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belles colonnes de granit dan? la grande mosquée, colonnes bien fuselées,
avec un astragale très fin : faisoient-elles partie du temple d'Anubis ? je
ne sais ; mais elles étoient sûrement d'un temps postérieur à celles des
temples de la haute antiquité Egyptienne que j'ai vus dans la suite de
mon voyage.
Les Mamelouks étoient partis de la ville de Mynyeh, et avoient
manqué d'être surpris par notre cavalerie qui y arriva quelques heures
après ; ils avoient été obligés d'abandonner cinq bâtiments armés de dix
pièces de canon, et d'un mortier à bombe ; ils en avoient enterré deux
autres : plusieurs déserteurs Grecs qui les montoient vinrent nous joindre.
Mynyeh étoit la plus jolie petite ville que nous eussions encore vue;
d'assez belles rues, de bonnes maisons, fort bien situées, et le Nil coulant
dans un large et riant bassin. J'en fis un dessin.
De Mynyeh à Come-êl-Caser, où nous couchâmes, la campagne est
plus abondante et plus riche que toutes celles que nous avions parcourues,
et les villages si nombreux et si rapprochés, qu'au milieu de la plaine j'en
comptai vingt-quatre autour de moi ; ils n'étoient point attristés par des
monticules de décombres, mais tellement plantés d'arbres touffus, que l'on
croyoit voir les tableaux que les voyageurs nous ont transmis des habitations
des isles de la Mer-Pacifique.
Achmonnin.—Portique d'ffermopolù.
Le lendemain, à onze heures, nous nous trouvâmes entre Antinoé et
Hermopolis. Je n'étois pas très curieux de visiter Antinoé ; j'avois vu des
monuments du siècle d'Adrien, et ce qu'il avoit bâti en Egypte ne pouvoit
rien
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belles colonnes de granit dan? la grande mosquée, colonnes bien fuselées,
avec un astragale très fin : faisoient-elles partie du temple d'Anubis ? je
ne sais ; mais elles étoient sûrement d'un temps postérieur à celles des
temples de la haute antiquité Egyptienne que j'ai vus dans la suite de
mon voyage.
Les Mamelouks étoient partis de la ville de Mynyeh, et avoient
manqué d'être surpris par notre cavalerie qui y arriva quelques heures
après ; ils avoient été obligés d'abandonner cinq bâtiments armés de dix
pièces de canon, et d'un mortier à bombe ; ils en avoient enterré deux
autres : plusieurs déserteurs Grecs qui les montoient vinrent nous joindre.
Mynyeh étoit la plus jolie petite ville que nous eussions encore vue;
d'assez belles rues, de bonnes maisons, fort bien situées, et le Nil coulant
dans un large et riant bassin. J'en fis un dessin.
De Mynyeh à Come-êl-Caser, où nous couchâmes, la campagne est
plus abondante et plus riche que toutes celles que nous avions parcourues,
et les villages si nombreux et si rapprochés, qu'au milieu de la plaine j'en
comptai vingt-quatre autour de moi ; ils n'étoient point attristés par des
monticules de décombres, mais tellement plantés d'arbres touffus, que l'on
croyoit voir les tableaux que les voyageurs nous ont transmis des habitations
des isles de la Mer-Pacifique.
Achmonnin.—Portique d'ffermopolù.
Le lendemain, à onze heures, nous nous trouvâmes entre Antinoé et
Hermopolis. Je n'étois pas très curieux de visiter Antinoé ; j'avois vu des
monuments du siècle d'Adrien, et ce qu'il avoit bâti en Egypte ne pouvoit
rien