Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

DOI issue:
Chronique théatrale
DOI issue:
Nécrologie
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0332

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
304 L'ART.

manuscrits, parfaitement lisibles, ou deux imprimés de l'ouvrage
quel qu'il soit, pièce, scène détachée, cantate, romance, chan-
son ou chansonnette. Ce dépôt sera constaté par un numéro
d'ordre inscrit sur l'ouvrage et sur un registre ouvert à cet effet,
ainsi que par un récépissé qui vous sera remis au moment du
dépôt.

« Après l'examen de l'ouvrage, si la représentation en est
autorisée, et après une répétition générale devant les inspec-
teurs, un des exemplaires déposés, revêtu du visa, est rendu au
directeur qui peut, dès lors, faire jouer la pièce.

k Le second exemplaire reste aux archives, au bureau des
théâtres.

« L'exemplaire revêtu de l'autorisation doit être, à toute
réquisition, présenté au commissaire de police chargé de la sur-
veillance de votre théâtre.

« L'ouvrage nouveau ou repris ne peut être annoncé sur
vos affiches qu'après le dépôt des deux exemplaires au bureau
des théâtres.

« Une autorisation spéciale d'afficher pourra vous être don-
née à cet effet et aucune addition ne pourra plus être faite au
titre approuvé. »

Un exemple.

Il est question de la reprise de l'Ecole des Maris à la
Comédie-Française. Eh bien, il faut que quinze jours au moins
avant la représentation M. Emile Perrin dépose au bureau des
théâtres deux exemplaires manuscrits et parfaitement lisibles,
ou deux imprimés, de cet ouvrage ancien. Et chaque fois qu'il
sera question d'une reprise nouvelle, ce sera à recommencer.
L'administration gardera un exemplaire (elle se fera ainsi une
bibliothèque à bon marché) ; elle en rendra un, dûment estam-
pillé, qui sera mis à la disposition du commissaire de police
toutes les fois que cet estimable magistrat croira devoir vérifier
si l'administrateur général de la Comédie-Française ne s'est pas

permis d'apporter quelque modification au texte autorisé.

Est-ce bien sérieux, cela, et se peut-il que les choses se pas-
sent de la sorte ? Nous n'en croyons pas un mot.

Opéra-Comique. — On parlait depuis longtemps de la Courte
Echelle de M. Edmond Membrée. Maintenant que la pièce est
jouée, on n'en parle plus. Notre collaborateur M. Charles de
La Rounat a écrit pour M. Membrée un livret amusant et très-
scénique. Hérold assurément en eût tiré parti. Halévy, dans ses
beaux jours, y eût trouvé peut-être un pendant à ses Mousque-
taires de la Reine. M. Léo Delibes, qui a prouvé dans le Roi l'a
dit qu'il ne craint pas l'encombrement des personnages, en eût
fait quelque chose. Et cette Courte Échelle eût fait monter d'un
cran la réputation de M. Membrée lui-même si elle avait été
posée à temps, il y a quelque vingt ou trente ans, au lendemain
de Page, écuyer et capitaine, une romance aux allures lyriques
qui demeure le chef-d'œuvre du compositeur. Venant après
François Villon , l'Esclave et le Paria , cette Courte Echelle
achève de classer M. Membrée dans la catégorie des musiciens
en retard. Pas si courte; la pièce a trois actes. C'est plus qu'il
n'en faut. On voudrait pouvoir dire au compositeur, comme
Élisabeth dans le Songe d'une nuit d'été de M. Thomas : « Mon-
tez, mon cher, un échelon. » Mais il fera mieux de ne pas s'y
risquer. Il a eu jusqu'ici la chance d'éviter les chutes irrémé-
diables. Une nouvelle tentative d'ascension pourrait lui être
fatale.

Renaissance. — Ce théâtre, spécialement consacré à l'opé-
rette, a eu l'idée de reprendre un des classiques du genre, les
Rendez-vous bourgeois, paroles de Hofman, musique de Nicolo
Isouavd. Cette opérette septuagénaire, qui n'est en réalité qu'un
gai vaudeville, a retrouvé le succès légendaire qui l'a maintenue
au répertoire pendant plus d'un demi-siècle. Elle est du reste
très-bien jouée par MM. Berthelier et Vautier, Mmes Hading ,
Desclozas et Meyer.

NÉCROLOGIE

Eugène Millet, l'éminent architecte qui est mort à
Paris le 24 février, doit surtout sa renommée à d'impor-
tants travaux de restauration accomplis avec un remarqua-
que talent. Son chef-d'œuvre en ce genre est la restauration
du château de Saint-Germain, travail considérable auquel
il a consacré bien des années ; il achevait la chapelle au
moment où il a été surpris par la mort. Les dessins qu'il
a exécutés pour cette restauration sont des modèles de
dessin architectural. Tout y est prévu, indiqué, précisé.
Peu d'architectes ont poussé plus loin l'exactitude. L'artiste
du reste s'était passionné pour ce grand œuvre qui eût
suffi à remplir et à illustrer une vie entière, et qui ouvrait
un large champ d'application non-seulement à sa science
archéologique mais aussi à ses facultés inventives, car
débarrassant le château des accroissements parasites de
Louis XIV pour le rétablir dans son style primitif, il n'en
eut pas moins de graves initiatives à prendre, et son mérite

est précisément d'avoir concilié dans une mesure parfaite,
avec infiniment de goût et de tact, les droits de son ima-
gination avec les exigences du style original. Cette resti-
tution n'est pas simplement une servile copie du plan
suivi par les architectes de François Ier et de ses succes-
seurs. C'est à certains égards une seconde création en
même temps qu'un monument d'érudition. Elève de notre
collaborateur M. Viollet-Le-Duc avant de devenir un
maître à son tour, Eugène Millet possédait à fond l'archi-
tecture du moyen âge, et on lui doit la restauration de
plusieurs églises gothiques, notamment de la cathédrale de
Troyes. C'est lui qui agrandit l'église de Moulins et bâtit
celle de Boulogne-sur-Seine.

Eugène Millet était le frère du sculpteur Aimé Millet.
Son buste en bronze par Chapu figurait au Salon de 1876.
Nous en avons donné alors un dessin. (Voir l'Art, 2e année,
tome II, page 245.)

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen