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Ménard, Louis: La sculpture a l'Exposition universelle de 1878, [3]: la section française
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L'ART.
révocation de l'édit de Nantes ; c'est ce qui est arrivé aux Italiens après la chute de la république
de Florence et la grande réaction de ijjo, qui a donné le signal de la décadence italienne. C'est
ainsi que les civilisations se déplacent.
L'Art aurait pu se borner, comme la plupart des autres journaux, à célébrer en phrases
pompeuses la supériorité de la France dans la section des beaux-arts. Nous croyons plus utile
et plus patriotique de dire à nos concitoyens : Vous êtes encore les premiers, mais vous n'êtes
plus les seuls. Vos artistes, vos ouvriers et votre public n'ont plus le monopole du goût. Il est
temps d'aviser.
L'administration des beaux-arts fait en ce moment de très-louables efforts. 11 faut qu'elle
persévère, et qu'elle soit soutenue par les députés, les conseils municipaux, la presse et l'opinion
publique. Il ne faut pas reculer devant les dépenses. Plutôt que de lésiner sur le budget de
l'instruction, qu'on rogne d'autres chapitres, il y a des économies utiles, et d'autres qui sont
ruineuses.
Quand un gouvernement intelligent aura compris que l'art étant la forme la plus haute du
travail humain est le principal élément de richesse pour une nation, que la connaissance de la
forme est nécessaire aux ouvriers de toutes les industries, quand une chambre vraiment patriotique
aura rendu l'enseignement de l'art obligatoire et aura annexé un atelier de modelage à toutes les
écoles primaires, alors, mais alors seulement, nous serons rassurés sur l'avenir artistique de la
France, nous la croirons armée pour la lutte et prête à soutenir la rude concurrence que lui
préparent ses rivaux '.
Louis Ménard.
i. La statue allégorique de la Russie que nous'reproduisons page 260 est l'œuvre de m. A. Lepère; celle de la Perse, page 261, est de
M. Chatrousse. (N. D. L. r.)
Cul-de-lampe composé et gravé par J. G. Herdel.
L'ART.
révocation de l'édit de Nantes ; c'est ce qui est arrivé aux Italiens après la chute de la république
de Florence et la grande réaction de ijjo, qui a donné le signal de la décadence italienne. C'est
ainsi que les civilisations se déplacent.
L'Art aurait pu se borner, comme la plupart des autres journaux, à célébrer en phrases
pompeuses la supériorité de la France dans la section des beaux-arts. Nous croyons plus utile
et plus patriotique de dire à nos concitoyens : Vous êtes encore les premiers, mais vous n'êtes
plus les seuls. Vos artistes, vos ouvriers et votre public n'ont plus le monopole du goût. Il est
temps d'aviser.
L'administration des beaux-arts fait en ce moment de très-louables efforts. 11 faut qu'elle
persévère, et qu'elle soit soutenue par les députés, les conseils municipaux, la presse et l'opinion
publique. Il ne faut pas reculer devant les dépenses. Plutôt que de lésiner sur le budget de
l'instruction, qu'on rogne d'autres chapitres, il y a des économies utiles, et d'autres qui sont
ruineuses.
Quand un gouvernement intelligent aura compris que l'art étant la forme la plus haute du
travail humain est le principal élément de richesse pour une nation, que la connaissance de la
forme est nécessaire aux ouvriers de toutes les industries, quand une chambre vraiment patriotique
aura rendu l'enseignement de l'art obligatoire et aura annexé un atelier de modelage à toutes les
écoles primaires, alors, mais alors seulement, nous serons rassurés sur l'avenir artistique de la
France, nous la croirons armée pour la lutte et prête à soutenir la rude concurrence que lui
préparent ses rivaux '.
Louis Ménard.
i. La statue allégorique de la Russie que nous'reproduisons page 260 est l'œuvre de m. A. Lepère; celle de la Perse, page 261, est de
M. Chatrousse. (N. D. L. r.)
Cul-de-lampe composé et gravé par J. G. Herdel.