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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Nécrologie
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Cartouche composé tour « l'Art » par John Watkins.

M. Duc, le célèbre architecte, membre de l'Académie
des beaux-arts, inspecteur général des bâtiments civils,
est mort à Paris le mercredi 22 janvier.

Né à Paris en 1802, Joseph-Louis Duc entrait à l'École
des Beaux-Arts en 1821, et remportait en 182 5 au concours
de Rome le premier grand prix d'architecture. Le sujet
du concours était : un Hôtel de Ville pour Paris.

A son retour de France en 1831, de concert avec
l'architecte Alavoine, il dressait le plan de la colonne de
Juillet et procédait à l'érection de ce monument sur la
place de la Bastille.

En 1848 il était chargé avec son collègue Labrouste
d'ordonner les funérailles des victimes de l'insurrection de
J uin.

En 1854 il entreprenait la restauration et l'isolement
du Palais de Justice, travaux remarquables qui commen-
cèrent par le pavillon de l'Horloge et se terminèrent par
la construction de la magnifique façade donnant sur la
place Dauphine. C'est le chef-d'œuvre de l'éminent archi-
tecte. L'Institut, dont il était membre depuis 1866, lui
décerna à cette occasion le grand prix de cent mille francs
fondé par l'empereur Napoléon III, par décret du 12 août
1864. Ce même travail valut en 187^ à M. Duc la médaille
d'or de l'Institut des Architectes de Londres, distinction
très-appréciée, qui n'a été accordée jusqu'ici qu'à trois
architectes français, Hittorf, Lesueur et Duc.

Chevalier de la Légion d'honneur dès 1840, promu
officier en 1862, M. Duc était commandeur depuis 1870.

11 avait obtenu une médaille de première classe à
l'Exposition universelle de 1855. Depuis longtemps il était
l'un des architectes de la ville de Paris.

M. Duc fut l'un des premiers adhérents du comité de
patronage dont l'Art provoqua la réunion en faveur du
Musée des Arts décoratifs, et il faisait partie du comité
directeur du musée.

Les obsèques de M. Duc ont été célébrées le vendredi
24 janvier à onze heures, en l'église Saint-Germain-
l'Auxerrois, au milieu d'une grande affluence de notabilités
appartenant aux beaux-arts, à la science, à l'administration
et à la plus haute société parisienne.

Les cordons du poêle étaient tenus par six membres
Je l'Académie des beaux-arts : MM. Guillaume, directeur
général des beaux-arts ; Hébert, directeur de l'Académie ;
le vicomte Henri Delaborde, secrétaire perpétuel; Lefuel,
Abadie, architectes, et De Cardailhac, membre libre de
l'Académie des beaux-arts, ancien inspecteur général des
bâtiments civils.

Les honneurs militaires ont été rendus par un détache-
ment du 77e régiment de ligne, commandé par un capitaine.

L'inhumation a eu lieu au cimetière de Montmartre ;
un discours y a été prononcé au nom de l'Institut.

— Le sculpteur Marius Montagne est mort subite-
ment à Toulon, sa ville natale, âgé de cinquante ans à
peine. Ancien élève de Rude, Montagne laisse plusieurs
œuvres estimées, entre autres : la Jeune Mère et Mercure
se préparant à trancher la tête d'Argus. Ce dernier marbre
a été acheté par l'État au Salon de 1869. La reproduction
en bronze, que les visiteurs à l'Exposition universelle ont
pu voir dans la grande galerie centrale, est un des lots de
la loterie nationale. La dernière composition de l'artiste
est une statue en plâtre, Abel suppliant; la direction des
beaux-arts a donné le bloc de marbre qui devait servir à
l'exécution de cette statue ; ce marbre est encore chez le
praticien.

Montagne avait obtenu à deux reprises aux Salons
de 1867 et de 1869 la médaille unique instituée par le
règlement du 14 août 1863 et remplacée depuis 1870 par
des médailles de différentes classes.

— Un savant égyptologue, M. Prisse d'Avennes, auteur
d'ouvrages illustrés relatifs à l'histoire de l'Égypte et à l'art
monumental de la vallée du Nil, vient de mourir à Paris.

— Un membre de la Royal Academy de Londres,
M. Edward Matthew Ward, né dans le quartier de Pimlico
en 1816, est mort le 15 janvier des suites d'une tentative
de suicide commise le 10 dans un moment d'aliénation
mentale, résultat du fâcheux état de sa santé qui, dans ces
derniers temps, avait empiré et avait fortement affecté son
esprit. Comme homme il est vivement regretté, car
son caractère le faisait aimer de tous et profondément
estimer. Son art très-étroit d'horizon, — il se confinait
exclusivement dans l'histoire anecdotique qu'il peignait
avec une extrême conscience et non moins de dureté, —
son art n'était populaire que parmi le gros public; les
délicats y ont toujours été et y resteront toujours rebelles.
Ses deux œuvres capitales — et ce n'est pas beaucoup
dire — sont ses fresques dans le vestibule de la Chambre
des Communes : le Dernier sommeil d'Argyll et l'Exé-
cution de Montrose.

Ward, qui avait exposé pour la première fois à la
Royal Academy à l'âge de dix-huit ans, fut élu membre
associé du docte corps en 1846 et académicien en 1855. Il
était représenté à l'Exposition Universelle de 1878 par trois
tableaux : Lady Russell and Charles II, — The Daughter
ofa King et Alice Lisle concealing the Fugitives.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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