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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 1)

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"L'art" et lord Granville
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Chronique étrangère
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«L'ART» ET LORD GRANVILLE

Lord Granville a présidé, le 11 janvier, à la distribution des
prix aux lauréats de l'Ecole d'art de Douvres. A cette occasion,
l'éminent homme d'État a prononcé un discours qui a eu pour
principal objet la réfutation d'une harangue du Rév. Mark
Pattison, le recteur de Lincoln. Il faut savoir que l'année der-
nière, nous ne nous rappelons plus dans quelle circonstance, le
Rév. Mark Pattison s'est livré, au sujet de l'art et du goût an-
glais contemporain, à des considérations pessimistes, qui parais-
sent avoir froissé la fibre patriotique du noble lord, et dont
l'exagération, pour ne pas dire l'injustice, est d'ailleurs évi-
dente. D'après l'honorable recteur de Lincoln, le goût, loin
d'être en progrès depuis trente ans, a plutôt rétrogradé en An-
gleterre. Cette appréciation est en contradiction avec les nom-
breux témoignages de juges non suspects, de juges étrangers.
Le comte Granville n'a pas manqué de le faire remarquer.
Parmi les objections qu'il a fait valoir contre la thèse du recteur
de Lincoln, il en est une qui nous touche de très-près.

« L'argument qui consiste à invoquer l'opinion de l'intelli-
gent étranger été souvent employé, a dit le noble lord. Quand
l'intelligent étranger vient nous donner son avis sur notre poli-
tique étrangère, quand il nous dit : « — Faites ceci, faites cela, ou
sinon vous allez perdre votre prestige, et l'estime du monde se
retirera de vous ! — je pense qu'il vaut mieux nous en rapporter
à notre propre jugement, à notre appréciation de ce qu'exigent
les circonstances, les intérêts du pays et son honneur. Mais si
l'intelligent étranger, discutant ce qui pourrait être utile à notre
développement artistique, émet une opinion absolument impar-
tiale et toute favorable aux institutions artistiques récemment
établies dans notre pays, cela équivaut à peu près au jugement
de l'histoire. » Et partant de là lord Granville cite les rapports
officiels français aussi favorables que possible aux nouvelles in-

stitutions artistiques de l'Angleterre. Il cite des discours, des
articles de journaux français. Enfin, il cite l'Art, « une revue de
la plus haute réputation artistique, qui se trouve sous la direction
des principales notabilités artistiques de Londres et de Paris ».

On sait en effet que l'Art ne cesse de signaler les efforts qui se
poursuivent, depuis quelque vingt-cinq ans en Angleterre, dans
toutes les classes de la société, pour relever ce pays de l'infério-
rité artistique qu'avait mise en lumière l'Exposition universelle
'de 1851 ; efforts non moins heureux que persévérants, car, n'en
déplaise au Rév. Mark Pattison, les progrès sont non-seulement
incontestables mais inquiétants pour les autres nations.

En prenant cette attitude l'Art remplit un double devoir,
un devoir de justice internationale, et un devoir de patriotisme.

Assurément l'étranger aura encore beaucoup à faire pour
nous rattraper, surtout si l'on considère l'ensemble de la produc-
tion artistique. Mais il importe de ne pas nous laisser dépasser.
Il importe de tenir la France en haleine, afin qu'elle ne s'en-
dorme pas sur ses lauriers. Il importe de la tenir en garde contre
le développement que prennent au dehors et contre la concur-
rence dont la menacent, même sur son propre terrain, les indus-
tries artistiques dont elle a eu longtemps le monopole.

C'est ce que nous avons fait, et ce que nous continuerons
à faire, dussions-nous passer pour des pessimistes, à la façon du
recteur de Lincoln, et nous exposer à des réfutations moins légi-
times que celle dont lord Granville a gratifié le Rév. Mark
Pattison.

Nous ne terminerons pas ces observations sans remercier le
noble lord des paroles flatteuses dont il'nous a fait publique-
ment les honneurs.

Il y a là pour nous un encouragement dont nous nous
efforcerons de nous montrer dignes.

CHRONIQUE ETRANGERE

Angleterre. — Le Conseil de la Royal Academy de Lon-
dres pour l'année courante, se compose de MM. Landseer, Cal-
deron, Leslie, Elmore, Povnter, Cope, Woolner et sir J. Gilbert.

— Un congé de deux ans est accordé à M. Cunliffe Owen
pour lui permettre de se consacrer au secrétariat général de la
commission anglaise de l'Exposition universelle de Paris,
en 1878, présidée, comme on le sait, par S. A. R. le prince de
Galles. Pendant ce congé, la direction du South Kensington
Muséum est confiée à M. Thompson, directeur-adjoint.

Belgique. — Notre collaborateur, M. Alexandre Pinchart,

conservateur aux archives générales du royaume, vient d'être
nommé membre correspondant de la classe des beaux-arts de
l'Académie royale de Belgique. Dans la même séance, la classe a
nommé membres associés : M. Victor Massé et le radja Sou-
rindro Mahana Tajore. M. Jean Portaels, peintre, a été élu di-
recteur de la classe.

— La commission administrative du Cercle artistique et
littéraire de Bruxelles a remis à M. de Rongé, son ancien prési-
dent, son portrait aux trois crayons admirablement dessiné par
M. Eugène Devaux.

AVIS AU LECTEUR

Nous publions dans cette livraison un asse^ grand nombre de croquis d'après des tableaux de Dia^. Ces clichés dont nous
n'entendons pas surfaire la valeur artistique, dont quelques-uns sont même asse^ informes, ont principalement pour but de donner une
idée aussi complète que possible de l'œuvre de Dia^, au point de vue de la composition de ses tableaux, afin de faire apprécier,
autant que le permettent des illustrations sommaires, la souplesse et la variété de ce talent, dont notre collaborateur, M. Jean Rous-
seau, fait si bien ressortir les éminentes qualités.

Rappelons à ce propos que l'Art a déjà publié plusieurs belles gravures d'après des œuvres de Dia^, notamment une eau-forte de
M. Gustave Greux d'après les Chevaux dans la prairie (collection de M. le baron Arthur de Rothschild) ; Chiens sous bois (collection
de M. le prince Paul Galitpn), —• voir l'Art, année 18jS, tome Ier, pages Ç)6 et 234, — la Vénus et le Sous-bois de la collection
Paul Tesse : un tableau de Fleurs ; la Mare, et une eau-forte de M. L. Gaucherel d'après le Bracelet, de la collection Albert Picard,
— année i8jS, tome III, pages 204, 20S, 20- et 208.
 
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