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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

DOI issue:
Numéro 100 (4 Octobre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0231

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---_ 79S

et la salière qui ne m’eût paru mise là en mémoire des impôts qui
pèsent sur le pauvre.

Mais ce sens, tout raisonnable , tout juste qu’il est, serait un crime
dans notre temps de liberté. Les Français sont égaux devant la loi,
dit la charte; la charte est une vérité, et j’ai été condamné à six
mois de prison, pour avoir représenté le Roi-Citoyen en maçon !
Aussi, roi, pouvoir, ministres, haute police, basse police, je respecte
tout, j’admire tout, je me prosterne aux pieds de tout. Je finirai par
entrer dans la bande de M. Vidocq, pour peu que le système de la
meilleure des républiques ait encore six mois de vie, et que par
hazard M. Vidocq veuille d’un honnête homme.

Ainsi donc, n’allez pas dire que je vous ai fait voir ci, que je vous
ai voir ça; je ne vois rien du tout là-dedans qu’une chose toute simple,
une scène d’invasion. Ce sont nos amis les ennemis dans une ferme
de la Bourgogne ; c’est moins que rien , c’est tout ce que vous voudrez.

Ch. Piiilipon.

-—-»®«saaw-—

PETITS CÜKVERSÆTIQM HISTORIQUE,

POUR FAIRE SUITE A CELLES D’ÏXARPAGON.

( La scène se passe dans un ministère entre M. un tel et M. Chose. )

L’un. — La veuve de Champollion est sans fortuné.

L’autre. — Comment! cet imbécille-là n’a pas eu le bon sens de
mettre quelque chose de coté !

L’un. —• Que voulez-vous ? L’étude a absorbé toute sa vie.

L’autre. •— L’ctude! l’étude! il semble qu’ils aient tout dit, CC3
savans-là, quand ils ont dit l’étude! Hé! parbleu! moi aussi, j’aurais
été savant si je l’avais voulu; mais cela ne m’aurait pas fait négliger
le soin de mes affaires. Et quant à ce M. Champollion, il aurait bien
mieux fait de jouer à la Bourse, ou de placer à beaux intérêts, ou de
faire bâtir des boutiques, à mon exemple ; et en un mot, de s’enrichir
lui-même, au lieu d’enrichir son pays, selon leur bêle d’expression,
d’un tas d’antiquités égyptiennes, d’obélisques, de pyramides, d’ai-
guilles, de momies, que sais-je? toutes merveilles dont on n’aurait
pas une pièce de deux sous chez le premier changeur venu.

Lun._Je suis de votre avis, car je suis toujours de votre avis;

Mais enfin le mal est fait; et je pense qu’il conviendrait que vous
accordassiez une pension à la veuve de ce pauvre savant.

L’autre. — Du tout! ce n’est pas à moi de réparer ses sottises !

Lun. _ Soit! mais il y aurait moyen de concilier votre économie
et son intérêt. Champollioh avait une place de 6,000 fr. Il serait pos-
sible de lui trouver un successeur qui se contentât de.... de 4)000 fr.
par exemple; ce qui laisserait 2,000 fr.de disponibles, que nous pour-
rions allouer à la veuve en question.

L’autre._Et vous croyez qu’il serait possible de trouver un homme

capable, moyennant 4,000 fr. ?

Lun. —Oui, certes, et même à moins.

L’autre. — A combien, par exemple ?

L’un. — Mais.... à mille écus, j’imagine.

L’autre. — A mille écus ?

Lun. _ Sans doute ; ce qui permettrait alors de donner à la

veuve....

L’autre. — Bien, bien, et vous dites donc que pour mille écus
un ferait faire parfaitement la besogne du défunt ? Hé bien ! alors,
il n’y a pas à balancer....

L’un. —N’est-ce pas?

L’autre. —Parbleu!.... Qu’on se dépêche, je vous prie, de trouver
ce gaillard-là! mais surtout, oh! oui surtout, qu’on ne lui donne que
-mille écus!.., pas un sou de plus!...

800 ----»--

L’un. — C’est bien aussi mon intention, car ce ne sera point trop
de mille écus pour la veuve d’un savant_

L’autre. — Que diable me parlez-vous encore de veuve et de sa-
vant.... !

L’un. — Mais pardon_il me semble que c’était une chose conve-

nue tout-à-l’heure, que le remplaçant n’aurait que mille écus....

L’autre. — Sans doute.

L’un. — Et cela, pour que la veuve....

L’autre» — Hé non, du tout ! voilà ce qui vous trompe! Qu’on ne
donne que mille éevis au remplaçant, c’est bien, c’est très-bien,
puisque c’est possible ; mais je n’entends point qu’on donne le surplus
à la veuve ! Je me moque pas mal de toutes les veuves de savans, pré-
sentes et futures ! Ab ! bien oui ! mille ccus à la veuve Champollion !...
Le plus souvent, que je lui donnerai mille écus!

L’un. — Mais cependant, vous me permettrez de vous rappeler_

L’autre. — Silence, Monsieur! El tenez-vous pour fort heureux ,
vous-même, puisqu’il est possible de faire faire la besogne tlu défunt
pour mille écus, tenez-vous pour fort heureux que je ne vous fasse
point obligera restitution, pour avoir donné six mille francs jus-
qu’à ce jour. Allez !

l'ORTKAlT EN PIED DU PÈRE ENFANTIN.-

La Caricature a souvent ri des Saint-Simonicns quand ils étaient
libres et heureux ; ils sont persécutés aujourd’hui; ils ont droit à notre
respect. Ce n’est pas nous qui sifflerons des prisonniers; nous lais-
sons aux valets du bourreau les plaisanteries sur le sang, les carica-
tures sur des assassinats. Nous avons mieux que cela, et les abonnés de
la Caricature ont raison d’attendre autre chose de nous.

M. Aubert public un portrait du père Enfantin, revêtu de son
costume nouveau. Ce costume est très-pittoresque, le père Enfantin
est beau, et il a l’air de ne point l’ignorer. Pour l’exécution, il nous
suffira de dire qu elle est de M. Julien , que nos abonnés connaissent,
déjà fort bien.

Le prix dccc portrait, est de 1 fr.

ÿmî}ûbt%.

.•. M. Ganneron avait été chargé d’aller sonder M. Dupin, et de s’as-
surer s’il était enfin disposé à tâter du ministère. Pour remplir le rôle
à'éclaireur, on ne pouvait mieux choisir qu’un marchand de chan-
delles.

On nous dit qu’à la nouvelle chambre des députés , on a prépare
un très-beau banc pour les ministres. C’est une sellette qu’on aurait
dû leur réserver.

.•. A voir l’acharnement qu’ils mettent à gâter certain monument,
on dirait qu’ils veulent que le contenant soit aussi dégradé que le
contenu.

.•. Hier, le bruit a couru dans Paris que le fameux télégraphe des
Tuileries était établi ; c’était l’immense Madier-Monte-haut qui ges-
ticulait du haut de la terrasse.

M. Godon, avocat du Roi, qui a eu la satisfaction de faire
condamner à deux mois de prison l’honorable Audry-de-Puyraveau,
a une figure constamment souriante; c’est une drôle de chose, dans le
sombre palais de Thémis, que ce perpétuel Ris-Godon.

M. D’Argout a l’habitude de se promener le soir dans les rues;
plusieurs personnes, dans l’obscurité, n’ayant pu se garer de son
terrible nez, en ont été assez violemment heurtées. 11 est question d’y
placer deux lanternes.

LA CARIGATURE.
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