L' art: revue hebdomadaire illustrée (6.1880 (Teil 4))

Fleuron composé et gravé par Théodore de

Baio, de Nuremberg.

LES ARTS AU MOYEN AGE'

(suite k t ki n )

e n'est pas seulement par l'architecture et
les arts qui en dépendent que le moyen
âge a brillé; dans toutes les œuvres dites
industrielles, dans les moindres produc-
tions de cette période, partout, dans les
fêtes et dans les moeurs, rayonne et vibre
le sentiment de l'art.

Suivant les races et suivant le climat,
l'art au moyen âge a pris partout une
expression différente, a changé de forme
comme de but. Sévère et froid en Alle-
magne, riche et grand en France, pom-
peux et luxueux à Byzance, gai et théâtral
en Italie, féerique en Espagne, éclatant en
Perse, bizarre et surchargé clans l'Inde,
l'art à chaque siècle se relève, renaît peu
à peu chez chaque peuple, arrive à une
variété, atteint des horizons que l'art anti-
que n'a jamais entrevus.
En Europe, le catholicisme se combine, s'assimile les données artistiques, l'esprit parti-
culier, la poésie ou le sentiment religieux de chacun des peuples qui l'adoptent. En Grèce, près de
l'Orient, il éclate dans la pompe, s'assied sur des trônes chargés de pierreries, se couvre d'or et
rappelle l'Asie. En Italie, dans les basiliques latines et les temples antiques, il pontifie et reste
romain. En Espagne, il revêt les dentelles des Maures et superpose leurs colonnades étranges.
En France, par la hardiesse et l'imagination, il est gaulois; enfin dans le roman, sombre et
raisonné, il rend le caractère sévère et méditatif du Germain.

Il serait inutile d'entrer dans de plus longs détails sur les mérites de chacun de ces styles ;
nos bibliothèques sont remplies d'ouvrages parfaits qu'il est facile de consulter sur ces sujets.

Les édifices eux-mêmes nous entourent et s'imposent à notre admiration. Partout aujourd'hui
1 Etat vote un budget pour la conservation de ses monuments historiques.

i. Voir l'Art, C° année, tome III, page 297, et tome IV, pages }S et y).