre d’assaut; deux ou trois paires de bottes repré-
sentent les pièces de siège , et ses pantoufles, les pièces de campagne.
Or, ce qui doit complètement rassurer le pays, c’est qu’il est extrême-
ment rare qu’avec de si faibles moyens d’attaque, Fanfan ne réussisse
point à renverser les plus lourdes citadelles. Cela fait bien un peu
gronder son père, lequel voit moins, dans de si belles prises d’assaut,
la gloire qui en résulte , que les écornemens de citadelles que cela
cause, et les réparations qui en sont la suite. Mais n’importe! Il est
rare, disons-nous, que Fanfan ne parvienne point à mettre en fuite
l’armée ennemie, qui ne demande pas mieux, d’ailleurs, que d’ou-
blier à l’office les horreurs de la guerre.

Que si le temps est beau, c’est sur un plus vaste théâtre que Fanfan
se pose grand capitaine; c’est dans le parc de son père. Quelques
moricots de bonne volonté remplacent en ce cas les héros de l’office.
On échange quelques explosions de pistolets ou même de petits ca-
nons d’enfans ; on court, on va, on vient, on s’embusque, on se
cache derrière des fagots, on s’élance, et, en définitive, on se trouve
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