Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

DOI Artikel:
Tardieu, Charles: Les eaux-fortes d'Israels
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0356

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES EAUX-FORTES D'ISRAELS

lles sont jusqu'à présent inédites. C'est donc dans toute la force du terme
une primeur que l'Art offre à ses lecteurs en publiant une de ces planches
dont réminent artiste néerlandais réserve les épreuves à ses amis. Nous
en avons sous les yeux une dizaine, et nous regrettons de ne pouvoir les
donner toutes, car elles sont vraiment charmantes et ajoutent encore à la
haute idée que nous avons depuis longtemps du talent du peintre auquel
on doit la Maison tranquille, les Bons Camarades, — délicieusement gravés
.Lettre de Jean cousin, rAr{ M p Leenhoff? _ Seule, et tant d'autres scènes, souriantes

gravée par Pilinski.

ou douloureuses, mais toujours vivement senties, des mœurs populaires des
Pays-Bas. Les qualités du peintre sont bien connues et non moins appréciées à l'étranger que
dans son pays. C'est un poète à sa manière. Fin coloriste, harmoniste tour à tour délicat
et puissant, il s'entend à accentuer le caractère d'un sujet par l'ordonnance de la composition
et le parti pris de la tonalité générale. Sa peinture large, parfois sommaire en apparence,
est cependant savante et souple, et il en est de môme de son dessin, remarquablement sûr
de lui-même en dépit d'une discrétion qui ne l'empêche pas de préciser nettement toutes les
indications essentielles au tableau. Ses eaux-fortes ne sont guère que des notes, esquisses
et impressions, mais d'un vif et piquant intérêt. L'eau-forte moderne est une puissance, —
et l'Art peut dire sans vanité qu'il a notablement contribué à ses développements, à ses
merveilleux progrès. De tous les arts de reproduction, l'eau-forte est aujourd'hui le plus
populaire, et les grandes planches prodiguées par cette revue n'ont certainement pas nui à
l'autorité que l'eau-forte a prise sur le public, qui jusque-là ne la croyait pas capable d'accomplir,
dans une périodicité aussi régulière et aussi fréquente, de pareils tours de force. Il va sans dire
que les eaux-fortes de M. Israëls ne sont pas de cette famille. Ce sont des eaux-fortes de
peintre, et leur mérite est précisément de s'en tenir là. Elles n'essayent pas de lutter d'habileté
avec les maîtres de l'eau-forte professionnelle, mais elles ont ce charme tout particulier de nous
faire deviner des tableaux que nous ne connaissons pas et de nous faire pénétrer ceux que nous
connaissons. Voici par exemple, une vieille pêcheuse de Scheveningue dont la figure triste et
ridée s'enlève dans une ombre claire où se joue un des rayons lumineux de Rembrandt. Plus loin
une tête de bébé légèrement dessinée du bout de la pointe; quelques traits, un rien, un bijou.
Plus loin encore quelques-uns de ces modestes intérieurs néerlandais dont M. Israëls possède les
moindres secrets. Ici la lumière et l'ombre se faisant mutuellement valoir. Là une fête de clartés
et de fraîcheurs sur une plage plate et nue. Beaucoup de variété dans une étonnante sobriété de
moyens. Peu d'effets et beaucoup d'effet. Telles sont ces eaux-fortes sans prétention mais non
sans originalité, très-personnelles et très-artistes.

Charles Tardieu.
 
Annotationen