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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 77 (19 Avril 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0095

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Considérant, d’une part, que les Polonais ne se sont révoltés que
par amour pour les institutions françaises, et désir d’être heureux à la
façon de leurs frères du Midi ;

Considérant, jd’autre part, que les traités de i8i5 et la volonté
expresse du ministère français nous obligent à ne point faire périr la
nationalité de la Pologne, comme aussi à lui donner des institutions
libérales-,

Nous AVONS OCTROYÉ, ET OCTROYONS :

Art. 1". La Pologne fait, désormais, partie intégrante de l’empire
russe. Elle jouira d’une quasi-nationalité. Ce sera comme en France.

Art. 2. Les Polonais sont tous égaux devant le knout et la potence,
quelles que soient d’ailleurs leur taille et leur grosseur.

Art. 3. Leur liberté individuelle est garantie. Ils ne pourront plus
être empoignés et emprisonnés que par les agens que nous commet-
trons à cet effet, et sur l’ordre écrit, verbal ou supposé du premier
fonctionnaire venu.

Art. 4- Ils ne pourront plus être condamnés qu’après défense préa-
lable, laquelle pourra être restreinte, modifiée, et même empêchée
par le président des débats.

Art. 5. La confiscation est abolie. Néanmoins, ils pourront être con-
damnés à des amendes égales à la valeur de leurs propriétés, et même
de beaucoup supérieures, suivant notre bon plaisir.

Art. 6. Convaincu qu’un peuple n’est heureux que par ses lois, et
que, par conséquent, plus il a de lois , plus il est heureux , nous pré-
parons aux Polonais une foule de codes, lesquels ne contiendront pas
moins de quatorze cent mille lois, douze millions d’ordonnances et
trois milliards d’arrêtés de toute espèce et de toute date : le tout, con-
tradictoire et illisible, afin que chacun d’eux ne se rende coupable
qu’en parfaite connaissance de cause, car tout citoyen est censé con-
naître la loi.

Art. 7. Les impôts seront votés par les chambres, et les chambres
seront votées par nous.

An. 8. Tout Polonais pourra publier sa pensée, en se conformant
aux lois en vigueur en Russie, lesquelles empêchent toute publication.

Art. 9. Toute recherche d’actes commis et d’opinions émises anté-
rieurement à la promulgation de la présente Charte, est interdite sans
exception. Néanmoins, ceux qui auront pris une part active à la der-
nière révolution seront pendus; ceux qui l’ont soutenue de leurs
vœux seront envoyés en Sibérie: ceux qui, sans y avoir pris part ni
l’avoir soutenue, ne l’auront point détestée, seront déclarés inhabiles
à exercer aucun emploi civil ni militaire ; et enfin, ceux qui, la dé-
testant, ne l’auront cependant que faiblement detestee, resteront, leur
vie durant, eux , leurs femmes, leurs enfans, leurs parens, leurs do-
mestiques, leurs amis, leurs connaissances, et les connaissances de
leurs connaissances, sous la surveillance de la haute police. Union et
oubli !

An. 10. Nos ministres seront responsables. Aussitôt qu’on aura le

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temps, une loi séra faite, tôt ou tard, pour déterminer le niode de
cette responsabilité.

Art■ 11. La listé civile sera de vingt-quatre millions, afin que le
peuple polonais ait du pain, des souliers et un roi majestueux.

Art. 12 et dernier. Enfin la présente Charte sera désormais une
vérité. Toujours comme en France.

Signé : Nicolas.

Padjfrôes.

.-. Ce pauvre empereur de Russie se plaint amèrement d’être tyran-
nisé par le général Lafayette.

.-. Dans la troupe ministérielle , c’est M. Montalivet qui remplit le
rôle d’ingénu.

.-. La Croix-d’Honneur vient d’être faite chef de la police munici-
pale.

.-. On a vu la semaine dernière M. C. Terrier et le Choléra-Morbus
aux prises. lisse disputaient la France.

.-. S’il ne tenait qu’au bon plaisir de M. Girod de l’Ain, l'ordre ré-
gnerait aussi à la chambre des députés.

.•. À la représentation de Lablai he, Paganini s’est permis de jouer
le public sur une seule corde. Qu’il prenne garde, le public a plu-
sieurs cordes, lui.

.-. Le choléra - morbus a quitté enfin le ministère de l’Intérieur,
mais M. Perrier y est resté.

C’est à tort que plusieurs journaux ont annoncé qu’en apprenant
la maladie de AL Perrier, Quelqu’un avait perdu la tête. C’était seu-
lement sa perruque.

M. Thiers a été atteint d’un quart d’accès de choléra. Il a subi
un traitement presque complet. Il est à moitié rétabli.

Dans les premiers jours de l’invasion de l’épidémie, la foulé se
portait à certain ministère pour s’y procurer du vinaigre des quatre
voleurs.

.*. Quelqu’un prétend qu’en s’entourant de fossés, il continue le
système des barricades.

.-. Après avoir usé de tous les préservatifs connus, un individu
vient de se faire sauter la cervelle pour échapper au choléra-morbus.

-—=ss>0€asa--

Il sera rendu compte dans la Caricature de tous les ouvrages i‘n-8°,
dont deux exemplaires seront déposés chez le rédacteur en chef, rue
Bergère, n° 19.

On trouve chez M. Aubert des collections complètes de la Carica-
ture, depuis sa création, en volumes élégamment reliés.

Le Gérant, Ch. PHIL1PON.

LA CARICATURE.

CONDITIONS D’ABONNEMENT :

La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.

L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.

llota.

Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille à l’humidité.

POUR TROIS MOIS) franc de port.13 fr.

POUR SIX MOIS, idem. ..26

POUR UN AN, idem. ...... 52

1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.

©:i Souscrit :

A Paris, en envoyant .franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, au grand
magasin de caricatures d'Aubert, passage Ve'ro-Dodat. — A Lton, chez Baron, libraire,
rue Clermont. — A Londres, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of
Burlington garden, — A Strasbourg, chez Alexandre, dépositaire des journaux. — A
Bruxelles, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n° 17. — A Genève, chez Barbezat
et Compagnie, libraires.

IMPRIMERIE DE DEZAUCHE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N° 11.
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