L' art: revue hebdomadaire illustrée (5.1879 (Teil 1))

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le premier empire, on n'hésitait pas à déguiser des personnages contemporains en Grecs ou en
Romains, mais cet anachronisme a quelque chose de ridicule. D'un autre côté, le costume
moderne est si laid et si étriqué qu'il est difficile de lui donner du style. La sculpture française
me paraît dans ce genre inférieure à la sculpture étrangère ; nous n'avons rien à opposer aux
statues de Burke et de Carlyle1 dans la section anglaise, de Henri Heine dans la section danoise,
de Mozart et de Jenner dans la section italienne. Le Lamartine de M. Falguière, avec sa
redingote battue des vents, n'ajoutera guère à la réputation de cet artiste. Je n'aime pas

Icare essayant ses ailes.
Dessin de Ch. Kreutzberger d'après le plâtre de J. L. Mabille.
(Exposition universelle de 1878.)

davantage le Berryer de M. Chapu, avec son costume en partie double, pour indiquer qu'il était
à la fois avocat et député. M. Chapu était beaucoup mieux représenté par sa Jeanne d'Arc à
Domrémy, et l'eût été mieux encore si on avait pu transporter à l'Exposition universelle sa
charmante statue de la Jeunesse pour le monument d'Henri Regnault à l'École des beaux-arts J.

A ces deux figures théâtrales de Lamartine et de Berryer je préfère de beaucoup la statue
de bronze de Rocafiterte, par M. Millet, citée seulement dans la quatrième édition du catalogue.
Quant à YAriadne, qui est le chef-d'œuvre de cet artiste, c'est dans les sections industrielles qu'il

1. Voir l'Art, 5» année, tome Ier, page 214.

2. Voir dans VArt, 2' année, tome III, page 17C, l'ensemble du monument, et page 180 l'eau-forte d'Abot d'après la statue de Chapu.