LA CARICATURE.
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Or, par suite de ces dénonciations mutuelles, les deux honnêtes
scélérats seront empoignés peut-être, interrogés, traduits, jugés
et.Ma foi! ce serait de l’injustice humaine, mais de la justice di-
vine , et certes, de la plus juste! Tant il est vrai de dire que l’une et
l’autre n’ont pas la moindre ressemblance.
(Derville.)
Podjtrôes.
Mandats de comparution décernés, savoir : contre le National:,
à raison d’un article antérieur à la mise en état de siège; contre la
Tribune, pour idem; contre le Corsaire, pour idem ; et contre la
Quotidienne, relativement à un article du g mai! E sempre bette !
.*. M. de Montalivct se plaint que le soin des affaires publiques lui
donne beaucoup d'ennui. Cela ne l’empêche pourtant pas d’être tou-
jours gros et gras.
.-. Beaumarchais prétend que l’ennui engraisse.... (Voir le Ma-
riage de Figaro.)
.*. Depuis les fameux bulletins, on 11e dit plus à un ami d’humeur
gasconne: Tu me fais des contes bleus, mais bien, tu me fais des
barricades !
.-. Nous prévenons MM. de l’état-major qu’un papetier de nos
amis vient de confectionner du papier-bulletin d’un nouveau format,
et pouvant contenir 666 barricades à la feuille.
.•. M. Viennet, qui aime tout ce qui est harmonieux et poétique,
tel que les chaudrons et les lèchefrites, etc. , va chanter, dit-on , le
général Shraamm.
.•. M. Dupin , pressé d’accourir dans ces momens de crise, a écrit
de sa cave que son ingrate patrie 11e valait pas la peine qu’il lui sa-
crifiât une seconde paire de souliers.
... On a accommodé le rédacteur en chef d’un journal lyonnais,
M. Lebeuf, à la mode; il a été condamné à six mois de prison.
.*. On a bien raison de dire qu’un malheur n’arrive jamais seul:
la pairie a commencé par perdre son hérédité, et elle va acquérir
MM. Girod et Ganneron.
... M. Ganneron, fabricant de chandelles, et colonel d’une légion,
lui a dit : Quelle avait montré ce que peut une mihee citoyenne
dont le zèle s'allume si facilement.
... La nomination de M. Ganneron a porté à la pairie un coup
terrible; elle a cru voir trente-six milles chandelles.
.*. « D’un autre côté » (de la place Vendôme) « rien 11c manquait
« à la beauté du coup-d’œil : Mme Adélaïde était au balcon , etc. »
( Journal des Débats du 11 juin. )
On assure qu’on va adjoindre à l’École de Médecine un profes-
seur de dénonciation.
... On disait devant M. Th.... que, pendant l’état de siège, tout
était à la disposition des doctrinaires. Les poches en sont-elles, s’é-
cria vivement le petit argenti-vorc.
Recette à l’usage des gens pacifiques, et qui, dans ces temps
de trouble, veulent toujours être à distance respectueuse du danger :
S’informer exactement où Fanfan se porte de sa personne et l’y suivre.
Bien certainement, il n’y a pas de coups à recevoir par là.
.•. Dix-huit cents prévenus à accuser et à faire condamner, et tout
cela réservé exclusivement aux militaires! M. Persil ne cesse de
chanter :
Ali ! quel plaisir d’être soldat !
.-. Quand je vous disais qu’au fond de toutes les mesures prises
par le Juste-Milieu il y a une question d’argent. Certain art. 10 du
décret de 1811 porte que, pendant l’état de siège, les traitemens des
fonctionnaires sont doublés.
Le prince de Tricanule s’est chargé, dit-on, du désarmement
des apothicaires.
Certain journal prétendait que M. le prince de Tricanule s’é-
tait porté sur le front de plusieurs barricades ; nous pouvons assurer
qu’il a constamment demandé à être laissé sur les derrières.
. •. M. Sébastiani donne de vives inquiétudes à ses amis : voilà trois
jours qu’il ne veut pas téter.
• •• Un journal, reprochant à M. d’Argout son ignorance en fait de
législation, s’écriait : Ce ministre n’a-t-il donc jamais mis le nez dans
un code! Nous pensons, nous, qu’il lui serait plus facile de mettre
le Code dans son nez.
.•. M. d’Argout serait bien heureux s’il y voyait aussi loin que son
nez.
.-. Le bruit court que M. Per... dirige l’aréopage militaire; lui
Ci-vil ! c’est impossible.
.•. Le conseil municipal A'Eu a présenté une adresse toute dévouée
au Juste-Milieu. Il lui a été répondu : Je suis enchanté de voir les
habitans et Eu brouillés avec les idées révolutionnaires.
.*. On «ajoute que pour montrer plus de soumission, on avait,
comme on le fait des clefs d’une ville conquise, présenté l’adresse
d’Eu sur le plat.
On voit bien que le Juste-Milieu n’a pas l’habitude décrire des
bulletins ; car, à propos des dernières affaires, on lisait dans le Moni-
teur: Un grenadier du 18e entourant uue maison , découvrit, etc.
Les journaux ministériels parlent delà victoii'e du Juste-Mi-
lieu : voilà deux mots qui doivent être bien honteux de se trouver en-
semble.
Il sera rendu compte dans la Caricature de tous les ouvrages in-8°,
dont deux exemplaires seront déposés chez M. Louis Desm. (Derville),
rédacteur en chef, galerie Téro-Dodat.
On trouve chez M. Aubert des collections complètes de la Carica-
ture , depuis sa création, en volumes élégamment reliés.
Le Gérant, Ch. PIllLIPON.
&«««* •**#*
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.
L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.
ilota.
Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. 11 faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille «à l’humidité.
POUR TROIS MOIS, franc de port. 15 fr.
POUR SIX MOIS, idem.26
roua UN AN, idem.S2
1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.
©ti Souscrit :
A Paris, en envoyant, franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, augtand
magasin de caricatures A'Aubert, passage Ve'ro-Dodat. — A Lyon, chez Baron, libraire,
rue Clermont. — A Londres, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadiüy, corner of
Burlington garden. — A Strasbourg, chez Alexandre, dépositaire des journaux. — A
Bruxelles, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n° 17. — A Genève, chez Barbezat
et Compagnie, libraires.
IMPRIMERIE DE DEZAUCHE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N° 11*
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Or, par suite de ces dénonciations mutuelles, les deux honnêtes
scélérats seront empoignés peut-être, interrogés, traduits, jugés
et.Ma foi! ce serait de l’injustice humaine, mais de la justice di-
vine , et certes, de la plus juste! Tant il est vrai de dire que l’une et
l’autre n’ont pas la moindre ressemblance.
(Derville.)
Podjtrôes.
Mandats de comparution décernés, savoir : contre le National:,
à raison d’un article antérieur à la mise en état de siège; contre la
Tribune, pour idem; contre le Corsaire, pour idem ; et contre la
Quotidienne, relativement à un article du g mai! E sempre bette !
.*. M. de Montalivct se plaint que le soin des affaires publiques lui
donne beaucoup d'ennui. Cela ne l’empêche pourtant pas d’être tou-
jours gros et gras.
.-. Beaumarchais prétend que l’ennui engraisse.... (Voir le Ma-
riage de Figaro.)
.*. Depuis les fameux bulletins, on 11e dit plus à un ami d’humeur
gasconne: Tu me fais des contes bleus, mais bien, tu me fais des
barricades !
.-. Nous prévenons MM. de l’état-major qu’un papetier de nos
amis vient de confectionner du papier-bulletin d’un nouveau format,
et pouvant contenir 666 barricades à la feuille.
.•. M. Viennet, qui aime tout ce qui est harmonieux et poétique,
tel que les chaudrons et les lèchefrites, etc. , va chanter, dit-on , le
général Shraamm.
.•. M. Dupin , pressé d’accourir dans ces momens de crise, a écrit
de sa cave que son ingrate patrie 11e valait pas la peine qu’il lui sa-
crifiât une seconde paire de souliers.
... On a accommodé le rédacteur en chef d’un journal lyonnais,
M. Lebeuf, à la mode; il a été condamné à six mois de prison.
.*. On a bien raison de dire qu’un malheur n’arrive jamais seul:
la pairie a commencé par perdre son hérédité, et elle va acquérir
MM. Girod et Ganneron.
... M. Ganneron, fabricant de chandelles, et colonel d’une légion,
lui a dit : Quelle avait montré ce que peut une mihee citoyenne
dont le zèle s'allume si facilement.
... La nomination de M. Ganneron a porté à la pairie un coup
terrible; elle a cru voir trente-six milles chandelles.
.*. « D’un autre côté » (de la place Vendôme) « rien 11c manquait
« à la beauté du coup-d’œil : Mme Adélaïde était au balcon , etc. »
( Journal des Débats du 11 juin. )
On assure qu’on va adjoindre à l’École de Médecine un profes-
seur de dénonciation.
... On disait devant M. Th.... que, pendant l’état de siège, tout
était à la disposition des doctrinaires. Les poches en sont-elles, s’é-
cria vivement le petit argenti-vorc.
Recette à l’usage des gens pacifiques, et qui, dans ces temps
de trouble, veulent toujours être à distance respectueuse du danger :
S’informer exactement où Fanfan se porte de sa personne et l’y suivre.
Bien certainement, il n’y a pas de coups à recevoir par là.
.•. Dix-huit cents prévenus à accuser et à faire condamner, et tout
cela réservé exclusivement aux militaires! M. Persil ne cesse de
chanter :
Ali ! quel plaisir d’être soldat !
.-. Quand je vous disais qu’au fond de toutes les mesures prises
par le Juste-Milieu il y a une question d’argent. Certain art. 10 du
décret de 1811 porte que, pendant l’état de siège, les traitemens des
fonctionnaires sont doublés.
Le prince de Tricanule s’est chargé, dit-on, du désarmement
des apothicaires.
Certain journal prétendait que M. le prince de Tricanule s’é-
tait porté sur le front de plusieurs barricades ; nous pouvons assurer
qu’il a constamment demandé à être laissé sur les derrières.
. •. M. Sébastiani donne de vives inquiétudes à ses amis : voilà trois
jours qu’il ne veut pas téter.
• •• Un journal, reprochant à M. d’Argout son ignorance en fait de
législation, s’écriait : Ce ministre n’a-t-il donc jamais mis le nez dans
un code! Nous pensons, nous, qu’il lui serait plus facile de mettre
le Code dans son nez.
.•. M. d’Argout serait bien heureux s’il y voyait aussi loin que son
nez.
.-. Le bruit court que M. Per... dirige l’aréopage militaire; lui
Ci-vil ! c’est impossible.
.•. Le conseil municipal A'Eu a présenté une adresse toute dévouée
au Juste-Milieu. Il lui a été répondu : Je suis enchanté de voir les
habitans et Eu brouillés avec les idées révolutionnaires.
.*. On «ajoute que pour montrer plus de soumission, on avait,
comme on le fait des clefs d’une ville conquise, présenté l’adresse
d’Eu sur le plat.
On voit bien que le Juste-Milieu n’a pas l’habitude décrire des
bulletins ; car, à propos des dernières affaires, on lisait dans le Moni-
teur: Un grenadier du 18e entourant uue maison , découvrit, etc.
Les journaux ministériels parlent delà victoii'e du Juste-Mi-
lieu : voilà deux mots qui doivent être bien honteux de se trouver en-
semble.
Il sera rendu compte dans la Caricature de tous les ouvrages in-8°,
dont deux exemplaires seront déposés chez M. Louis Desm. (Derville),
rédacteur en chef, galerie Téro-Dodat.
On trouve chez M. Aubert des collections complètes de la Carica-
ture , depuis sa création, en volumes élégamment reliés.
Le Gérant, Ch. PIllLIPON.
&«««* •**#*
CONDITIONS D’ABONNEMENT :
La Caricature donne, par an, cent quatre lithographies exécutées par les Ar-
tistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.
L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal.
Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.
ilota.
Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent, au moyen de
l’action d’une presse à papier, faire disparaître les plis. 11 faut avoir soin d’exposer
préalablement la feuille «à l’humidité.
POUR TROIS MOIS, franc de port. 15 fr.
POUR SIX MOIS, idem.26
roua UN AN, idem.S2
1 franc de plus par trimestre pour l’étranger.
©ti Souscrit :
A Paris, en envoyant, franco, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, augtand
magasin de caricatures A'Aubert, passage Ve'ro-Dodat. — A Lyon, chez Baron, libraire,
rue Clermont. — A Londres, chez Delaporte, Burlington arcade Piccadiüy, corner of
Burlington garden. — A Strasbourg, chez Alexandre, dépositaire des journaux. — A
Bruxelles, chez Dero Becker, Montagne de la Cour, n° 17. — A Genève, chez Barbezat
et Compagnie, libraires.
IMPRIMERIE DE DEZAUCHE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N° 11*