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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Chronique française
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Chronique théatrale
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CHRONIQUE THÉÂTRALE. 183

Winter; parmi les sculpteurs, MM. Chatrousse et Jean Gau-
therin.

L'e'cole lyonnaise est représentée par un assez grand nombre
de peintres dont plusieurs se sont signale's au Salon de Paris,
tels MM. Appian, Charles Beauverie, Aug. de La Brély, Olivier
de Cocquerel, Compte-Calix, Charles Comte. La spécialité des
fleurs et des fruits, toujours cultivée à Lyon, ne paraît pas avoir
inspiré un talent nouveau d'une originalité particulière. Mais il
y a lieu de citer parmi les paysages, qui occupent une grande

place à l'exposition, l'Été de M. David Girin, et le Bateau de
laveuses de M. Roman. Assurément M. Girin a encore beaucoup
à apprendre ; à vrai dire il ne sait pas grand'chose, si ce n'est la
lumière, mais c'est toujours cela, surtout quand on veut peindre
l'Eté; il est certain que son Eté est plein de soleil et qu'il y fait
chaud. M. Roman est infiniment plus habile ; son Bateau de
laveuses, traité d'une touche spirituelle, s'enlève bien sur les gris
fins de la rivière et du ciel ; il n'y a guère là qu'une impression,
mais elle n'est pas banale.

CHRONIQUE THÉÂTRALE

Comédie-Française.— M. Emile Perrin, qui connaît ses
'devoirs envers le répertoire, tant tragique que comique, vient
de reprendre Mithridate. Cette reprise est-elle appelée à un
succès qui fasse pendant à celui d'Andromaque? Peut-être, bien
que l'impression de la première soirée ait été quelque peu hési-
tante. Il manque à Mithridate un Mithridate, et les interprètes
des autres rôles n'avaient pas encore la pleine possession et la
certitude de leurs effets. M. Mounet-Sully lait un Xipharès
romantique et sombre, mais il a de beaux moments, dont le
public lui a tenu compte. MM. Martel et Dupont-Vernon sont
très-convenables. Les honneurs de la <r première » ont été pour
Monime et sa confidente. Légèrement troublée par l'émotion
inséparable d'une reprise dont la solennité vaut un début, et
peut-être gênée dans son costume dont la coupe n'est pas préci-
sément racinienne, M"° Sarah Bernhardt n'en a pas moins
composé avec un véritable talent poétique le beau rôle de
Monime, une des plus séduisantes créations de Racine.
Mll(' Fayolle fait quelque chose du personnage secondaire de
Phédime. Il est probable que les représentations suivantes rejet-
teront dans l'ombre les faiblesses de l'interprétation pour en
faire mieux ressortir les côtés brillants.

Palais-Royal. — M. Henri Meilhac, secondé par son
fidus Achates, M. Ludovic Halévy, a pris au Palais-Royal une
éclatante revanche des infortunes de Samuel Brohl à l'Odéon.
Le Mari de la débutante n'est certes pas un chef-d'œuvre de
haut style, et nous serions bien étonnés si la Revue des Dcu.v

Mondes en recommandait la lecture à sa fille ; mais c'est une
désopilante folie, d'une irrésistible gaieté, dont la bouffonnerie,
même en ses accès les plus extravagants, a des trouvailles d'ob-
servation très-fine et très-juste, de cette observation toute
parisienne et moderne où excellent les deux auteurs. La pièce
est parfaitement jouée par la troupe comique du Palais-Royal.

Grand-Théatre de Lyon. — La première représentation
ii'Êtienne Marcel, opéra en 4 actes, poème de M. Louis Gallet,
musique de M. Camille Saint-Saéns, donnée au Grand-Théâtre
de Lyon le samedi 8 février, a fait faire un grand pas à la décen-
tralisation artistique. La presse parisienne s'était rendu compte
de l'importance de cette solennité provinciale qui marque une
date dans les annales du théâtre et dans l'histoire de la musique
en France. Les principaux journaux de Paris y étaient repré-
sentés par leurs critiques spéciaux. L'Art y avait envoyé un de
ses collaborateurs. L'abondance des matières et le désir de
publier une page de la partition de M. Saint-Saëns nous déter-
minent à ajourner à notre prochaine livraison l'article de
M. Charles Vimenal. Bornons-nous pour aujourd'hui à constater
que le public lyonnais a fait fête à l'opéra nouveau. C'est une
véritable humiliation pour Paris d'avoir laissé à la province la
primeur d'Etienne Marcel. En revanche c'est un honneur pour,
la seconde ville de France, et pour le directeur de ses théâtres
municipaux, M. Aimé Gros, d'avoir accordé l'hospitalité au
remarquable ouvrage de MM. Gallet et Saint-Saèns, le meil-
leur opéra historique qu'on ait vu depuis longtemps.

Cul-de-lampe compose par le chevalier E. A. Petitot, gravé par liossi.
 
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