290 L'ART.
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Ruysdael, un Hobbema daté de 1667, un Adriaan van de
Velde daté de 1664; — un fort beau portrait d'homme, ovale,
par Van Dyck, à M'ne Morrison ; — du même maître, Renaud
et Armide, une symphonie de coloriste d'un brio sans égal et
d'une séduction accomplie. Le même sujet, traité différemment,
se trouve à Potsdam; acquise par le roi de Prusse en 17^6 à
la vente du duc de Tallard pour 7,000 francs, cette toile
importante a été gravée par Balliu Le tableau qui nous
occupe est de qualité supérieure ; il a été gravé par P. de
Jode ; vendu en 1713 mille florins des Pays-Bas, il serait
aujourd'hui bon marché, très-bon marché à 200,000 francs î.
Son heureux possesseur est le duc de Newcastle 3.
L'Adoration des Bergers, à Mme Morrison, est un Bassan
absolument hors pair; — le Portrait de femme appartenant au
major Corbett serait un Paris Bordone de premier ordre s'il
n'avait sérieusement souffert. — Le duc de Newcastle avait aussi
envoyé un vaste Paysage par le Guaspre, d'une superbe
tournure et d'une belle tonalité, — ce Gaspard Dughet n'a
peut-être pas son pareil ; il n'a en aucune façon poussé au
noir, ce qui est rarissime. — Un excellent Van Dyck, c'est
le portrait en pied de James Stuart, duc de Richmond et
Lennox, au comte de Leicester ; il est fâcheux que la tête
touche presque au cadre ; un pied de toile de plus et cette
noble peinture gagnerait énormément.
La quatrième salle est presque exclusivement consacrée
aux primitifs italiens ; le dessus du panier consiste en un
Sandro Botticelli, à M. J. R. Spencer Stanhope : la Vierge et
l'Enfant Jésus — superbe ainsi que le Domenico Ghirlandajo :
la Vierge, 1 Enfant Jésus, Saint Jean et des Anges, et le Piero
délia Francesca, Portrait de femme, tous deux à M. William
Graham.
Je m'arrête. Il y aurait bien d'autres choses encore à citer,
mais ce que j'en ai dit suffit et amplement, à démontrer que
ceux qui prétendent que les Winter Exhibitions de Burlington
House sont en décadence, calomnient la Royal Academy. Il
vaudrait mieux souhaiter que son Salon moderne annuel se
distinguât par un aussi brillant niveau.
Il
8 Janvier 18 y 8.
Je me trouve par force majeure en face d'un arriéré à
liquider. A la date qui sert ici de titre, je parlais de l'exposition
d'hiver de l'Académie et de la Grosvenor Gallery, et de
l'excellentissime élection de M. W. Quiller Orchardson, ce
vrai peintre de tant de talent que le Jury de l'Exposition
1. N° 125, page 36, du Catalogue raisonné de Smith, tome III.
2. N° 279, page 8), du tome III du Catalogue raisonné de Smith.
Mort —depuis que ces lignes sont écrites — en mars; il était complètement ruiné
par des paris insensés faits aux courses de chevaux et vivait d'une pension que lui faisait
la duchesse sa femme, fille d'un des Crésus de la finance, M. Hope.
Panneau peint sur fond blanc avec ornements dorés sculptés en bas-relief dans la masse. Hauteur i"»gi. Largeur o"»4o. Dessin de John Watkins
Boudoir de la marquise de Serilly (South Kensington Muséum).
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Ruysdael, un Hobbema daté de 1667, un Adriaan van de
Velde daté de 1664; — un fort beau portrait d'homme, ovale,
par Van Dyck, à M'ne Morrison ; — du même maître, Renaud
et Armide, une symphonie de coloriste d'un brio sans égal et
d'une séduction accomplie. Le même sujet, traité différemment,
se trouve à Potsdam; acquise par le roi de Prusse en 17^6 à
la vente du duc de Tallard pour 7,000 francs, cette toile
importante a été gravée par Balliu Le tableau qui nous
occupe est de qualité supérieure ; il a été gravé par P. de
Jode ; vendu en 1713 mille florins des Pays-Bas, il serait
aujourd'hui bon marché, très-bon marché à 200,000 francs î.
Son heureux possesseur est le duc de Newcastle 3.
L'Adoration des Bergers, à Mme Morrison, est un Bassan
absolument hors pair; — le Portrait de femme appartenant au
major Corbett serait un Paris Bordone de premier ordre s'il
n'avait sérieusement souffert. — Le duc de Newcastle avait aussi
envoyé un vaste Paysage par le Guaspre, d'une superbe
tournure et d'une belle tonalité, — ce Gaspard Dughet n'a
peut-être pas son pareil ; il n'a en aucune façon poussé au
noir, ce qui est rarissime. — Un excellent Van Dyck, c'est
le portrait en pied de James Stuart, duc de Richmond et
Lennox, au comte de Leicester ; il est fâcheux que la tête
touche presque au cadre ; un pied de toile de plus et cette
noble peinture gagnerait énormément.
La quatrième salle est presque exclusivement consacrée
aux primitifs italiens ; le dessus du panier consiste en un
Sandro Botticelli, à M. J. R. Spencer Stanhope : la Vierge et
l'Enfant Jésus — superbe ainsi que le Domenico Ghirlandajo :
la Vierge, 1 Enfant Jésus, Saint Jean et des Anges, et le Piero
délia Francesca, Portrait de femme, tous deux à M. William
Graham.
Je m'arrête. Il y aurait bien d'autres choses encore à citer,
mais ce que j'en ai dit suffit et amplement, à démontrer que
ceux qui prétendent que les Winter Exhibitions de Burlington
House sont en décadence, calomnient la Royal Academy. Il
vaudrait mieux souhaiter que son Salon moderne annuel se
distinguât par un aussi brillant niveau.
Il
8 Janvier 18 y 8.
Je me trouve par force majeure en face d'un arriéré à
liquider. A la date qui sert ici de titre, je parlais de l'exposition
d'hiver de l'Académie et de la Grosvenor Gallery, et de
l'excellentissime élection de M. W. Quiller Orchardson, ce
vrai peintre de tant de talent que le Jury de l'Exposition
1. N° 125, page 36, du Catalogue raisonné de Smith, tome III.
2. N° 279, page 8), du tome III du Catalogue raisonné de Smith.
Mort —depuis que ces lignes sont écrites — en mars; il était complètement ruiné
par des paris insensés faits aux courses de chevaux et vivait d'une pension que lui faisait
la duchesse sa femme, fille d'un des Crésus de la finance, M. Hope.
Panneau peint sur fond blanc avec ornements dorés sculptés en bas-relief dans la masse. Hauteur i"»gi. Largeur o"»4o. Dessin de John Watkins
Boudoir de la marquise de Serilly (South Kensington Muséum).