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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Hymans, Henri: Le cabinet des estampes de Bruxelles
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0330

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302

L'ART.

prototype de nombreuses œuvres postérieures dans lesquelles le
costume des personnages a été modernisé.

Une série de planches gravées d'après Breughel retrace la
grotesque danse des épileptiques de Molenbeek-Saint-Jean prés
de Bruxelles. C'était en réalité urt pèlerinage qui se faisait le jour
de la Saint-Jean et auquel les participants attribuaient la grâce
J'ètre délivrés pendant l'année de toute nouvelle attaque.

Parmi les curiosités exposées dans la même salle il faut citer
aussi deux belles vues de la Bourse de Londres que Thomas
Gresham érigea en 1569 sur le plan de celle d'Anvers. Le
British Muséum ne possède qu'une seule de ces planches
contemporaines de la construction de l'édifice et dont le
caractère flamand est irrécusable. Au-dessus de la cheminée
de cette même salle est placée une planche que l'on peut consi-
dérer comme la plus grande estampe connue, car elle ne mesure
pas moins de 2 mètres de haut sur 1 mètre 60 de large. C'est
l'épreuve unique jusqu'à ce jour de la gravure qu'un maître
français, P. Devaulx, exécuta en neuf planches d'après la Cène
de Rubens aujourd'hui à Milan. Ce travail de la plus remarquable
vigueur de burin est sans doute la tentative la plus hardie que
l'on puisse citer de la gravure en taille-douce.

Dans le troisième salon sont réunies des œuvres non moins
curieuses. Une planche de Michel Coxcie : le Serpent d'airain;
quelques beaux portraits de Goltzius,des Wiericx dont plusieurs
inédits, notamment un portrait en pied de Christian de
Wapenvelt et même des planches inachevées de ces féconds
graveurs dont les procédés se révèlent ici sous un jour remar-
quablement intéressant. On voit, en effet, que les Wiericx
commençaient leurs planches par un bout qu'ils achevaient
absolument avant de se préoccuper de l'effet d'ensemble. Une

CHRONIQUE

Hôtel de Ville de Paris. — On vient de reprendre les
travaux de reconstruction de l'Hôtel de Ville de Paris, que la
persistance du mauvais temps avait interrompus, et on va les
pousser avec la plus grande activité.

On ne pense pas que l'Hôtel de Ville puisse être terminé
avant trois ans, tant sont considérables les travaux de construc-
tion de cet édifice, qui couvre une superficie de 10,500 mètres,
et dans lequel sont entrés 11,000 mètres cubes de pierres du
icr avril au 9 décembre 1876.

Dans trois mois, la grande corniche qui fait le tour de l'édi-
fice sera mise en place, ce qui permettra de commencer le
montage des combles en fer qui s'exécutent en ce moment dans
les ateliers de serrurerie et dont les grandes pièces sont déjà sur
le chantier.

Une grande partie des modèles pour la sculpture d'ornement
sera exécutée cette année, et quant à la sculpture statuaire, on
en prépare les devis, qui doivent atteindre le chiffre de
1,200,000 francs, ce qui permettra de faire des commandes à un
grand nombre d'artistes.

La commission spéciale des beaux-arts que le conseil muni-
cipal a créée dans son sein, et que préside M. Castagnary, vient
d'être saisie par l'administration préfectorale du projet de déco-
ration des façades de l'Hôtel de Ville.

Il ne s'agit de rien de moins que de 254 statues en ronde
bosse et de 141 bas-reliefs; total : 395 sujets. ■

D'après les devis estimatifs, les bas-reliefs coûteraient
•287,000 francs, et les statues 904,500 francs, ce qui fait un total
de 1,191,500 francs, non compris la statue équestre d'Etienne
Marcel et les statues décoratives qui doivent être placées aux
abords de l'Hôtel de Ville.

Ce sont des travaux qui peuvent durer deux ans; l'Hôtel de

estampe des plus curieuses de Van de Velde montre l'infante
Isabelle tirant l'oiseau sur une des places publiques de Bruxelles
— et qui mieux est — l'abattant. Cette planche est datée de 1615.

Dans la même salle est exhibé un exemplaire complet du
rarissime Crucifix gravé par l'orfèvre Antonio Gentile, qui avait
fait cette belle pièce sur la commande du cardinal Farnèse
(plus tard Paul III), pour être offerte à la Basilique de Saint-
Pierre. Des eaux-fortes de Van Dyck, de Jean Wauters,
paysagiste, élève de Rubens, de Van Diepenbeke, de Jordaens,
de Crayer, etc., complètent la décoration de cette salle où sont
en outre représentés les graveurs interprètes de Rubens, et
où figure notamment un assez grotesque portrait de Christine
de Suède revêtue d'une armure, planche gravée par Pontius,
l'année même de l'abdication de la reine. Nous gagnons ainsi la
fin du xvn° siècle.

Dans un salon d'entrée figurent quelques travaux d'écoles
modernes. Les graveurs belges Meunier, Biot, Franck, Corr,
Desvachez (artiste français, mais dont le talent s'est formé en
Belgique) y figurent avec de bons spécimens à côté d'Henriquel-
Dupont, Calamatta, Mandel, Cousins, représentant respective-
ment la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre. Une très-
rare épreuve inachevée de la Transfiguration représente Raphaël
Morghen. Il n'est pas inutile d'ajouter que chaque planche est
accompagnée d'une étiquette explicative sous l'épreuve.

En somme , le Cabinet des estampes de Bruxelles est
aujourd'hui très-digne du grand établissement dont il forme la
troisième section, et le hasard des circonstances vient de lui
assigner sa situation naturelle entre le Musée de peinture et les
autres sections de la Bibliothèque royale.

Henui H y m an s.

FRANÇAISE

Ville pouvant être édifié et couvert à la fin de l'année, il im-
porte d'en faire la commande sans tarder.

Aussi la commission spéciale des beaux-arts s'est-elle mise
immédiatement à l'œuvre. Après un exposé sommaire fait par le
président et diverses observations présentées par les membres,
M. Ulysse Parent a été chargé d'étudier l'ensemble et les détails
de cette immense décoration et de faire à la commission un rap-
port préliminaire.

Tout le monde sait que les façades de l'Hôtel de Ville de
Paris contiennent une quantité considérable de niches où doi-
vent être érigées les statues des grands hommes nés à Paris.

C'est le choix de ces grands hommes qui rend la tâche de la
commission tout à la fois très-intéressante et très-délicate.

Ajoutons qu'il ne sufpt pas de choisir les grands hommes, il
convient en outre de ne pas les représenter à contre-sens. C'est
ainsi que nous ne comprendrions pas une statue équestre
d'Etienne Marcel. Nous ne prétendons pas que le célèbre prévôt
des marchands ne soit jamais monté à cheval, mais il n'en était
pas moins un magistrat de l'ordre purement civil, et le cheval
qu'on lui réserve, paraît-il, est une simple ânerie. Lorsque les
Gantois ont élevé une statue à leur Artevelde, ils se sont bien
gardés de le hisser sur la plus belle conquête que l'homme ait
jamais faite. Etienne Marcel, qui fut l'Artevelde parisien du
xiv" siècle, n'a pas plus de droits que le communier gantois aux
honneurs du solipède.

Manufacture de Sèvres. — Par arrêté en date du 11 mars
1879, M. Lauth (Charles), chimiste, ancien membre du conseil
général de la Seine, est nommé administrateur de la manufacture
nationale de Sèvres, en remplacement de M. Robert, admis à
faire valoir ses droits à la retraite.

— M. Paul Lefort vient d'être nommé inspecteur des beaux-
 
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