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Dubouloz, John: Lettres anglaises, [3]
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LETTRES ANGLAISES. 293
dehors du pays natal; M. John Watkins a exécuté pour notre Revue sa première eau-forte, cette
puissante interprétation d'un bronze du Bernin, le Buste du pape Boniface VIII que l'on admire
au South Kensington Muséum; l'an dernier, un autre élève de South Kensington, M. John Park,
avait interprété pour l'Art une remarquable toile de M. Cecil G. Lawson cette année nous publions
une planche originale du même artiste — Shields Harbour, effet de nuit — qui révèle un
tempérament, une intelligence des mieux douées. A la suite de l'Exposition universelle de 1878,
c'est l'école d'art de Sheffield qui nous a fourni un nouveau collaborateur, M. Charles E. Wilson.,
dont on pourra bientôt apprécier aussi le talent d'aquafortiste.
Tous trois représentent victorieusement l'influence féconde du Science and Art Department
dans le présent et dans l'avenir, tandis que les innombrables objets du South Kensington
Muséum dont j'ai tenu à illustrer chacune de mes lettres démontrent par leur extrême variété,
avec quelle sagacité on a su réunir les meilleurs modèles du passé ; et — je tiens à l'ajouter
pour la plus grande confusion de trop de gouvernements du continent — ce résultat inouï d'un
Table a écrire de la princesse de LambaLLE
(South Kensington Muséum.) — Dessin de John Watkins.
musée sans rival créé en si peu de temps, l'Angleterre l'a obtenu et continue à l'obtenir
relativement à fort bon marché; les faits valant à cet égard beaucoup mieux que les plus belles
phrases, j'ai vivement insisté — et j'ai été heureux de l'obtenir de la direction de l'Art, — pour
que les prix d'achat qui sont indiqués sur chaque objet au South Kensington Muséum — autre
mesure qu'on ne saurait trop louer et imiter, — fussent désormais toujours reproduits à la suite
des dessins, leçon sans réplique pour trop de conservateurs, d'administrateurs et de commissions
de musées du continent qui s'en vont répétant routinièrement soit qu'on ne trouve plus rien de
bon à acheter, soit que tout est à des prix exorbitants. A leur coupable et sotte paresse, il suffit
d'opposer les trésors réunis chaque jour dans les musées anglais et presque toujours à peu de
frais, je le répète, eu égard à la valeur réelle des objets acquis. Quel, est par exemple, le
Français homme de goût et de savoir qui pourra croire qu'on a laissé sortir de Paris en 1869
pour le prix ridicule de 5:2,foo francs un modèle accompli de décoration Louis XVI tel que le
boudoir tout entier d'une des dames d'honneur de Marie-Antoinette, de la marquise de Serilly,
1. Voir l'Art, 4" année, tome IV, page 150.
2. Hauteur om8o. Diamètre om74. Marqueterie de David, de Lunéville, exécutée de 1780 à 1790. Achetée en 1874, à la vente de la collection
Barker, pour la somme de 441 livres sterling (11,025 francs), cette table est placée au South Kensington Muséum dans le boudoir de la marquise
de Serilly.
dehors du pays natal; M. John Watkins a exécuté pour notre Revue sa première eau-forte, cette
puissante interprétation d'un bronze du Bernin, le Buste du pape Boniface VIII que l'on admire
au South Kensington Muséum; l'an dernier, un autre élève de South Kensington, M. John Park,
avait interprété pour l'Art une remarquable toile de M. Cecil G. Lawson cette année nous publions
une planche originale du même artiste — Shields Harbour, effet de nuit — qui révèle un
tempérament, une intelligence des mieux douées. A la suite de l'Exposition universelle de 1878,
c'est l'école d'art de Sheffield qui nous a fourni un nouveau collaborateur, M. Charles E. Wilson.,
dont on pourra bientôt apprécier aussi le talent d'aquafortiste.
Tous trois représentent victorieusement l'influence féconde du Science and Art Department
dans le présent et dans l'avenir, tandis que les innombrables objets du South Kensington
Muséum dont j'ai tenu à illustrer chacune de mes lettres démontrent par leur extrême variété,
avec quelle sagacité on a su réunir les meilleurs modèles du passé ; et — je tiens à l'ajouter
pour la plus grande confusion de trop de gouvernements du continent — ce résultat inouï d'un
Table a écrire de la princesse de LambaLLE
(South Kensington Muséum.) — Dessin de John Watkins.
musée sans rival créé en si peu de temps, l'Angleterre l'a obtenu et continue à l'obtenir
relativement à fort bon marché; les faits valant à cet égard beaucoup mieux que les plus belles
phrases, j'ai vivement insisté — et j'ai été heureux de l'obtenir de la direction de l'Art, — pour
que les prix d'achat qui sont indiqués sur chaque objet au South Kensington Muséum — autre
mesure qu'on ne saurait trop louer et imiter, — fussent désormais toujours reproduits à la suite
des dessins, leçon sans réplique pour trop de conservateurs, d'administrateurs et de commissions
de musées du continent qui s'en vont répétant routinièrement soit qu'on ne trouve plus rien de
bon à acheter, soit que tout est à des prix exorbitants. A leur coupable et sotte paresse, il suffit
d'opposer les trésors réunis chaque jour dans les musées anglais et presque toujours à peu de
frais, je le répète, eu égard à la valeur réelle des objets acquis. Quel, est par exemple, le
Français homme de goût et de savoir qui pourra croire qu'on a laissé sortir de Paris en 1869
pour le prix ridicule de 5:2,foo francs un modèle accompli de décoration Louis XVI tel que le
boudoir tout entier d'une des dames d'honneur de Marie-Antoinette, de la marquise de Serilly,
1. Voir l'Art, 4" année, tome IV, page 150.
2. Hauteur om8o. Diamètre om74. Marqueterie de David, de Lunéville, exécutée de 1780 à 1790. Achetée en 1874, à la vente de la collection
Barker, pour la somme de 441 livres sterling (11,025 francs), cette table est placée au South Kensington Muséum dans le boudoir de la marquise
de Serilly.