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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 96 (6 Septembre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0207

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c’est le son de sa voix ; c’est une certaine inflexion de l’aigu au grave,
qui prête aux passages dont il fait lecture, un air d’atrocité à faire
dresser les cheveux sur la tête. Pour vous en donner un sem-
blant, figurez-vous une porte de souterrain , ou un gros bœuf, ou
même un lourd tombereau, qui serait chargé de réciter l’article
que vous avez écrit! C’est-à-dire qu’en vous entendant fermer, beugler,
ou rouler de ce ton-là, vous vous regardez involontairement comme
un grand scélérat-, et que, si vous faisiez partie de votre jury, vous
vous condamneriez vous-même! Il est vraiment heureux qu’avant
d’entrer dans la salle de leurs délibérations, les jurés aient le temps
d’oublier cette voix caverneuse. Dieu ! comme M. Persil doit bien
crier au feu ! et quel dommage qu’il ait manqué sa vocation! quel
bon pompier il eût dû faire !

Au surplus, le dernier procès du National a été signalé par deux
mots de parquet, qui resteront certainement comme naïve expression
de l'ordre de choses actuel. M. Persil, exprimant en d’autres termes, et
pour l’avantage de la société, le regret consciencieux de n’avoir que
deux têtes à demander au jury, ou tout au moins que deux tibias de
journalistes à enjoliver du boulet de galérien, M. Carrel lui dit : « Je
« ne sais pas pourquoi M. le Procureur-général m’interpelle ici ; je
« n’ai point qualité pour lui répondre. Je ne suis point en cause. »
— A quoi M. Persil répliqua naïvement : « Je suis bien fâché que
« vous riy soyez pas ! » Ce qui, selon nous, est la reproduction , en
style de i8?>2 , du fameux mot de M. Mangin : « Si j’étais compé-
tent] » Comme on le voit, tous les mots historiques de la Restauration
y passeront successivement.

« Je suis bien fâché que vous ri y soyez pas ! » C’est bien là le cri
d.’un magistrat irréprochable qui regrette, toujours dans l’intérêt de la
société , de ne pouvoir frapper assez de coupables , guizoliner assez
de coupables, ou tout au moins river assez de coupables à la chaîne
du bagne! Noble ardeur! vertueuse indignation ! courroux sublime/
Et qu’en effet, la société se fût parfaitement trouvée de la condam-
nation de M. Carrel à faire le voyage de la barrière Saint-Jacques,
ou le voyage de Brest, ou celui de Poissy , ou celui, tout au moins,
de Sainte-Pélagie! Car, l’ingénieux magistrat avait pris soin de dis-
poser ses articles du Code pénal, de telle sorte qu’en échappant à l’un,
les accusés devaient naturellement se prendre au traquenard de l’autre.
Jugez alors du chagrin qu’il a dû éprouver, en voyant que les accusés
n’avaient trébuché dans aucun. M. Persil était tellement convaincu de
la scélératesse des accusés, que l’absolution pleine et entière d’iceux,
a dû l’affliger profondément. Hé quoi ! pas même six mois de Force !
Ma foi ! il n’y a plus de plaisir, toujours relativement à la so-
ciété.

Et à ce propos , pour être justes envers M. Persil, nous devons
faire remarquer qu’il n’emprunte pas à l’honorable M. Mangin tous
ses mots historiques. Il en emprunte ailleurs, qui valent bien
ceux de son prédécesseur. Ayant à résumer tous ses chefs d’accusa-
tion , il s’est exprimé ainsi : « Je vais reprendre , messieurs les
« jurés, en commençant par les plus faibles pour arriver enfin à
« celui que j’appellerai le bouquet. »

Or, ce bouquet, ce n’était pas moins que la Guizotine. Le mot
était joli.

Et alors, un mauvais plaisant, M. Grégoire, s’est écrié : « Oui,
« c’est cela ; un bouquet de persil! »

Pour être justes encore, nous devons ajouter que M. Persil agit en
tout cela de la meilleure foi du monde. Son grand tort, ou plutôt
son incurable maladie, c’est d’avoir une espèce de jaunisse politique,
qui lui fait voir des crimes dans un mot, dans une virgule, un point,
et même, comme il est arrivé pour le Corsaire , dans un article en
blanc. Celte prédisposition , qui tient probablement à un épanche-
ment interne de bile, fait son excuse, et même son éloge. Sachons-
lui gré de ce qu’il ne fait pas ; c’est un mérite tout comme un autre.
A coup sûr, rien ne l’empêchait d’accuser, par surabondance ,
MM. Paulin et Hingray d’avoir dévoré un enfant de trois ans. Pen-

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dant qu’il était en train d’échafauder des chefs d’accusation , cela
ne lui eût pas coûté davantage.

Hé bien ! M. Persil ne l’a pas fait. Cela prouve chez lui une bien
grande modération.

Derv.

LES FAUX DIEUX DE L’OLYMPE.

GRANDE LITHOGRAPHIE EXECUTEE PAR MM GRANDVILI.E ET FOREST.

Ce dessin composera un numéro de la Caricature. Nous le ferons
paraître dans le courant de septembre.

Nous invitons les personnes qui souscrivent au dessin mensuel de
l’Association , à nous donner leur adresse avec le plus grand soin, et à
bien indiquer les bureaux de poste quand cela est nécessaire. Nous
les invitons aussi à nous adresser le montant de leur souscription,
car il ne nous est pas possible de lancer des traites de 6 ou de 12 fr.

Je ri ai pu attraper que ça pour ma compagnie. Ma foi, tant pis!...
Celte compagnie ne sera pas la mieux partagée; mais Messieurs les
grenadiers auraient tort d’en vouloir à leur tambour. Dans un tel
gaspillage, on attrape ce qu’on peut.

La croix me rappelle un fait qui s’est passé dans ma compagnie,
4mc bataillon , 1 imc légion.

Notre capitaine refusa la croix, nous en fûmes enchantés; car
c’était une justice, et nous lui votâmes un sabre d’honneur. Cette
année, il a accepté la croix, parce que nous lui avions donné un
sabre d’honneur l’année passée... Vanitas vanitatum!

— N° 197. —

Le Bouquet dep.Répétition d’une petite scène qui devait avoir

lieu le jour de la fête de quelqu’un, et qui a été retardée par indispo-
sition générale. L’homme noir voulait dire, en présentant son bou-
quet :

Un papillon voltigeant sur ma tête
M’apprend que c’est aujourd’hui votre fête :

J’ai cherche dans mon jardin,

Je n’ai trouvé ni rose ni jasmin.

MAIS QUE QUE ÇA FAIT !

J’ai cherché dans mon cœur,

J’y ai trouvé cette fleur.

La tenture de l’appartement, les ornemens de la cheminée, la Gui-
zotine, les lois fiscales et les saisies multipliées font croire que ce
dessin se rapporte à une époque reculée.

L’EXAMEN PRÉALABLE.

Gmi'ON (la main droite au chapeau, les pieds en équerre, et les
yeux fixés obliquement, h quinze pas de lui.) — Pardon, excuse, mon
chef, si je vous dérange.

Le Chef. — Que voulez-vous ?

Giupon. — L’affaire ne me comporte en d'aucune façon , mon chef;

LA CARICATURE.
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