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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Rialle, Girard de: L' art préhistorique et l'anthropologie a l'Exposition universelle de 1878
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https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0215

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L'ART.

le passé en exposant des spécimens de ces tumuli qui bossuent en nombre incalculable les vastes
steppes de la Russie méridionale. Elle nous les a montrés intacts, elle nous les a fait voir ouverts
avec les sépultures qu'ils recèlent. Elle a même exhibé plusieurs de ces sépultures restituées avec
tout leur mobilier et le squelette qu'elles contiennent. A côté se dressaient plusieurs moulages
de grandeur naturelle de ces curieuses mais grossières statues que les Russes nomment des
kameni-baba, des « vieilles femmes de pierre » ; ces spécimens gigantesques de l'art enfantin de
races presque inconnues sont dans la réalité de grands monolithes à peine taillés et où la
conformation môme du bloc de pierre servait en quelque sorte de guide au sculpteur, celui-ci ne
prenant d'autre peine que de les dégrossir tant bien que mal pour leur faire rappeler de loin la
figure humaine. Toutefois, si la statuaire de l'époque des kourganes nous apparaît dans un état
très-primitif, l'art du dessin ou de la gravure sur métaux était singulièrement développé. Nous n'en
voulons pour témoignage que les curieuses figures qui se trouvent sur une plaque d'argent fixé sur
une corne d'aurochs trouvée dans un kourgane (page 189). Ces animaux fantastiques, ces oiseaux
étranges, ces archers aux postures bizarres entourés d'ornements et d'arabesques très-compliqués'

d'un art naïf, comme le renne dont nous donnons la représentation et même comme l'idole de
forme humaine qui fut trouvée dans le gouvernement de Perm, précisément dans la région
intermédiaire entre la Finlande et la Sibérie (Voir également page 189).

Parmi les autres pays qui s'étaient fait représenter à l'exposition d'anthropologie, l'Espagne
a occupé une place des plus distinguées. Ses envois concernaient plus particulièrement
l'anthropologie anatomique, et pour les hommes spéciaux ils ont présenté un intérêt de premier
ordre. Les collections préhistoriques qui y figuraient avaient également un grand prix, mais ce
qui dominait l'ensemble, c'était le plan que l'organisateur de cette section, M. Tubino, avait
suivi. M. Tubino estime que depuis les temps les plus reculés la population de l'Espagne a été
composée d'éléments divers, les uns venus d'Afrique et remontant le long des côtes de l'Océan,
d'autres sortis de la Gaule, d'autres encore venus d'Orient. A l'appui de sa thèse, il a recherché le
trait d'union entre les groupes de monuments mégalithiques, dolmens et menhirs du Portugal et
de Galice et ceux de France, et ce trait d'union il l'a trouvé dans la province d'Alava, où il a
découvert des dolmens dont il a exposé d'intéressants dessins. Dans les îles Baléares, à Minorque,
il a relevé l'existence de tombeaux en forme de tour, des nurraghs, comme on les appelle en

ont un caractère à la fois de barbarie et de recherche,
conforme à ce que l'on sait de la civilisation des
anciens peuples de la Russie qui tout en conservant
la rudesse de leurs mœurs primitives n'avaient pu
échapper cependant aux influences de l'Orient.

Garçon d'auberge; type japonais.
Dessin de Félix Régamey.
Exposition universelle de 1878.
Pavillon d'anthropologie.

Or, ces peuples répandus sur de vastes espaces
n'étaient point des Slaves, comme les Russes d'au-
jourd'hui, ils appartenaient bien plus vraisemblablement
à la race finno-ougrienne. Les kameni-baba et les
kourganes se retrouvent d'ailleurs en Sibérie et dans
tout le nord de la Russie. C'est ce que nous a
démontré l'exposition de la Finlande organisée par
M. Aspelin. Or, les antiques Finno-ougriens qui
avaient passé par l'âge de la pierre polie, dont on
retrouve des vestiges incontestables dans ces contrées,
avaient, dès une époque très-reculée, acquis l'art de
travailler et de façonner le bronze. Non-seulement
ils en faisaient des armes et des outils, mais ils
ornaient ceux-ci de dessins, comme on peut le voir
sur le manche du couteau que nous reproduisons
page 189. Ils faisaient plus, ils fondaient le métal
dans des moules et produisaient ainsi des statuettes
 
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