NOTRE BIBLIOTHÈQUE
CXXXV
Une gravurk de Jean Cousin, a la date de 1582, par Henri
Monceaux, Secrétaire de la Société des Sciences de l'Yonne.
Paris, Claudin, rue Guénégaud, ;, et Champion, 15, quai
Malaquais, 1878. Petit in-4" de 12 pages, avec planche.
En poursuivant ses recherches sur les débuts de l'impri-
merie dans le Sénonais et l'Auxerrois, M. Monceaux a fait à la
bibliothèque d'Auxerre une bien précieuse découverte, qui fera
sensation parmi les iconophiles. Son court, mais très-intéres-
sant opuscule, démontre avec pièce à l'appui, —■ il nous donne
le fac-similé de la planche de Jean Cousin , —■ que l'asser-
tion des biographes qui font mourir le maître en 1560 est
absolument erronée, et que Félibien était dans le vrai en fixant
la date du décès du célèbre artiste à l'année 1589 ou 1590.
C'est dans une petite plaquette imprimée en 1582, à Sens,
par Jean Savine, que se trouve l'estampe qui a servi à M. Mon-
ceaux à tirer ses irréfutables déductions; car elle a été exécutée
expressément pour illustrer cet ouvrage intitulé : Le prodigieux
enfant petrefié de la ville de Sens. Avec une légère et briefve
question problématique des causes naturelles de l'induration
d'iceluy. Le tout traduit de Latin en François, par AI. Siméon
de Provanclières, Alédecin de la dicte ville et accreu de son
opinion sur le dict problème.
La preuve, aujourd'hui acquise par la découverte du savant
secrétaire de la Société des Sciences de l'Yonne, que Jean
Cousin vivait à Sens en 1582, fera sans aucun doute,
comme le dit l'auteur, restituer au maître Sénonais bien
des pièces qu'on n'osait iui attribuer. Les persévérantes
investigations de M. Henri Monceaux lui permettront pro-
bablement de continuer à contribuer plus que personne à
reconstituer l'œuvre de l'illustre artiste dont « M. Ambroisc-
Firmin Didot et, avant lui, M. Georges Duplessis, ont fort
bien établi l'influence immense sur les progrès de la gravure en
France, au xvi° siècle ».
Paul Leroi.
CXXXVI '
Les Curiosités de Paris, Versailles, Saint-Germain. Guide du
Promeneur dans les Musées et les édifices, par René
Ménard, ancien rédacteur en chef de la Galette des Beaux-
Arts. Un volume in-i8 de 722 pages. Paris, Librairie
Ch. Delagrave, 13, rue Soutllot, 1878.
Parisiens qui croyez connaître votre Paris, hâtez-vous
d'acheter ce tres-excellent volume, si vous voulez apprécier en
connaissance de cause vos richesses artistiques. Quant aux étran-
gers, ce livre va devenir leur vade-mecum obligé. Il est conçu
avec la méthode, le soin et le goût que l'on était en droit d'at-
tendre de l'auteur de ce magnifique ouvrage, qui a nom : l'Art
en Alsace-Lorraine'. Travail de bénédictin et d'amant passionné
des belles choses, le volume qui vient de paraître, condense dans
son très-commode format tout, absolument tout ce que ren-
ferment d'objets d'art le Louvre, le Luxembourg. Versailles.
l'Ecole des Beaux-Arts, l'Hôtel de Cluny, le Musée d'Artillerie,
la Bibliothèque nationale, Saint-Germain, les Gobelins, Sèvres,
les églises, l'Opéra, la Chambre des Députés, etc.
Le plan adopté est aussi parfait que pratique. Prenons le
Louvre pour exemple. M, René Ménard débute par une Notice
historique sur les bâtiments, succincte mais complète, puis il
aborde les Collections, leur consacre également une Notice his-
torique et vous guide ensuite salle par salle à travers tous les
trésors renfermés dans le premier musée du monde, vous indi-
quant panneau par panneau chaque tableau, donnant le numéro
du catalogue, décrivant les œuvres les plus importantes, accom-
pagnant d'observations pleines de sagacité un grand nombre
d'entre elles, songeant même aux visiteurs dont les instants sont
comptés et faisant suivre pour eux d'un signe particulier tout
ouvrage hors pair qu'on ne peut pas ne pas avoir vu. La mé-
thode dont il s'est servi pour la peinture, l'auteur l'applique
avec les mêmes soins minutieux aux dessins, à toutes les mani-
festations de la sculpture, aux bijoux, aux merveilles de la Gale-
rie d'Apollon, au Musée de Marine, dont la place est plutôt aux
Invalides — comme le Musée d'Artillerie — qu'au Louvre, au
Musée américain, au Musée chinois, etc., etc. Ajoutez de très-fré-
quentes et tres-heureuses citations des critiques les plus auto-
risés, des plus doctes écrivains, et vous aurez une faible idée de-
ce livre qu'on ne saurait trop recommander et qui est de ceux
qui comblent réellement une regrettable lacone. Il n'y a qu'un
seul reproche à adresser et ce n'est pas M. Ménard qu'il atteint :
l'impression confiée parcimonieusement, beaucoup trop parcimo-
nieusement, à une maison de Lagny, n'est, sous aucun rapport,
un modèle tvpographique ; l'incorrection dépasse toutes les
limites du sans-gene ; on n'imagine pas un volume plus mal fait ;
mais l'intérêt et l'utilité de l'ouvrage sont tels qu'on se consolera
vite, nous l'espérons du moins, de ces défauts d'exécution maté-
rielle en se disant qu'une nouvelle édition est inévitablement
prochaine, et que le succès prouvera peut-être enfin à l'économe
éditeur qu'il a tout avantage à s'adresser à l'une des grandes et
sérieuses imprimeries parisiennes. A elles revient de droit
l'honneur de composer et de tirer à l'avenir les Curiosités
artistiques de Paris. C'est égal, quand on a la bonne fortune
d'éditer un écrivain de la valeur de M. René Ménard, on se doit
à soi-même de ne pas le massacrer de la sorte et, ne fût-ce que
par intérêt personnel, on ne le présente pas au public, scanda-
leusement crible de fautes d'impression.
Paul Leroi.
1. l'n volume grand in-S, illustré par les premiers artistes. I.ibr.iirie de l'Ar., 3, Chausséc-d'Antiii, Paris.
Cul-de-iampe composé par Bachelier, gravé par P. P. Clioftard.
CXXXV
Une gravurk de Jean Cousin, a la date de 1582, par Henri
Monceaux, Secrétaire de la Société des Sciences de l'Yonne.
Paris, Claudin, rue Guénégaud, ;, et Champion, 15, quai
Malaquais, 1878. Petit in-4" de 12 pages, avec planche.
En poursuivant ses recherches sur les débuts de l'impri-
merie dans le Sénonais et l'Auxerrois, M. Monceaux a fait à la
bibliothèque d'Auxerre une bien précieuse découverte, qui fera
sensation parmi les iconophiles. Son court, mais très-intéres-
sant opuscule, démontre avec pièce à l'appui, —■ il nous donne
le fac-similé de la planche de Jean Cousin , —■ que l'asser-
tion des biographes qui font mourir le maître en 1560 est
absolument erronée, et que Félibien était dans le vrai en fixant
la date du décès du célèbre artiste à l'année 1589 ou 1590.
C'est dans une petite plaquette imprimée en 1582, à Sens,
par Jean Savine, que se trouve l'estampe qui a servi à M. Mon-
ceaux à tirer ses irréfutables déductions; car elle a été exécutée
expressément pour illustrer cet ouvrage intitulé : Le prodigieux
enfant petrefié de la ville de Sens. Avec une légère et briefve
question problématique des causes naturelles de l'induration
d'iceluy. Le tout traduit de Latin en François, par AI. Siméon
de Provanclières, Alédecin de la dicte ville et accreu de son
opinion sur le dict problème.
La preuve, aujourd'hui acquise par la découverte du savant
secrétaire de la Société des Sciences de l'Yonne, que Jean
Cousin vivait à Sens en 1582, fera sans aucun doute,
comme le dit l'auteur, restituer au maître Sénonais bien
des pièces qu'on n'osait iui attribuer. Les persévérantes
investigations de M. Henri Monceaux lui permettront pro-
bablement de continuer à contribuer plus que personne à
reconstituer l'œuvre de l'illustre artiste dont « M. Ambroisc-
Firmin Didot et, avant lui, M. Georges Duplessis, ont fort
bien établi l'influence immense sur les progrès de la gravure en
France, au xvi° siècle ».
Paul Leroi.
CXXXVI '
Les Curiosités de Paris, Versailles, Saint-Germain. Guide du
Promeneur dans les Musées et les édifices, par René
Ménard, ancien rédacteur en chef de la Galette des Beaux-
Arts. Un volume in-i8 de 722 pages. Paris, Librairie
Ch. Delagrave, 13, rue Soutllot, 1878.
Parisiens qui croyez connaître votre Paris, hâtez-vous
d'acheter ce tres-excellent volume, si vous voulez apprécier en
connaissance de cause vos richesses artistiques. Quant aux étran-
gers, ce livre va devenir leur vade-mecum obligé. Il est conçu
avec la méthode, le soin et le goût que l'on était en droit d'at-
tendre de l'auteur de ce magnifique ouvrage, qui a nom : l'Art
en Alsace-Lorraine'. Travail de bénédictin et d'amant passionné
des belles choses, le volume qui vient de paraître, condense dans
son très-commode format tout, absolument tout ce que ren-
ferment d'objets d'art le Louvre, le Luxembourg. Versailles.
l'Ecole des Beaux-Arts, l'Hôtel de Cluny, le Musée d'Artillerie,
la Bibliothèque nationale, Saint-Germain, les Gobelins, Sèvres,
les églises, l'Opéra, la Chambre des Députés, etc.
Le plan adopté est aussi parfait que pratique. Prenons le
Louvre pour exemple. M, René Ménard débute par une Notice
historique sur les bâtiments, succincte mais complète, puis il
aborde les Collections, leur consacre également une Notice his-
torique et vous guide ensuite salle par salle à travers tous les
trésors renfermés dans le premier musée du monde, vous indi-
quant panneau par panneau chaque tableau, donnant le numéro
du catalogue, décrivant les œuvres les plus importantes, accom-
pagnant d'observations pleines de sagacité un grand nombre
d'entre elles, songeant même aux visiteurs dont les instants sont
comptés et faisant suivre pour eux d'un signe particulier tout
ouvrage hors pair qu'on ne peut pas ne pas avoir vu. La mé-
thode dont il s'est servi pour la peinture, l'auteur l'applique
avec les mêmes soins minutieux aux dessins, à toutes les mani-
festations de la sculpture, aux bijoux, aux merveilles de la Gale-
rie d'Apollon, au Musée de Marine, dont la place est plutôt aux
Invalides — comme le Musée d'Artillerie — qu'au Louvre, au
Musée américain, au Musée chinois, etc., etc. Ajoutez de très-fré-
quentes et tres-heureuses citations des critiques les plus auto-
risés, des plus doctes écrivains, et vous aurez une faible idée de-
ce livre qu'on ne saurait trop recommander et qui est de ceux
qui comblent réellement une regrettable lacone. Il n'y a qu'un
seul reproche à adresser et ce n'est pas M. Ménard qu'il atteint :
l'impression confiée parcimonieusement, beaucoup trop parcimo-
nieusement, à une maison de Lagny, n'est, sous aucun rapport,
un modèle tvpographique ; l'incorrection dépasse toutes les
limites du sans-gene ; on n'imagine pas un volume plus mal fait ;
mais l'intérêt et l'utilité de l'ouvrage sont tels qu'on se consolera
vite, nous l'espérons du moins, de ces défauts d'exécution maté-
rielle en se disant qu'une nouvelle édition est inévitablement
prochaine, et que le succès prouvera peut-être enfin à l'économe
éditeur qu'il a tout avantage à s'adresser à l'une des grandes et
sérieuses imprimeries parisiennes. A elles revient de droit
l'honneur de composer et de tirer à l'avenir les Curiosités
artistiques de Paris. C'est égal, quand on a la bonne fortune
d'éditer un écrivain de la valeur de M. René Ménard, on se doit
à soi-même de ne pas le massacrer de la sorte et, ne fût-ce que
par intérêt personnel, on ne le présente pas au public, scanda-
leusement crible de fautes d'impression.
Paul Leroi.
1. l'n volume grand in-S, illustré par les premiers artistes. I.ibr.iirie de l'Ar., 3, Chausséc-d'Antiii, Paris.
Cul-de-iampe composé par Bachelier, gravé par P. P. Clioftard.