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Tesse, Paul: Silhouettes d'artistes contemporains, [3]: Émile Vernier
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0340
SILHOUETTES D'ARTISTES CONTEMPORAINS. 311
possible, — ni avec ces fanatiques de l'impressionnisme qui, regardant la lumière à travers un
prisme décomposant, nous exhibent, sous couleur d'impressions, d'audacieuses fantaisies qu'on
prendrait presque pour des hallucinations de cerveaux malades. Artistes sans art, mais non sans
vanité, ces deux sectes intolérantes ne forment à vrai dire qu'une seule et même école, celle de
la négation de l'art. On y use de procédés faciles, sommaires, expéditifs, qui dispensent d'étude
et de talent. Certes M. Vernier n'en est pas. Son bon sens l'en éloigne; sa science, très-réelle,
l'en exclut. Car M. Emile Vernier a beaucoup travaillé et beaucoup appris.
Né à Lons-le-Saunier en 1831, M. Vernier (Émile-Louis) avait dix-neuf ans quand il vint à
Paris. Il commença par la lithographie. Il fallait vivre.
Factures, têtes de lettres, dessins pour des fabricants d'objets d'église, d'orfèvrerie et même
de machines à coudre, titres de romances pour des éditeurs de musique, affiches de théâtre poul-
ies pièces à succès, tels furent les premiers gagne-pain de notre artiste qui, tout en s'acquittant
de son métier, s'efforçait d'acquérir assez de talent pour s'en passer. Cela dura dix ans.
Etudes d'après nature par Emile Vernier.
En 1861, la lithographie de commerce cède le pas à la lithographie artistique, où M. Émile
Vernier est aujourd'hui passé maître.
L'Art a publié l'année dernière une remarquable lithographie de M. Vernier d'après le
ravissant tableau de Millet, le Troupeau de montons*. Voici la liste de ses principales planches
lithographiques :
1861. Les Casseurs de pierres, de Courbet; Le Départ des ramoneurs, de Sain.
1863. La Curée, de Courbet; Meute sous bois, de Belly et Balleroy.
1864. Noce en Alsace, de Brion ; Chasse au faisan, de Balleroy.
186). Les Bulles de savon et les Tourterelles, de Chaplin.
1866. Le Loto, de Chaplin, et la Gardcuse de dindons, de Jules Breton.
1867. Remise du chevreuil, de Courbet.
1868. Joueurs de trictrac, de Roybet.
1869. Othello et Desdémone.
Citons encore diverses planches d'après Diaz, Jules Dupré, Ribot, une suite importante de
I. Voir l'Art, 4» année, tome IV, page 20.
possible, — ni avec ces fanatiques de l'impressionnisme qui, regardant la lumière à travers un
prisme décomposant, nous exhibent, sous couleur d'impressions, d'audacieuses fantaisies qu'on
prendrait presque pour des hallucinations de cerveaux malades. Artistes sans art, mais non sans
vanité, ces deux sectes intolérantes ne forment à vrai dire qu'une seule et même école, celle de
la négation de l'art. On y use de procédés faciles, sommaires, expéditifs, qui dispensent d'étude
et de talent. Certes M. Vernier n'en est pas. Son bon sens l'en éloigne; sa science, très-réelle,
l'en exclut. Car M. Emile Vernier a beaucoup travaillé et beaucoup appris.
Né à Lons-le-Saunier en 1831, M. Vernier (Émile-Louis) avait dix-neuf ans quand il vint à
Paris. Il commença par la lithographie. Il fallait vivre.
Factures, têtes de lettres, dessins pour des fabricants d'objets d'église, d'orfèvrerie et même
de machines à coudre, titres de romances pour des éditeurs de musique, affiches de théâtre poul-
ies pièces à succès, tels furent les premiers gagne-pain de notre artiste qui, tout en s'acquittant
de son métier, s'efforçait d'acquérir assez de talent pour s'en passer. Cela dura dix ans.
Etudes d'après nature par Emile Vernier.
En 1861, la lithographie de commerce cède le pas à la lithographie artistique, où M. Émile
Vernier est aujourd'hui passé maître.
L'Art a publié l'année dernière une remarquable lithographie de M. Vernier d'après le
ravissant tableau de Millet, le Troupeau de montons*. Voici la liste de ses principales planches
lithographiques :
1861. Les Casseurs de pierres, de Courbet; Le Départ des ramoneurs, de Sain.
1863. La Curée, de Courbet; Meute sous bois, de Belly et Balleroy.
1864. Noce en Alsace, de Brion ; Chasse au faisan, de Balleroy.
186). Les Bulles de savon et les Tourterelles, de Chaplin.
1866. Le Loto, de Chaplin, et la Gardcuse de dindons, de Jules Breton.
1867. Remise du chevreuil, de Courbet.
1868. Joueurs de trictrac, de Roybet.
1869. Othello et Desdémone.
Citons encore diverses planches d'après Diaz, Jules Dupré, Ribot, une suite importante de
I. Voir l'Art, 4» année, tome IV, page 20.