Fleuron
composé
et gravé par p.
A. ducerceau.
LA SCULPTURE'
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878
LA SECTION FRANÇAISE1
(suite et fin.)
n dit quelquefois que la nudité des
statues est toujours chaste : cela est
vrai pour les représentations idéales
de la forme humaine, mais une
statue-portrait, si elle est nue, choque
autant le goût que les convenances.
Il n'est personne qui ne préfère le
Voltaire de Houdon au Voltaire de
Pigalle. Le costume a dans la sculpture
presque autant d'importance que le
nu. Nos sculpteurs négligent trop,
depuis quelques années, l'art difficile
de draper une figure. Heureusement
il y a des exceptions : on ne peut
que louer le grand style et la chaste
simplicité des draperies dans la
Pénélope de M. Maniglier et le
Mariage romain de M. Guillaume3.
La draperie classique, qui n'est autre
chose que le costume civil des Grecs
et des Romains , s'impose comme
une sorte d'uniforme obligatoire à toutes ces abstractions que l'art personnifie et qui jouent un
grand rôle dans la décoration des monuments publics, par exemple la Paix, la Liberté, la Science,
l'Industrie, etc. C'est une convention qui s'impose aux sculpteurs, de même qu'un naturaliste qui
découvre une plante, un insecte ou un coquillage est obligé de lui donner un nom latin.
Mais dans les représentations particulières, l'emploi du costume antique est dangereux. Sous
1. Voir VArt, 5» année, tome I", pages 209 et 2jj.
2. Voir page 2j
}. Voir l'Art, je année, tome III, page 102. L'Orphée de M. Eugène Guillaume, que nous reproduisons aujourd'hui (page 259), figurait
en plâtre au Salon de 1878, en bronze à l'Expo*ition universelle. M. Louis Ménard s'est occupé de cjtte statue dans son étude sur la sculpture
au Salon de Paris, 1878. Voir l'Art, 4" année, tome III, page 255.
Tome XVI. 35
I
composé
et gravé par p.
A. ducerceau.
LA SCULPTURE'
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878
LA SECTION FRANÇAISE1
(suite et fin.)
n dit quelquefois que la nudité des
statues est toujours chaste : cela est
vrai pour les représentations idéales
de la forme humaine, mais une
statue-portrait, si elle est nue, choque
autant le goût que les convenances.
Il n'est personne qui ne préfère le
Voltaire de Houdon au Voltaire de
Pigalle. Le costume a dans la sculpture
presque autant d'importance que le
nu. Nos sculpteurs négligent trop,
depuis quelques années, l'art difficile
de draper une figure. Heureusement
il y a des exceptions : on ne peut
que louer le grand style et la chaste
simplicité des draperies dans la
Pénélope de M. Maniglier et le
Mariage romain de M. Guillaume3.
La draperie classique, qui n'est autre
chose que le costume civil des Grecs
et des Romains , s'impose comme
une sorte d'uniforme obligatoire à toutes ces abstractions que l'art personnifie et qui jouent un
grand rôle dans la décoration des monuments publics, par exemple la Paix, la Liberté, la Science,
l'Industrie, etc. C'est une convention qui s'impose aux sculpteurs, de même qu'un naturaliste qui
découvre une plante, un insecte ou un coquillage est obligé de lui donner un nom latin.
Mais dans les représentations particulières, l'emploi du costume antique est dangereux. Sous
1. Voir VArt, 5» année, tome I", pages 209 et 2jj.
2. Voir page 2j
}. Voir l'Art, je année, tome III, page 102. L'Orphée de M. Eugène Guillaume, que nous reproduisons aujourd'hui (page 259), figurait
en plâtre au Salon de 1878, en bronze à l'Expo*ition universelle. M. Louis Ménard s'est occupé de cjtte statue dans son étude sur la sculpture
au Salon de Paris, 1878. Voir l'Art, 4" année, tome III, page 255.
Tome XVI. 35
I