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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 4)

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Ménard, René: Histoire artistique de métal, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18610#0028

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HISTOIRE ARTISTIQUE DU MÉTAL1

h

le métal

i-ans l'antiquité classique

(suite)

ETRUSQUES

L'art de fondre les métaux paraît avoir existé chez les
Etrusques dès les temps les plus recule's. Les statues de bronze
étaient tellement nombreuses dans leurs cités, que les Romains en
comptèrent jusqu'à deux mille. Les frontons des temples étaient

Les colliers forment une série très importante parmi les
bijoux étrusques, et nos musées en renferment une série très
intéressante. Ils se composent en général de fils d'or tressés ou
contournés au nœud, avec un pendant de dimension variable qui
occupe le milieu du collier. Ce pendant représente une fleur, un
animal, une tète, ou un petit personnage. Il y a entre autres,

généralement décorés avec des statues en bronze doré. On faisait j dans notre collection de bijoux du Louvre, une petite tète barbue

des statues colossales, mais surtout un très grand nombre de
statuettes, de vases, de candélabres, de trépieds, de réchauds, de
cistes, de miroirs. Les cistes, auxquelles on attribuait autrefois
un caractère purement religieux, passent pour avoir été simple-
ment des boîtes en bronze à l'usage des dames qui y resserraient
les parfums et les objets divers dont elles se servaient pour
leur toilette. Les cistes sont rondes, et généralement décorées
sur leur face extérieure de sujets gravés au trait et souvent
empruntés à la mythologie. Il en est de même des miroirs de
métal, dont le revers porte presque toujours une scène mytho-
logique gravée au trait sur le revers, et souvent encadrée dans
une ornementation très gracieuse. Les miroirs étrusques ont une
forme ronde ou ovoïde et sont pourvus d'un manche qui est
souvent décoré de ciselures, et prend quelquefois la forme d'une
statuette.

Quoique les Etrusques aient, à un moindre degré que
les Grecs, le sentiment de la pureté des formes, on leur doit
quelques très belles statues, par exemple celle qui est intitulée
l'Orateur. Dans la représentation des animaux, les Étrusques
ont gardé, presque sans les modifier, les formes traditionnelles
qui avaient cours en Asie. C'est ainsi que la fameuse Chimère du
musée de Florence, que les lions, les grillons, les oiseaux, rap-
pellent fréquemment les animaux du même genre que l'on voit
sur les monuments de l'Assyrie et de la Perse.

La bijouterie étrusque avait dans l'antiquité une très grande
réputation, que justifient pleinement les objets de ce genre qui
ont pris place dans nos collections. Elle diffère d'ailleurs très peu
de la bijouterie grecque, et l'attribution qu'on donne aux bijoux
antiques vient moins des caractères particuliers de leur style que
du lieu où ils ont été trouvés. Aussi les range-t-on générale-
ment sous la désignation de bijoux gréco-étrusques. Mais les
tombeaux de l'Etrurie en ont fourni beaucoup plus que ceux de
la Grèce proprement dite.

Nos collections renferment un grand nombre de fibules
étrusques. Les hommes se servaient de fibules pour retenir sur
le haut de la poitrine les extrémités du vêtement. Les femmes
les employaient aussi pour divers usages, mais surtout pour
retenir leur manteau, ou bien pour retenir le voile sur leur tète.
Les fibules étrusques présentent assez généralement la forme
d'un axe renflé vers le milieu, et la pointe de l'épingle est recou-

portant des cornes et des oreilles de taureau, qui est un petit
chef-d'œuvre de ciselure. La barbe est couverte de granules d'or
excessivement fins et réguliers, et les cheveux sont imités avec
des fils d'or tournés en spirale et terminés au centre par un petit
grain. La tête est coiffée d'un diadème d'une forme ravissante.

La couronne, qui, chez les peuples modernes de 1 Occident,
est devenue l'emblème de la royauté, n'était pour les anciens
qu'un simple bijou faisant partie de la parure, au même titre
que le bracelet ou le collier. Les couronnes d'or sont quelquefois
très simples de forme. Il y en a qui consistent en une lame de
métal souple et étroite faisant l'office du ruban qu'on plaçait sur
la chevelure. D'autres, au contraire, sont extrêmement chargées
d'ornementation. Nous avons au Louvre un diadème en or et en
émail, qui est décoré par une série de petites marguerites dont
le centre est orné d'une perle en pâte de verre, et qui sont
entourées d'autres fleurs plus petites et de palmettes émaillées.
A ce motif principal, se mêlent des ornements en feuilles d'or,
en cordelé et en émail, dont l'assemblage forme un ensemble
d'une extrême élégance.

Plusieurs des couronnes antiques exposées dans nos musées
sont d'une dimension trop petite pour avoir été portées sur la
tète; d'autres sont composées de feuilles d'or rattachées à une
tige d'une telle ténuité, qu'il n'est pas probable non plus qu'elles
aient pu servir de parure. On présume que ce sont des orne-
ments funéraires fabriqués tout exprès pour être déposés dans la
tombe avec les restes du défunt.

L'ornementation des pendants d'oreilles est extrêmement
riche et surtout d'une incroyable variété. On y voit des disques,
des cornes d'abondance, des fleurs, des fruits, des têtes humaines
ou des personnages entiers, des animaux réels ou fantastiques,
s'entremêlant à des rosaces, à des houppes, à des croissants, se
reliant par des petites chaînettes, ou se groupant ensemble de la
manière la plus gracieuse. Des petits génies dans toutes les pos-
tures se jouent parmi des pierres précieuses, des pâtes de verre
ou des émaux dont la couleur est d'une délicatesse exquise.

Les scarabées étaient très employés dans la bijouterie
étrusque, principalement pour les chatons de bague. Bien que
ce type soit égyptien, il est probable qu'il n'avait pour les Étrus-
ques aucune signification religieuse et qu'il ne faut voir dans ces
objets qu'une mode importée de l'étranger, mais dépourvue de

verte par une espèce de fermoir. toute idée symbolique. Presque toutes les bagues sont accom-

i. Voir V~Art, 6' année, tome III, page 30,-.
 
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