DOI Heft:
Chronique française
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CHRONIQUE FRANÇAISE
France. — L'Administration des Beaux-Arts. — Changement
de tableau sur toute la ligne. M. Jules Grévy est président de la
République. L'élection du chef de l'Etat n'est pas de notre
domaine, mais nous ne pouvons pourtant nous dispenser de
mentionner le fait, puisqu'il a eu pour conséquence la formation
d'un nouveau ministère, et par suite une transformation com-
plète dans l'administration des beaux-arts. M. Ed. Turquet,
député, nommé sous-secrétaire d'Etat au ministère des beaux-
arts ; la direction générale des beaux-arts supprimée ; M. Eugène
Guillaume, démissionnaire ; un secrétariat général des beaux;
arts institué par arrêté du 8 février, et M. de Ronchaud, inspec-
teur des beaux-arts, nommé secrétaire général; M. Antonin
Proust, nommé membre du conseil supérieur des beaux-arts en
remplacement de M. Turquet, et de la commission des monu-
ments historiques en remplacement de M. de Soubeyran, voilà
bien des modifications, sans compter celle-ci par laquelle il eût
fallu commencer : M. Bardoux, ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts, remplacé par M. Jules Ferry, en attendant la
création d'un ministère des beaux-arts, question réservée.
Homme politique estimé, M. Ed. Turquet est un véritable
ami des arts, un amateur distingué, et notre Revue a déjà eu
occasion de rendre hommage à son goût et à son esprit d'initia-
tive. C'est assez dire que nous sommes très-heureux de le voir
appelé à étrenner les fonctions inédites de sous-secrétaire d'État
aux beaux-arts ; ces fonctions sont conliées à un homme compé-
tent qui se mettra résolûment à l'œuvre, nous en sommes con-
vaincus, et auquel nous ne marchanderons certainement pas nos
encouragements.
De même nous applaudissons très-sincèrement à l'avénemcnt
de M. de Ronchaud ; le secrétaire général des beaux-arts est un
homme d'une sérieuse valeur, dont l'érudition égale le tact, un
esprit droit qui sera, nous n'en doutons pas, à la hauteur de son
nouveau mandat.
Quelles que soient nos sympathies pour les administrateurs
qui arrivent, nous n'aurons pas la faiblesse de ne pas rendre
à celui qui s'en va l'hommage auquel il a droit. M. Eugène
Guillaume a passé trop peu de temps à la tète de l'administra-
tion des beaux-arts pour se signaler par des mesures décisives
et fécondes; mais nous étions assez au courant de ses intentions
et de ses projets pour proclamer qu'il eût accompli une œuvre
utile, notamment au point de vue de l'enseignement du dessin,
si les circonstances lui avaient laissé le loisir de mettre ses idées
à exécution. Hier encore directeur de l'Ecole des Beaux-Arts,
directeur général des beaux-arts pendant cinq mois seulement,
il se retire dignement, sans compensation aucune, et au moment
où il rentre dans son atelier de sculpteur nous tenons à honneur
de le saluer avec le respect que nous inspirent l'élévation de
son talent et la loyauté de son caractère.
— Les conférences de l'Union centrale des Beaux-Arts
appliqués à l'industrie auront lieu, comme les autres années, au
siège social, place des Vosges, 3, le soir à 8 heures précises.
Voici quelles seront ces conférences :
18 février — mardi. — M. Alfred Meyer. — Étude sur les
produits employés à la fabrication des émaux.
21 février — vendredi. — M. Auguste Bartholdi, statuaire.—
Les Etats-Unis à l'Exposition de 1878.
25 février — mardi. — M. Tisserand, chef du service histo-
rique de la ville de Paris. — L'Hôtel Saint-Paul, l'Arsenal,
l'Hôtel des Tourne!les et la Place Royale.
28 février — vendredi. — M. Clément, président de la Société
libre des beaux-arts. — L'Art roman ou l'Art en Occident avant
le xii" siècle, avec projections photographiques.
4 mars — mardi. — M. Bourgoin. — Une Leçon au tableau
sur l'art japonais.
7 mars — vendredi. — M. Egger, membre de l'Institut. —
Quelle place faut-il donner aux Grecs et aux Romains dans notre
éducation industrielle ?
I i mars — mardi. — M. de Montaiglon, professeur à l'École
des chartes. — Architecture de la Renaissance. Château de
Chambord.
14 mars — vendredi. — M. Charles Blanc, membre de
l'Institut. — Sur la couleur.
18 mars — mardi. — M. Clément, président de la Société
libre des beaux-arts. — L'Art ogival ou l'Art au xnr siècle, avec
projections photographiques.
ai mars —vendredi. — M. Marchand, architecte. — Des
différents styles de l'architecture.
25 mars — mardi. — M. Henri Du Cleuziou. —De l'Art
gaulois et de son influence sur l'art français.
28 mars — vendredi. — M. Bourgoin. — Une Leçon au
tableau sur l'art arabe.
ier avril — mardi. — M. Lorin, peintre verrier. — Vitraux
du moyen âge, leur caractère; Recherches sur les procédés
d'exécution sur verre aux différentes époques du moyen âge.
4 avril — vendredi. — M. Léon Vidal. — Application de la
photographie aux arts industriels.
8 avril —mardi. — M. Lorin, peintre verrier. — Vitraux
de la Renaissance et vitraux modernes ; Etude sur les diverses
manières d'interpréter le vitrail au \iv siècle.
ii avril —vendredi. — M. de Montaiglon, professeur à
l'Ecole des chartes. — Architecture de la Renaissance. Château
d'Anet.
Les deux premières ont été données, le mardi 11 février, par
M. Clément, président de la Société libre des beaux-arts (L'Art
à Babylone et en Perse, avec nombreuses projections photogra-
phiques) ; et le vendredi 14 février, par M. Bourgoin, chargé
d'un cours d'histoire et d'ornement à l'Ecole nationale des beaux-
arts, qui avait pris pour sujet Une Leçon d'ornement au tableau,
pour l'Ecole normale primaire.
Exposition de Lyon. — La 42e exposition de la Société des
Amis des arts de Lyon (fondée en 18}6) est ouverte au Palais
des Arts, dans les salles du musée de peinture. Le catalogue ne
comprend pas moins de 764 numéros.
Plusieurs artistes, tant français qu'étrangers, depuis long-
temps habitués du Salon de Paris, ont pris part à cette exposition
qui attire un public nombreux. Citons entre autres parmi les
peintres et dessinateurs : MM. Allongé, Léon Barillot, Baron.
Baud-Bovy, Baudit, Van Beers (ses Anes de la plage sont un
gentil tableautin, sans grande importance, mais lumineux et
tin), Narcisse Berehère, Bergeret (il a souvent fait mieux que sa
Marmelade, qui pourtant n'est pas à dédaigner), Émile Breton.
F. A. Bridgman, Brispot, Brissot de Warville, Eugène Burnand,
H. de Callias, Castan, Félix Cogen, de Coninck, Dagnan-
Bouveret, A. Defaux, Denduyts, J. G. Ferry, Paul Flandnn,
Victor Gilbert, de Groiseilliez, Guillemin, Guillon, Hanoteau,
Harpignies, Henner (représenté par une Rêverie, savoureuse
mais insuffisante pochade), Hirsch, Japy, Lançon, Landelle.
M** Lemaire, MM. Luminais, Émile Lévy, Maillart, Meynier,
Mirallès, Pabst, Palizzi, Papeleu, Pelouse, Ranvier, F. Rega-
mey, Léon Richet, Schenck, Simon Durand, Stengelin, Tchou-
makoff, Toudouze, Van der Ouderaa (cet artiste anversois a
envové à Lyon un grand tableau, genre Wappers, Rubens et sa
femme, Isabelle Brandt, chej son ami, le célèbre peintre de
fleurs, le père Daniel Seghers), Émile Vernier et Pharaon de
France. — L'Administration des Beaux-Arts. — Changement
de tableau sur toute la ligne. M. Jules Grévy est président de la
République. L'élection du chef de l'Etat n'est pas de notre
domaine, mais nous ne pouvons pourtant nous dispenser de
mentionner le fait, puisqu'il a eu pour conséquence la formation
d'un nouveau ministère, et par suite une transformation com-
plète dans l'administration des beaux-arts. M. Ed. Turquet,
député, nommé sous-secrétaire d'Etat au ministère des beaux-
arts ; la direction générale des beaux-arts supprimée ; M. Eugène
Guillaume, démissionnaire ; un secrétariat général des beaux;
arts institué par arrêté du 8 février, et M. de Ronchaud, inspec-
teur des beaux-arts, nommé secrétaire général; M. Antonin
Proust, nommé membre du conseil supérieur des beaux-arts en
remplacement de M. Turquet, et de la commission des monu-
ments historiques en remplacement de M. de Soubeyran, voilà
bien des modifications, sans compter celle-ci par laquelle il eût
fallu commencer : M. Bardoux, ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts, remplacé par M. Jules Ferry, en attendant la
création d'un ministère des beaux-arts, question réservée.
Homme politique estimé, M. Ed. Turquet est un véritable
ami des arts, un amateur distingué, et notre Revue a déjà eu
occasion de rendre hommage à son goût et à son esprit d'initia-
tive. C'est assez dire que nous sommes très-heureux de le voir
appelé à étrenner les fonctions inédites de sous-secrétaire d'État
aux beaux-arts ; ces fonctions sont conliées à un homme compé-
tent qui se mettra résolûment à l'œuvre, nous en sommes con-
vaincus, et auquel nous ne marchanderons certainement pas nos
encouragements.
De même nous applaudissons très-sincèrement à l'avénemcnt
de M. de Ronchaud ; le secrétaire général des beaux-arts est un
homme d'une sérieuse valeur, dont l'érudition égale le tact, un
esprit droit qui sera, nous n'en doutons pas, à la hauteur de son
nouveau mandat.
Quelles que soient nos sympathies pour les administrateurs
qui arrivent, nous n'aurons pas la faiblesse de ne pas rendre
à celui qui s'en va l'hommage auquel il a droit. M. Eugène
Guillaume a passé trop peu de temps à la tète de l'administra-
tion des beaux-arts pour se signaler par des mesures décisives
et fécondes; mais nous étions assez au courant de ses intentions
et de ses projets pour proclamer qu'il eût accompli une œuvre
utile, notamment au point de vue de l'enseignement du dessin,
si les circonstances lui avaient laissé le loisir de mettre ses idées
à exécution. Hier encore directeur de l'Ecole des Beaux-Arts,
directeur général des beaux-arts pendant cinq mois seulement,
il se retire dignement, sans compensation aucune, et au moment
où il rentre dans son atelier de sculpteur nous tenons à honneur
de le saluer avec le respect que nous inspirent l'élévation de
son talent et la loyauté de son caractère.
— Les conférences de l'Union centrale des Beaux-Arts
appliqués à l'industrie auront lieu, comme les autres années, au
siège social, place des Vosges, 3, le soir à 8 heures précises.
Voici quelles seront ces conférences :
18 février — mardi. — M. Alfred Meyer. — Étude sur les
produits employés à la fabrication des émaux.
21 février — vendredi. — M. Auguste Bartholdi, statuaire.—
Les Etats-Unis à l'Exposition de 1878.
25 février — mardi. — M. Tisserand, chef du service histo-
rique de la ville de Paris. — L'Hôtel Saint-Paul, l'Arsenal,
l'Hôtel des Tourne!les et la Place Royale.
28 février — vendredi. — M. Clément, président de la Société
libre des beaux-arts. — L'Art roman ou l'Art en Occident avant
le xii" siècle, avec projections photographiques.
4 mars — mardi. — M. Bourgoin. — Une Leçon au tableau
sur l'art japonais.
7 mars — vendredi. — M. Egger, membre de l'Institut. —
Quelle place faut-il donner aux Grecs et aux Romains dans notre
éducation industrielle ?
I i mars — mardi. — M. de Montaiglon, professeur à l'École
des chartes. — Architecture de la Renaissance. Château de
Chambord.
14 mars — vendredi. — M. Charles Blanc, membre de
l'Institut. — Sur la couleur.
18 mars — mardi. — M. Clément, président de la Société
libre des beaux-arts. — L'Art ogival ou l'Art au xnr siècle, avec
projections photographiques.
ai mars —vendredi. — M. Marchand, architecte. — Des
différents styles de l'architecture.
25 mars — mardi. — M. Henri Du Cleuziou. —De l'Art
gaulois et de son influence sur l'art français.
28 mars — vendredi. — M. Bourgoin. — Une Leçon au
tableau sur l'art arabe.
ier avril — mardi. — M. Lorin, peintre verrier. — Vitraux
du moyen âge, leur caractère; Recherches sur les procédés
d'exécution sur verre aux différentes époques du moyen âge.
4 avril — vendredi. — M. Léon Vidal. — Application de la
photographie aux arts industriels.
8 avril —mardi. — M. Lorin, peintre verrier. — Vitraux
de la Renaissance et vitraux modernes ; Etude sur les diverses
manières d'interpréter le vitrail au \iv siècle.
ii avril —vendredi. — M. de Montaiglon, professeur à
l'Ecole des chartes. — Architecture de la Renaissance. Château
d'Anet.
Les deux premières ont été données, le mardi 11 février, par
M. Clément, président de la Société libre des beaux-arts (L'Art
à Babylone et en Perse, avec nombreuses projections photogra-
phiques) ; et le vendredi 14 février, par M. Bourgoin, chargé
d'un cours d'histoire et d'ornement à l'Ecole nationale des beaux-
arts, qui avait pris pour sujet Une Leçon d'ornement au tableau,
pour l'Ecole normale primaire.
Exposition de Lyon. — La 42e exposition de la Société des
Amis des arts de Lyon (fondée en 18}6) est ouverte au Palais
des Arts, dans les salles du musée de peinture. Le catalogue ne
comprend pas moins de 764 numéros.
Plusieurs artistes, tant français qu'étrangers, depuis long-
temps habitués du Salon de Paris, ont pris part à cette exposition
qui attire un public nombreux. Citons entre autres parmi les
peintres et dessinateurs : MM. Allongé, Léon Barillot, Baron.
Baud-Bovy, Baudit, Van Beers (ses Anes de la plage sont un
gentil tableautin, sans grande importance, mais lumineux et
tin), Narcisse Berehère, Bergeret (il a souvent fait mieux que sa
Marmelade, qui pourtant n'est pas à dédaigner), Émile Breton.
F. A. Bridgman, Brispot, Brissot de Warville, Eugène Burnand,
H. de Callias, Castan, Félix Cogen, de Coninck, Dagnan-
Bouveret, A. Defaux, Denduyts, J. G. Ferry, Paul Flandnn,
Victor Gilbert, de Groiseilliez, Guillemin, Guillon, Hanoteau,
Harpignies, Henner (représenté par une Rêverie, savoureuse
mais insuffisante pochade), Hirsch, Japy, Lançon, Landelle.
M** Lemaire, MM. Luminais, Émile Lévy, Maillart, Meynier,
Mirallès, Pabst, Palizzi, Papeleu, Pelouse, Ranvier, F. Rega-
mey, Léon Richet, Schenck, Simon Durand, Stengelin, Tchou-
makoff, Toudouze, Van der Ouderaa (cet artiste anversois a
envové à Lyon un grand tableau, genre Wappers, Rubens et sa
femme, Isabelle Brandt, chej son ami, le célèbre peintre de
fleurs, le père Daniel Seghers), Émile Vernier et Pharaon de