Cartouche composé par Babel, gravé par Charpentier.
CXLI
Catalogo y descripcion sumaria de retratos antiguos de per-
sonajes 1lustres espanoles y extranjeros de ambos sexos
cor.EccioNADOS por D. Valentin Carderera Y Solano. Ma-
drid, Jmprenta y Fundicion de M. Tello, Impresor de
Camara de S. M. 1877. Un volume in-8 de 144 pages.
Don Valentin Carderera, le doyen des membres de l'Acadé-
mie de San Fernando— il est près d'être nonagénaire, — artiste
de talent, lettré distingué, collectionneur passionné, jouit de la
plus verte vieillesse et fait avec la plus exquise courtoisie les hon-
neurs de ses richesses artistiques réunies dans le vaste appar-
tement qu'il occupe dans le palais du duc de Villa Hermosa,
son ami.
Je n'oublierai jamais le charmant accueil qu'en 1876 je
reçus de M. Carderera lorsque je lui fus présenté en compa-
gnie de mon ami M. Thomas H.Woods. Nous ne nous lassions
d'admirer sa considérable série de portraits historiques, ses
nombreux dessins de Goya, presque tous à la sanguine, et sa
rare érudition qui semblait chez lui un don de nature tant il
en faisait peu étalage. La précieuse introduction de M. F. de
Madrazo, le président de l'Académie de San Fernando, nous
avait immédiatement valu la réception la plus cordiale.
Don Valentin Carderera Y Solano a terminé un très-
intéressant travail dont il s'occupait depuis longtemps. C'est
le catalogue de sa collection de portraits, catalogue précédé
d'un excellent Prologo brève y necesario ; l'auteur les a clas-
sés chronologiquement en les rattachant aux règnes des sou-
verains de son pays. Ses subdivisions embrassent le règne de
Don Juan II de Castille, celui des Rois Catholiques— los Reyes
Catolicos; — ceux de Charles-Quint, de Philippe II, de Phi-
lippe III, de Philippe IV, de Charles II, de Philippe V, de Fer-
dinand VI, de Charles III, de Charles IV et de Ferdinand VII.
Chacune de ces séries est consacrée aux notices des personnages
contemporains représentés de grandeur naturelle, soit en buste,
soit en pied. Vient ensuite un appendice qui comprend tous les
portraits de moindres dimensions, au nombre de 140 dont
64 miniatures. La collection entière est de 493 portraits dont
la valeur historique est considérable et c'est principalement
celle qui a servi de base aux intelligentes poursuites de Don
Valentin Carderera ; il a fait dans cette direction de très-pré-
cieuses conquêtes. Forcément obligé de laisser l'achat des chefs-
d'œuvre aux Musées et aux riches amateurs, il est loin cepen-
dant d'avoir négligé le mérite artistique ; maints portraits sont
en effet dignes de toute l'attention de ceux qui s'occupent sérieu-
sement de l'histoire de l'art. En dehors de l'Espagne on en est
encore à connaître fort peu l'école espagnole, et on croit s'être
montré grand expert en baptisant à tort et à travers du gigan-
tesque nom de Velazquez ou des œuvres tout à fait indignes de
lui ou de bonnes copies faites dans son atelier, ou des toiles
de ses pasticheurs parmi lesquelsil en est de très-habiles, Carrefio,
par exemple, le véritable auteur des portraits de Velazquez du
Louvre, à l'exception de l'Infante Marguerite, bien entendu. On
apprend à connaître et à apprécier chez Don Valentin Carderera,
le peintre du roi Philippe III, Bartolomé Gonzalez, artiste d'in-
finiment de talent, le Padre Maino qui donna des leçons à Phi-
lippe IV et dont les portraits ont une belle tournure et sont
vaillamment établis, — le n° 81 qui représente Philippe IV en
est un remarquable témoignage, — Juan Bta del Mazo, Juan
Carrefio, Andrés Lopez, Sébastien Munoz, peintre de Charles II,
Juan Conchillos, Claudio Coello, J. de Miranda, J. Menendez,
peintre de Philippe V, etc., etc.
Des étrangers appelés en Espagne, Don Valentin Carderera
possède entre autres de bons portraits de Luca Giordano et un
bijou de Tiepolo, qui pour peindre Dona Maria Amalia de
Savoie, femme de Charles III, a prodigué tout l'esprit, toute la
verve, tous les enchantements de sa palette.
On pouvait craindre que l'auteur rédigeant le catalogue de
sa propre collection se laissât tout naturellement entraîner à être
partial; il s'est contenté de faire oeuvre d'érudition très-utile
et s'est effacé constamment lui-même avec la plus rare, avec la
plus digne modestie.
Noël Gehuzac.'
-il^— . <—
Cul-de-lampe composé et gravé par Aug. de Saint-Aubin.
Tome XVI.
(
CXLI
Catalogo y descripcion sumaria de retratos antiguos de per-
sonajes 1lustres espanoles y extranjeros de ambos sexos
cor.EccioNADOS por D. Valentin Carderera Y Solano. Ma-
drid, Jmprenta y Fundicion de M. Tello, Impresor de
Camara de S. M. 1877. Un volume in-8 de 144 pages.
Don Valentin Carderera, le doyen des membres de l'Acadé-
mie de San Fernando— il est près d'être nonagénaire, — artiste
de talent, lettré distingué, collectionneur passionné, jouit de la
plus verte vieillesse et fait avec la plus exquise courtoisie les hon-
neurs de ses richesses artistiques réunies dans le vaste appar-
tement qu'il occupe dans le palais du duc de Villa Hermosa,
son ami.
Je n'oublierai jamais le charmant accueil qu'en 1876 je
reçus de M. Carderera lorsque je lui fus présenté en compa-
gnie de mon ami M. Thomas H.Woods. Nous ne nous lassions
d'admirer sa considérable série de portraits historiques, ses
nombreux dessins de Goya, presque tous à la sanguine, et sa
rare érudition qui semblait chez lui un don de nature tant il
en faisait peu étalage. La précieuse introduction de M. F. de
Madrazo, le président de l'Académie de San Fernando, nous
avait immédiatement valu la réception la plus cordiale.
Don Valentin Carderera Y Solano a terminé un très-
intéressant travail dont il s'occupait depuis longtemps. C'est
le catalogue de sa collection de portraits, catalogue précédé
d'un excellent Prologo brève y necesario ; l'auteur les a clas-
sés chronologiquement en les rattachant aux règnes des sou-
verains de son pays. Ses subdivisions embrassent le règne de
Don Juan II de Castille, celui des Rois Catholiques— los Reyes
Catolicos; — ceux de Charles-Quint, de Philippe II, de Phi-
lippe III, de Philippe IV, de Charles II, de Philippe V, de Fer-
dinand VI, de Charles III, de Charles IV et de Ferdinand VII.
Chacune de ces séries est consacrée aux notices des personnages
contemporains représentés de grandeur naturelle, soit en buste,
soit en pied. Vient ensuite un appendice qui comprend tous les
portraits de moindres dimensions, au nombre de 140 dont
64 miniatures. La collection entière est de 493 portraits dont
la valeur historique est considérable et c'est principalement
celle qui a servi de base aux intelligentes poursuites de Don
Valentin Carderera ; il a fait dans cette direction de très-pré-
cieuses conquêtes. Forcément obligé de laisser l'achat des chefs-
d'œuvre aux Musées et aux riches amateurs, il est loin cepen-
dant d'avoir négligé le mérite artistique ; maints portraits sont
en effet dignes de toute l'attention de ceux qui s'occupent sérieu-
sement de l'histoire de l'art. En dehors de l'Espagne on en est
encore à connaître fort peu l'école espagnole, et on croit s'être
montré grand expert en baptisant à tort et à travers du gigan-
tesque nom de Velazquez ou des œuvres tout à fait indignes de
lui ou de bonnes copies faites dans son atelier, ou des toiles
de ses pasticheurs parmi lesquelsil en est de très-habiles, Carrefio,
par exemple, le véritable auteur des portraits de Velazquez du
Louvre, à l'exception de l'Infante Marguerite, bien entendu. On
apprend à connaître et à apprécier chez Don Valentin Carderera,
le peintre du roi Philippe III, Bartolomé Gonzalez, artiste d'in-
finiment de talent, le Padre Maino qui donna des leçons à Phi-
lippe IV et dont les portraits ont une belle tournure et sont
vaillamment établis, — le n° 81 qui représente Philippe IV en
est un remarquable témoignage, — Juan Bta del Mazo, Juan
Carrefio, Andrés Lopez, Sébastien Munoz, peintre de Charles II,
Juan Conchillos, Claudio Coello, J. de Miranda, J. Menendez,
peintre de Philippe V, etc., etc.
Des étrangers appelés en Espagne, Don Valentin Carderera
possède entre autres de bons portraits de Luca Giordano et un
bijou de Tiepolo, qui pour peindre Dona Maria Amalia de
Savoie, femme de Charles III, a prodigué tout l'esprit, toute la
verve, tous les enchantements de sa palette.
On pouvait craindre que l'auteur rédigeant le catalogue de
sa propre collection se laissât tout naturellement entraîner à être
partial; il s'est contenté de faire oeuvre d'érudition très-utile
et s'est effacé constamment lui-même avec la plus rare, avec la
plus digne modestie.
Noël Gehuzac.'
-il^— . <—
Cul-de-lampe composé et gravé par Aug. de Saint-Aubin.
Tome XVI.
(