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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 4)

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Chronique française et étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18610#0237

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216 L'ART.

de son œuvre, et, après maints délais, le procès a été jugé
la semaine dernière. Le plaignant a été débouté de sa demande
et condamné aux frais, qui sont considérables.

Angleterre. — M. Aima Tadema, R. A., exposera, durant
la prochaine saison de Londres, avec d'autres toiles, un petit
tableau d'un grand mérite, qui figurait au récent Salon de
Berlin. C'est une nouvelle interprétation de son Claude, dont
M. Rajon a fait une remarquable gravure. L'artiste a intro-
duit dans sa composition des améliorations très heureuses. Le
tremblant empereur, caché parmi les draperies, produit un
meilleur effet. Le sujet a également gagné en importance par
l'adjonction de plusieurs figures.

Le même artiste a commencé deux tableaux différents, trai-
tant l'un et l'autre le môme sujet : Une jeune Romaine faisant
ses adieux à sa mère.

— M. Rajon achève l'eau-forte d'un superbe Reynolds peint
en 1776, et appartenant à Lord Crewe, le dernier de sa race, dont
il a magnifiquement relevé 1 antique manoir de Crewe Hall.

Ce Reynolds, l'un des plus précieux trésors d'art de Crewe
Hall, représente un des ancêtres du noble Lord costumé en
Henry VIII pour un bal d'enfants.

Master Crewe as Henry VIII— c'est le titre du tableau —
a déjà été gravé par J. R. Smith.

Italie. — Le monument de Mentana qu'on a inauguré à

Milan, est érigé place Sainte-Marthe. C'est un bloc colossal de
granit élevé au-dessus de quatre marches et surmonté par la
statue de l'Italie tenant de la main gauche une épée romaine et
de l'autre tendant une couronne.

Une des faces du socle est décorée d'un bas-relief en marbre
représentant la louve romaine avec cette inscription : Ai caduti
di Mentana ! (Aux morts de Mentana.)

Un autre bas-relief en bronze représente l'épisode de Monte-
Rotondo, et la victoire de Garibaldi, avec l'inscription : Monle-
Rotondo.

Un troisième bas-relief représente un volontaire les bras
croisés et la tète baissée, tandis qu'en retrait un autre volontaire
se tient au repos, le bras appuyé sur son fusil. Au-dessous est
gravé ce mot : Mentana.

— La Société Donatello qui vient de se constituer à Flo-
rence, dans le but de favoriser le développement des Beaux-Arts
et des Industries artistiques, vient d'avoir l'honneur d'obtenir le
haut patronage de S. M. le roi Humbert Ier, et d'inaugurer en
sa présence la première de ses expositions, au palais Seiristori.
Encouragée par ce premier succès, elle va, ainsi que nous l'avons
déjà annoncé, bientôt ouvrir une exposition d'Art appliqué à
l'Industrie, au palais de la Crocetta, et, aussi, une exposition
d'Art ancien dans le magnifique réfectoire de Santa Croce en
même temps que dans la chapelle des Pazzi.



NECROLOGIE

— Un jeune sculpteur de beaucoup d'avenir, M. Grasset,
pensionnaire de l'Académie de France à Rome, vient de
mourir.

Sa mort, survenue tout à coup, a douloureusement
impressionné ses camarades de la Villa Medici, qui l'ai-
maient beaucoup, car il était plein d'excellentes qualités ;
c'était un véritable artiste, très simple, très travailleur.

M. Edmond Grasset était né à Preuilly (Indre-et-Loire)
et avait remporté le Prix de Rome en 1878.

— Notre ami et éminent collaborateur, M. de Baudot,
Inspecteur général des Édifices diocésains, vient d'être
cruellement atteint dans ses plus chères affections ; son
fils, M. Félix de Baudot, lui a été enlevé à l'âge de vingt
ans.

— Léon Cogniet vient de mourir, comblé d'ans et
d'estime. Il était né à Paris le 29 août 1794, devint élève de
Guérin, obtint le second Grand Prix de Rome en 181 5 et
le Grand Prix en 1817. Une médaille de seconde classe lui
fut décernée au Salon de 1824, et, en 1828, il était nommé
Chevalier de la Légion d'honneur, pour ne devenir Officier
qu'en 1846. Enfin, en 1849, il entrait à l'Institut, et, à
l'Exposition Universelle de 1855, il figura parmi les
« médaillés » de première classe. Là se borne la liste de ses

honneurs. C'est dire que l'esprit d'intrigue demeura tou-
jours inconnu à ce parfait galant homme qui tint surtout
à être homme d'honneur, artiste convaincu, et travailleur
infatigable. La popularité ne lui vint que lorsqu'il exposa le
Tintoret peignant sa fille morte, toile célèbre que possède le
Musée de Bordeaux, et à laquelle la postérité préférera les
portraits très nombreux et très consciencieux dus à ce vail-
lant artiste de second plan, qui fut un excellent professeur.
Ses élèves le vénéraient et conserveront précieusement le
culte de sa mémoire.

—■ Charles Timbal, peintre et critique d'art, est mort
à Paris le samedi 20 novembre, le même jour que Léon
Cogniet. Il n'avait pas soixante ans. Élève de Drolling, il
a exécuté une grande quantité de tableaux religieux dont
on n'a guère conservé la mémoire. Lui seul avait de son
talent une très haute opinion. Comme critique d'art, il ne
comptait pas. C'était cependant un homme très instruit et
dont le nom survivra, parce qu'il était un Curieux de beau-
coup de goût et que la Collection qu'il avait formée — il
dut s'en séparer il y a quelques années, — révélait un
connaisseur des plus fins, un amateur passionné des mor-
ceaux de choix. Il était Chevalier de la Légion d'honneur
depuis le 9 août 1864.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VERON.
 
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