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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 4)

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Leroi, Paul: Eaux-fortes nouvelles, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18610#0261

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EAUX-FORTES NOUVELLES1

(SUITÏ KT FIN)

nous est revenu qu'on prêtait à notre Revue des ten-
dances systématiquement batailleuses. Ce sont les bonnes
âmes, personnellement intéressées à ce qu'on ne trouble
pas leur ignorance, leur vanité', leurs intrigues ou leur mauvaise
foi, qui seules sont de force à nous faire de ces aimables prêts.

Notre passé est là qui se charge, tout comme notre présent,
de battre trop complètement ces saintes gens pour que'nous
ayons souci de leurs dires. Espérer convertir les personnes
confites en fausseté, dont on arrache le masque, serait simple-
ment de la démence. Les témoignages qui nous sont précieux sont
ceux des hommes qui, depuis six ans, nous ont vu combattre le
bon combat et nous ont fortifié de leurs encouragements désin-
téressés. Ceux-là savent que jamais nous ne laissons échapper
une occasion d'attirer l'attention sur les vrais talents restés dans
l'ombre, sur les dévouements sincères qu'anime la noble passion
de l'art, sur les nouveaux venus qui ont besoin d'être mis en
lumière ; sur tous, jeunes ou vieux, quelle que soit leur natio-
nalité, qui apportent leur pierre au monument que complète
chaque génération en l'honneur du bien, du beau et du vrai.

Rien ne nous coûte plus que de devoir courir sus aux brebis
galeuses ; mais force est de nous y résigner parfois, sinon elles
encombreraient tous les chemins et le triomphe du mensonge ne
serait pas loin.

Quelle plus douce joie, au contraire, de célébrer les mérites
divers d'un lettré accompli comme M. Eugène Muntz, — d'un cri-
tique éminent, — le premier de tous! — c'est nommer M. Paul
Mantz, — d'un raffiné de toutes les questions d'art, qui vient de se
révéler romancier exquis, l'auteur de Grave Imprudence, M. Phi-
lippe Burty, — d'un Mécène au cœur d'or tel que M. Adrien
Dubouché, qui entasse les actes utiles sur les nobles actions, et se
croit tenu à des remerciements lorsqu'on ne fait que lui rendre
justice, ainsi que cela nous est arrivé tout récemment2! Ne nous
a-t-il pas honoré aussitôt de cette lettre qui le peint tout entier, et
que nous reproduisons pour apprendre à nos lecteurs à connaître
mieux encore et aimer ce véritable grand citoyen :

// *t"^**<.^U. ///,

MVSKK CKRAMIQVK

*DtîlnN DUBOUCHE

CUV*

---

Mon cher Dubouché, c'est nous qui vous serrons la main au
nom de tous vos amis connus et inconnus ; ils s'appellent légion
et sont fiers de saluer en vous l'homme de bien, l'homme de
goût qui sème sans cesse à pleines mains, afin que le présent
progresse et que l'avenir récolte glorieusement.

Il serait puéril de rappeler la très large part prise par notre
Revue aux succès chaque jour plus éclatants de l'eau-forte, mais
l'Art ne s'est jamais contenté de rechercher, pour les publier, les
planches les plus parfaites ; on a toujours eu à cœur chez nous de
s'enquérir des talents ignorés, ou de soulever, le voile derrière
lequel s'abritait par trop la modestie exceptionnelle de quelques
artistes de premier ordre, de notre cher Théophile Chauvel par
exemple. Ce talent, si sévère pour lui-même, se cachait dans une
ombre discrète, tout entier à l'exclusive passion de son art ; nous
avons fait connaître et l'homme et l'artiste, tous deux si dignes
l'un de l'autre3. Quelle souplesse, quelle conscience de production,
soit qu'il retrace sur le cuivre ses propres créations, ainsi qu'il le
fait Dans le pays de Caivc*, soit qu'il y transporte quelque
puissante inspiration d'un des maîtres de l'art moderne que nul
ne s'assimile plus intimement que lui, témoin le Bateau de pèche,
ce Troyon si hardiment brossé de la collection choisie ce
M> John W. Wilson !

Il est légendaire ce Troyon. C'est sur un des volets de l'an-
cienne habitation d'Alphonse Karr à Sainte-Adresse, que le
grand artiste a magistralement improvisé cette robuste peinture,

i. Voir l'Art, 6° année, tome IV. page 210.
z. Voir l'Art, 6" année, tome IV, page 166.
}. Voir l'Art, 3e année, tome II, page 114.

4. L'Art a déjà publié deux autres eaux-fortes originales de Chauve'. Voir y année, tome II. page il et 4e année, tome page 96.
 
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