CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE
France. —■ A la suite de ses concours des écoles de dessin
au Palais de l'Industrie, l'Union centrale des Beaux-Arts vient
de décerner son grand prix, qui consiste en une somme de
Soo francs et qui est appelé prix de voyage parce que le lauréat
est tenu de faire un voyage au retour duquel il doit présenter
au président de l'Union centrale des croquis et dessins, ainsi
qu'une relation écrite pour justifier l'emploi de son temps.
Le prix a été décerné, cette année, à M. Rouillard, élève de
l'Ecole nationale des arts décoratifs.
— Le jury chargé de classer les projets mis au concours
pour la décoration de la place de la République s'est réuni le
27 octobre, à une heure, à l'École nationale des Beaux-Arts,
dans la salle Melpomène, sous la présidence de M. le sénateur
préfet de la Seine, pour prononcer son jugement.
Voici quels ont été les résultats des scrutins auxquels il a
été procédé :
Mât. — Première prime : M. Mayeux. — Deuxième prime :
MM. Berger et Guébin. — Troisième prime : MM. Trioullier
frères.
Colonne rostrale. — Première prime : MM. Berger et
Guébin. — Deuxième prime : MM. Bouvard et Gravigny. —
Troisième prime, M. Boitte.
Candélabre. — Première prime : MM. Gravigny et Bou-
vard. — Deuxième prime, ex œqao : MM. Boitte, Lacarrière et
Dclatour.
Balustrade. — Première prime : M. Boitte. — Deuxième
prime : M. Casse.
Le jury a décidé qu'il n'y avait pas lieu de confier l'exécu-
tion aux artistes primés. En conséquence, aux termes du pro-
gramme, les premières primes se trouvent réduites de moitié,
les secondes et troisièmes primes restant les mêmes. L'adminis-
tration aura la faculté de puiser dans les différents projets pri-
més les éléments de la décoration de la place de la République.
— Alexandre Dumas père va enfin avoir sa statue en plein
Paris. Le projet n'est pas nouveau. Aussitôt qu'on a pu v penser
après les événements de 1870-71, le conseil municipal a débap-
tisé une rue de Belleville pour lui donner le nom du célèbre
écrivain. Mais c'était bien peu.
Un comité vient de se former, composé d'anciens amis et
admirateurs de Dumas. On a fait appel à la préfecture de la
Seine, qui a concédé comme emplacement d'un monument la
place Malesherbes, tout près de la demeure de M. Dumas fils.
La statue sera exécutée par M. Chapu, déjà auteur du beau
buste de l'auteur de Henri III.
Parmi les membres du comité, citons MM. de Girardin,
Legouvé, Sardou, d'Ennery et Albert Wolff, qui a débuté dans
les lettres comme secrétaire de Dumas.
— Le 20 octobre a eu lieu, dans la salle du Conservatoire,
l'élection du président de la Société des artistes dramatiques, en
remplacement de feu le baron Taylor.
Environ 500 membres de la Société assistaient à la séance.
Trois candidats étaient en présence, MM. Halanzier, Delau-
nay et Derval.
M. Halanzier, l'ancien directeur de l'Opéra, a été élu prési-
dent par 402 voix; M. Delaunay en a obtenu 143; M. Derval, 40.
M. Halanzier, le nouveau président, a été nommé jusqu'au
mois d'avril.
A cette époque, aura lieu l'assemblée générale à laquelle
prendront part les artistes de province.
Le choix de M. Halanzier est des plus justifiés; il sera cer-
tainement accueilli avec une vive sympathie.
--- Le 30 octobre à eu lieu la séance publique annuelle de
l'Académie des Beaux-Arts.
La séance a été ouverte à une heure, sous la présidence de
M. J. Thomas.
Après le discours d'usage, les lauréats ont été proclamés.
Les grands prix de Rome ont été décernés à M. Lucien
Doucet pour la peinture ; M. Jules Roulleau, pour la sculpture ;
M. Louis Girault, pour l'architecture ; M. Emile Buland, pour
la gravure en taille-douce; M. Edouard Hillemacher, pour la
composition musicale.
La séance a été terminée par la lecture d'une Notice sur l.r
vie et les ouvrages de M. le baron Taylor, par M. Delaborde,
secrétaire perpétuel.
— Par les soinsde MM. Guillaume, architecte de Versailles
et de Trianon, Hiollc et R. de Saint-Marceaux, statuaires, l'an-
cienne salle du Jeu de Paume va être transformée, conformément
à un récent vote des Chambres, en Musée commémoratif de la
grande journée du Serment.
Le Jeu de Paume, construit en 1766 par Nicolas Brette
« paumier du roi », moyennant la somme de 45,503 livres, fut
fermé après la fameuse réunion du 20 juin 1789, par le seul
effet de la vénération publique, et ne s'est plus ouvert que pout-
les visiteurs et les étrangers attirés par le souvenir de ce grand
événement.
— M. Jules Rouyer, archéologue à Thiancourt (Meurthe-et-
Moselle), vient de faire don au cabinet de numismatique de la
Bibliothèque royale de Bruxelles, par l'intermédiaire de
M. Alphonse Vandenpeereboom, ministre d'Etat, de quarante-
quatre monnaies d'un haut intérêt et d'une extrême rareté.
Elles appartiennent à des seigneuries du Limbourg et des pays
voisins. Leur type dérive des doubles, des deniers et des oboles
tournois émis en France sous Charles Vil et ses successeurs. Le
numéro 44 est un gros au lion inédit, avec le bâton péri en
bande, frappé par le comte Guillaume I" de Namur ( 13 37-1391 ).
à Méraude-Poilvache, Moneta NIERA VI)'.
— A Dijon, la belle statue de la Résistance, de Cabet, avait
été, il y a cinq ans, renversée et brisée, sur l'ordre plus
qu'étrange de M. Buffet, alors ministre. Cet acte de vandalisme
est aujourd'hui réparé. La ville a commandé un nouveau
marbre d'après le modèle du regretté sculpteur, et la Résistance
a été replacée sur son piédestal.
Allemagne. — L'ingénieur Humann, celui qui a découvert
les sculptures de Pergame, vient de trouver les ruines de Sipyle.
ville de Lydie, près du Méandre, ancienne capitale des États de
Tantale, avec le tombeau de Tantale et les rochers ancienne-
ment connus sous le nom de « Trône de Pélops ».
Angleterre. — M. Alphonse Legros a cessé d'être français.
Il vient de se faire naturaliser anglais. Depuis dix-huit ans il
habite Londres, où il professe le cours de gravure à l'eau-forte à
l'école d'art de South Kensington, ainsi que le cours de dessin
et de peinture de la fondation Slade à l'Université de Londres.
C'est un dessinateur et un aquafortiste d'un talent éminent et
un professeur de tout premier ordre. Ses tableaux, malgré leurs
indiscutables mérites, ne révèlent pas en lui un peintre d'une
valeur exceptionnelle.
— M. Cccil Lawson, l'éminent paysagiste, vient de termi-
ner une vaste toile, souvenir de Wharfe Dale dans le Yorkshire.
— Le déblaiement de la villa romaine récemment décou-
verte à Bradling, dans l'île de Wight, se poursuit avec une
grande activité.
Au centre de la villa, on remarque une vaste cour pavée de
France. —■ A la suite de ses concours des écoles de dessin
au Palais de l'Industrie, l'Union centrale des Beaux-Arts vient
de décerner son grand prix, qui consiste en une somme de
Soo francs et qui est appelé prix de voyage parce que le lauréat
est tenu de faire un voyage au retour duquel il doit présenter
au président de l'Union centrale des croquis et dessins, ainsi
qu'une relation écrite pour justifier l'emploi de son temps.
Le prix a été décerné, cette année, à M. Rouillard, élève de
l'Ecole nationale des arts décoratifs.
— Le jury chargé de classer les projets mis au concours
pour la décoration de la place de la République s'est réuni le
27 octobre, à une heure, à l'École nationale des Beaux-Arts,
dans la salle Melpomène, sous la présidence de M. le sénateur
préfet de la Seine, pour prononcer son jugement.
Voici quels ont été les résultats des scrutins auxquels il a
été procédé :
Mât. — Première prime : M. Mayeux. — Deuxième prime :
MM. Berger et Guébin. — Troisième prime : MM. Trioullier
frères.
Colonne rostrale. — Première prime : MM. Berger et
Guébin. — Deuxième prime : MM. Bouvard et Gravigny. —
Troisième prime, M. Boitte.
Candélabre. — Première prime : MM. Gravigny et Bou-
vard. — Deuxième prime, ex œqao : MM. Boitte, Lacarrière et
Dclatour.
Balustrade. — Première prime : M. Boitte. — Deuxième
prime : M. Casse.
Le jury a décidé qu'il n'y avait pas lieu de confier l'exécu-
tion aux artistes primés. En conséquence, aux termes du pro-
gramme, les premières primes se trouvent réduites de moitié,
les secondes et troisièmes primes restant les mêmes. L'adminis-
tration aura la faculté de puiser dans les différents projets pri-
més les éléments de la décoration de la place de la République.
— Alexandre Dumas père va enfin avoir sa statue en plein
Paris. Le projet n'est pas nouveau. Aussitôt qu'on a pu v penser
après les événements de 1870-71, le conseil municipal a débap-
tisé une rue de Belleville pour lui donner le nom du célèbre
écrivain. Mais c'était bien peu.
Un comité vient de se former, composé d'anciens amis et
admirateurs de Dumas. On a fait appel à la préfecture de la
Seine, qui a concédé comme emplacement d'un monument la
place Malesherbes, tout près de la demeure de M. Dumas fils.
La statue sera exécutée par M. Chapu, déjà auteur du beau
buste de l'auteur de Henri III.
Parmi les membres du comité, citons MM. de Girardin,
Legouvé, Sardou, d'Ennery et Albert Wolff, qui a débuté dans
les lettres comme secrétaire de Dumas.
— Le 20 octobre a eu lieu, dans la salle du Conservatoire,
l'élection du président de la Société des artistes dramatiques, en
remplacement de feu le baron Taylor.
Environ 500 membres de la Société assistaient à la séance.
Trois candidats étaient en présence, MM. Halanzier, Delau-
nay et Derval.
M. Halanzier, l'ancien directeur de l'Opéra, a été élu prési-
dent par 402 voix; M. Delaunay en a obtenu 143; M. Derval, 40.
M. Halanzier, le nouveau président, a été nommé jusqu'au
mois d'avril.
A cette époque, aura lieu l'assemblée générale à laquelle
prendront part les artistes de province.
Le choix de M. Halanzier est des plus justifiés; il sera cer-
tainement accueilli avec une vive sympathie.
--- Le 30 octobre à eu lieu la séance publique annuelle de
l'Académie des Beaux-Arts.
La séance a été ouverte à une heure, sous la présidence de
M. J. Thomas.
Après le discours d'usage, les lauréats ont été proclamés.
Les grands prix de Rome ont été décernés à M. Lucien
Doucet pour la peinture ; M. Jules Roulleau, pour la sculpture ;
M. Louis Girault, pour l'architecture ; M. Emile Buland, pour
la gravure en taille-douce; M. Edouard Hillemacher, pour la
composition musicale.
La séance a été terminée par la lecture d'une Notice sur l.r
vie et les ouvrages de M. le baron Taylor, par M. Delaborde,
secrétaire perpétuel.
— Par les soinsde MM. Guillaume, architecte de Versailles
et de Trianon, Hiollc et R. de Saint-Marceaux, statuaires, l'an-
cienne salle du Jeu de Paume va être transformée, conformément
à un récent vote des Chambres, en Musée commémoratif de la
grande journée du Serment.
Le Jeu de Paume, construit en 1766 par Nicolas Brette
« paumier du roi », moyennant la somme de 45,503 livres, fut
fermé après la fameuse réunion du 20 juin 1789, par le seul
effet de la vénération publique, et ne s'est plus ouvert que pout-
les visiteurs et les étrangers attirés par le souvenir de ce grand
événement.
— M. Jules Rouyer, archéologue à Thiancourt (Meurthe-et-
Moselle), vient de faire don au cabinet de numismatique de la
Bibliothèque royale de Bruxelles, par l'intermédiaire de
M. Alphonse Vandenpeereboom, ministre d'Etat, de quarante-
quatre monnaies d'un haut intérêt et d'une extrême rareté.
Elles appartiennent à des seigneuries du Limbourg et des pays
voisins. Leur type dérive des doubles, des deniers et des oboles
tournois émis en France sous Charles Vil et ses successeurs. Le
numéro 44 est un gros au lion inédit, avec le bâton péri en
bande, frappé par le comte Guillaume I" de Namur ( 13 37-1391 ).
à Méraude-Poilvache, Moneta NIERA VI)'.
— A Dijon, la belle statue de la Résistance, de Cabet, avait
été, il y a cinq ans, renversée et brisée, sur l'ordre plus
qu'étrange de M. Buffet, alors ministre. Cet acte de vandalisme
est aujourd'hui réparé. La ville a commandé un nouveau
marbre d'après le modèle du regretté sculpteur, et la Résistance
a été replacée sur son piédestal.
Allemagne. — L'ingénieur Humann, celui qui a découvert
les sculptures de Pergame, vient de trouver les ruines de Sipyle.
ville de Lydie, près du Méandre, ancienne capitale des États de
Tantale, avec le tombeau de Tantale et les rochers ancienne-
ment connus sous le nom de « Trône de Pélops ».
Angleterre. — M. Alphonse Legros a cessé d'être français.
Il vient de se faire naturaliser anglais. Depuis dix-huit ans il
habite Londres, où il professe le cours de gravure à l'eau-forte à
l'école d'art de South Kensington, ainsi que le cours de dessin
et de peinture de la fondation Slade à l'Université de Londres.
C'est un dessinateur et un aquafortiste d'un talent éminent et
un professeur de tout premier ordre. Ses tableaux, malgré leurs
indiscutables mérites, ne révèlent pas en lui un peintre d'une
valeur exceptionnelle.
— M. Cccil Lawson, l'éminent paysagiste, vient de termi-
ner une vaste toile, souvenir de Wharfe Dale dans le Yorkshire.
— Le déblaiement de la villa romaine récemment décou-
verte à Bradling, dans l'île de Wight, se poursuit avec une
grande activité.
Au centre de la villa, on remarque une vaste cour pavée de