Fleuron composé et gravé par Théodore de Baig, de Nuremberg.
ÉTUDES SUR QUELQUES MAITRES GRAVEURS
DU XVe ET DU XVI' SIÈCLE'
II
LE PORTRAIT DE JEAN BAU M GARTNER OU PAUNGARTNER
Gravure sur bois en clair-obscur par Jos Dienecker, d'après un dessin de Burgkmair, 1512.
es circonstances imprévues nous ont obligé d'interrompre pendant
plusieurs mois la série d'études que nous avions entreprise sur
quelques-uns des maîtres peu connus, antérieurs à Durer ou
contemporains de ce grand maître, et dont les efforts ont amené
l'art de la gravure au burin de ses premiers tâtonnements jusqu'à
la perfection. Cette série, nous nous proposons désormais de la
reprendre et de la poursuivre par ordre chronologique. En
attendant, nous croyons intéressant de mettre sous les yeux de nos
lecteurs un échantillon de ce que pouvait produire vers la même
Lettre tirée d'un alphabet . , , . .
, _ , époque un art voisin et allie de celui des graveurs sur métal, 1 art
grave par IsraCl Van Meckenen. r i " '
de la gravure sur bois.
L'estampe dont M. Ch. Prastorius a su si bien reproduire l'effet provient de l'ancienne
collection P. Mariette, et fait partie actuellement de celle du Fitzwilliam Muséum à
Cambridge. Elle se range parmi les plus belles aussi bien que parmi les plus rares qui
existent dans le genre connu sous le nom de gravure en camaïeu, ou gravure en clair-obscur,
genre qui a été inventé par les maîtres graveurs du commencement du xvie siècle quand
ils cherchaient à donner de la variété aux produits de leur art, et s'ingéniaient à ajouter
aux effets de blanc et de noir qui lui étaient particuliers quelques-uns des attraits de la couleur.
Ne pouvant répandre qu'une teinte unique sur chaque planche destinée à être imprimée, ils sont
cependant arrivés à la polychromie en se servant de plusieurs planches pour imprimer les diverses
parties de la même estampe. Si, par exemple, l'estampe devait avoir l'aspect d'un dessin en trois
couleurs, le graveur prenait deux planches de bois et ne traçait sur chacune que les parties de
son dessin qui devaient être d'une seule et même couleur : sur la première, les traits des contours
l. Voir l'Art, 4' année, tome II, pages 149 et 180.
ÉTUDES SUR QUELQUES MAITRES GRAVEURS
DU XVe ET DU XVI' SIÈCLE'
II
LE PORTRAIT DE JEAN BAU M GARTNER OU PAUNGARTNER
Gravure sur bois en clair-obscur par Jos Dienecker, d'après un dessin de Burgkmair, 1512.
es circonstances imprévues nous ont obligé d'interrompre pendant
plusieurs mois la série d'études que nous avions entreprise sur
quelques-uns des maîtres peu connus, antérieurs à Durer ou
contemporains de ce grand maître, et dont les efforts ont amené
l'art de la gravure au burin de ses premiers tâtonnements jusqu'à
la perfection. Cette série, nous nous proposons désormais de la
reprendre et de la poursuivre par ordre chronologique. En
attendant, nous croyons intéressant de mettre sous les yeux de nos
lecteurs un échantillon de ce que pouvait produire vers la même
Lettre tirée d'un alphabet . , , . .
, _ , époque un art voisin et allie de celui des graveurs sur métal, 1 art
grave par IsraCl Van Meckenen. r i " '
de la gravure sur bois.
L'estampe dont M. Ch. Prastorius a su si bien reproduire l'effet provient de l'ancienne
collection P. Mariette, et fait partie actuellement de celle du Fitzwilliam Muséum à
Cambridge. Elle se range parmi les plus belles aussi bien que parmi les plus rares qui
existent dans le genre connu sous le nom de gravure en camaïeu, ou gravure en clair-obscur,
genre qui a été inventé par les maîtres graveurs du commencement du xvie siècle quand
ils cherchaient à donner de la variété aux produits de leur art, et s'ingéniaient à ajouter
aux effets de blanc et de noir qui lui étaient particuliers quelques-uns des attraits de la couleur.
Ne pouvant répandre qu'une teinte unique sur chaque planche destinée à être imprimée, ils sont
cependant arrivés à la polychromie en se servant de plusieurs planches pour imprimer les diverses
parties de la même estampe. Si, par exemple, l'estampe devait avoir l'aspect d'un dessin en trois
couleurs, le graveur prenait deux planches de bois et ne traçait sur chacune que les parties de
son dessin qui devaient être d'une seule et même couleur : sur la première, les traits des contours
l. Voir l'Art, 4' année, tome II, pages 149 et 180.