BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
LIVRES NOUVEAUX ET
X
127. — Histoire de la caricature sous la Réforme et la
Ligue — Louis XIII à Louis XVI. Un volume in-18 jésus
de xiv-324 pages, orné de nombreuses gravures, par Ghamp-
fleury. Paris, Dentu, 1880.
128. — Un Artiste oublié. J. B. Massé, peintre de LouisXV.
dessinateur-graveur. Un volume in-i 1 de 200 pages, sur papier
de Hollande, orné de 4 gravures hors texte ; par Emile Cam-
pardon. Paris, Charavay frères, 1880.
12g. — Diamants et pierres précieuses. — Bijoux, joyaux
et orfèvreries. Un volume de xn-58o pages, orné de 35o vignettes
et d'une planche en couleur, par MM. Ed. Jannetaz, Em.
Vanderheym, E. Fontenay, A. Coutance. 20 édition. Paris,
J. Rothschild, 1 88 1.
i3o. — Psyché, tragédie-ballet, par J. B. P. de Molière.
Un volume grand in-40 de iv-122 pages, imprimé sur hollande
et orné de 6 planches hors texte et 6 culs-de-lampe, gravés à
ÉDITIONS NOUVELLES
X
l'eau-lorte par Champollion, et publié sous la direction de
M. Em. Bocher. Paris, Jouaust, 1880.
1 31. —■ Collection bijou. Psyché. Un volume in-12 de xvi-
292 pages, par La Fontaine, imprimé sur hollande et illustré
de compositions d'Emile Lévy, gravées à l'eau-forte par Bou-
telié, et de dessins sur bois de Giacomelli, gravés par Sargent.
Paris, Jouaust, 1880.
1.32. — L'Alsace en fête sous la domination des Louis de
France, histoire et description des fêtes, solennités, cérémonies
et réjouissances des Alsaciens sous le régime des Bourbons.
Un volume grand in-40 de vm-204 pages de texte, par Le Roy
de Sainte-Croix, ajoutées à la représentation des fêtes données
par la ville de Strasbourg pour la convalescence du roi Louis XV,
à l'entrée et pendant le séjour de Sa Majesté dans cette ville;
inventé, dessiné et dirigé par J. M. Weiss, graveur de la ville
de Strasbourg. Strasbourg, Hagemann, 1880.
EXPOSITIONS
France. — Le jury de la vingt-septième exposition muni-
cipale des beaux-arts de Rouen vient de décerner la i" médaille
d'or de la ville à M. Lapostolet, pour son tableau VAvant-Port
de Dunkerque, acquis par la Société des Amis des Arts de
Normandie.
Belgique. — La trente et unième Exposition triennale de
Gand, qui coïncidait avec les fêtes du Cinquantenaire de la Bel-
gique, paraissait en conséquence devoir se faire dans les condi-
tions les moins favorables. C'est le contraire qui a eu lieu. Les
organisateurs ont eu l'heureuse inspiration de s'adresser à M. le
baron de Beyens, ministre de Belgique, dont l'influente inter-
vention a obtenu pour ses nationaux le concours du gouverne-
ment français. M. Edmond Turquet, le sympathique sous-
secrétaire d'État des Beaux-Arts, a non seulement envoyé à
Gand bon nombre d'oeuvres très remarquables acquises par
l'État, mais a vivement engagé l'élite des artistes à suivre son
exemple, si bien que le Salon de Gand s'est trouvé être en réalité
une réduction des plus heureuses du Salon de Paris, puisqu'on
n'y voyait que le dessus du panier de ce dernier.
Espagne. — Une exposition internationale des Beaux-Arts
doit avoir lieu à Madrid, au mois d'avril 1881. Les œuvres en-
voyées à cette exposition devront être rendues à destination du
1" au 10 avril au plus tard.
Pays-Bas. — La Société Arti et Amicitiœ d'Amsterdam, dont
les intelligentes initiatives sont bien connues, avait organisé
cet été une fort intéressante et très riche exposition d'orfèvrerie
ancienne empruntée aux hôtels de ville, aux corporations et aux
collections particulières.
Un souverain étranger, S. A. R. le duc Ernest de Saxe-
Cobourg-Gotha, figurait parmi les exposants; il avait envoyé un
choix des plus précieux, au milieu duquel brillait au premier rang
une Couverture de livre en or émaillé. Ce merveilleux travail
du xvi° siècle a fait sensation dans le monde des Curieux et des
artistes.
Un petit nombre de tableaux avait été admis car le Comité
de la Société Arli et Amicitiœ à cause des pièces d'orfèvrerie
qui s'y trouvaient représentées. Comme peinture, rien de sail-
lant, sauf une très excellente exception. M. W. van Loon avait
prêté cette œuvre si distinguée qui a été une véritable révéla-
tion, comme l'avait été la fête dansante de Pieter Codde. qui
arriva de Vienne à l'hôtel Drouot, il y a quelques années, et est
allée enrichir le magnifique cabinet de M. John W. Wilson.
Après avoir longuement admiré l'œuvre exposée dans les
galeries à'Arti et Amicitiœ, nous avons pris la liberté de nous
adresser à l'obligeance du propriétaire pour nous renseigner à
son sujet, car nous la trouvions tellement belle que nous avions
peine à croire qu'elle fût due au pinceau de l'un des Molenaar.
M. van Loon mit infiniment de bonne grâce à nous répondre
qu'il nous enverrait tous les détails en sa possession. On nous
saura gré de reproduire ses très complets renseignements dont
nous ne saurions trop le remercier :
« Suivant ma promesse, j'ai l'honneur de vous commu-
niquer quelques détails sur le tableau de Molenaar qui vous a
intéressé. La signature du peintre, quoique difficile à bien dis-
tinguer, paraît être, selon l'avis des connaisseurs, celle de J. M.
Molenaar. — La scène se passe en 1652, à l'occasion du second
mariage de M. Willem van Loon (au premier plan, en costume
noir) avec M110 Maria Geelvinck ; l'enfant à côté de celle-ci est
du premier lit. A droite du spectateur se trouve M. J. Munter
(en costume jaune) qui se fait verser du vin, — marié, en 1650,
avec M"e Margarctha Geelvinck, assise à ses côtés; — enfin, à
gauche, M. Henri Bicker, en costume gris perle et or, un
genou en terre, devant la troisième sœur Mlle Eva Geelvinck
(costume gris perle) qu'il a épousée peu après.
« La seule raison qui rende ce tableau curieux pour une
exposition de métaux précieux, est la représentation, à droite,
de deux ornements de table, devenus bien rares aujourd'hui,
ciselés et dorés, hauts d'environ un pied, et servant à fixer au
moyen de ressorts ces énormes verres d'alors qu'on remplissait
de vin du Rhin, et qui faisaient le tour de la société. »
LIVRES NOUVEAUX ET
X
127. — Histoire de la caricature sous la Réforme et la
Ligue — Louis XIII à Louis XVI. Un volume in-18 jésus
de xiv-324 pages, orné de nombreuses gravures, par Ghamp-
fleury. Paris, Dentu, 1880.
128. — Un Artiste oublié. J. B. Massé, peintre de LouisXV.
dessinateur-graveur. Un volume in-i 1 de 200 pages, sur papier
de Hollande, orné de 4 gravures hors texte ; par Emile Cam-
pardon. Paris, Charavay frères, 1880.
12g. — Diamants et pierres précieuses. — Bijoux, joyaux
et orfèvreries. Un volume de xn-58o pages, orné de 35o vignettes
et d'une planche en couleur, par MM. Ed. Jannetaz, Em.
Vanderheym, E. Fontenay, A. Coutance. 20 édition. Paris,
J. Rothschild, 1 88 1.
i3o. — Psyché, tragédie-ballet, par J. B. P. de Molière.
Un volume grand in-40 de iv-122 pages, imprimé sur hollande
et orné de 6 planches hors texte et 6 culs-de-lampe, gravés à
ÉDITIONS NOUVELLES
X
l'eau-lorte par Champollion, et publié sous la direction de
M. Em. Bocher. Paris, Jouaust, 1880.
1 31. —■ Collection bijou. Psyché. Un volume in-12 de xvi-
292 pages, par La Fontaine, imprimé sur hollande et illustré
de compositions d'Emile Lévy, gravées à l'eau-forte par Bou-
telié, et de dessins sur bois de Giacomelli, gravés par Sargent.
Paris, Jouaust, 1880.
1.32. — L'Alsace en fête sous la domination des Louis de
France, histoire et description des fêtes, solennités, cérémonies
et réjouissances des Alsaciens sous le régime des Bourbons.
Un volume grand in-40 de vm-204 pages de texte, par Le Roy
de Sainte-Croix, ajoutées à la représentation des fêtes données
par la ville de Strasbourg pour la convalescence du roi Louis XV,
à l'entrée et pendant le séjour de Sa Majesté dans cette ville;
inventé, dessiné et dirigé par J. M. Weiss, graveur de la ville
de Strasbourg. Strasbourg, Hagemann, 1880.
EXPOSITIONS
France. — Le jury de la vingt-septième exposition muni-
cipale des beaux-arts de Rouen vient de décerner la i" médaille
d'or de la ville à M. Lapostolet, pour son tableau VAvant-Port
de Dunkerque, acquis par la Société des Amis des Arts de
Normandie.
Belgique. — La trente et unième Exposition triennale de
Gand, qui coïncidait avec les fêtes du Cinquantenaire de la Bel-
gique, paraissait en conséquence devoir se faire dans les condi-
tions les moins favorables. C'est le contraire qui a eu lieu. Les
organisateurs ont eu l'heureuse inspiration de s'adresser à M. le
baron de Beyens, ministre de Belgique, dont l'influente inter-
vention a obtenu pour ses nationaux le concours du gouverne-
ment français. M. Edmond Turquet, le sympathique sous-
secrétaire d'État des Beaux-Arts, a non seulement envoyé à
Gand bon nombre d'oeuvres très remarquables acquises par
l'État, mais a vivement engagé l'élite des artistes à suivre son
exemple, si bien que le Salon de Gand s'est trouvé être en réalité
une réduction des plus heureuses du Salon de Paris, puisqu'on
n'y voyait que le dessus du panier de ce dernier.
Espagne. — Une exposition internationale des Beaux-Arts
doit avoir lieu à Madrid, au mois d'avril 1881. Les œuvres en-
voyées à cette exposition devront être rendues à destination du
1" au 10 avril au plus tard.
Pays-Bas. — La Société Arti et Amicitiœ d'Amsterdam, dont
les intelligentes initiatives sont bien connues, avait organisé
cet été une fort intéressante et très riche exposition d'orfèvrerie
ancienne empruntée aux hôtels de ville, aux corporations et aux
collections particulières.
Un souverain étranger, S. A. R. le duc Ernest de Saxe-
Cobourg-Gotha, figurait parmi les exposants; il avait envoyé un
choix des plus précieux, au milieu duquel brillait au premier rang
une Couverture de livre en or émaillé. Ce merveilleux travail
du xvi° siècle a fait sensation dans le monde des Curieux et des
artistes.
Un petit nombre de tableaux avait été admis car le Comité
de la Société Arli et Amicitiœ à cause des pièces d'orfèvrerie
qui s'y trouvaient représentées. Comme peinture, rien de sail-
lant, sauf une très excellente exception. M. W. van Loon avait
prêté cette œuvre si distinguée qui a été une véritable révéla-
tion, comme l'avait été la fête dansante de Pieter Codde. qui
arriva de Vienne à l'hôtel Drouot, il y a quelques années, et est
allée enrichir le magnifique cabinet de M. John W. Wilson.
Après avoir longuement admiré l'œuvre exposée dans les
galeries à'Arti et Amicitiœ, nous avons pris la liberté de nous
adresser à l'obligeance du propriétaire pour nous renseigner à
son sujet, car nous la trouvions tellement belle que nous avions
peine à croire qu'elle fût due au pinceau de l'un des Molenaar.
M. van Loon mit infiniment de bonne grâce à nous répondre
qu'il nous enverrait tous les détails en sa possession. On nous
saura gré de reproduire ses très complets renseignements dont
nous ne saurions trop le remercier :
« Suivant ma promesse, j'ai l'honneur de vous commu-
niquer quelques détails sur le tableau de Molenaar qui vous a
intéressé. La signature du peintre, quoique difficile à bien dis-
tinguer, paraît être, selon l'avis des connaisseurs, celle de J. M.
Molenaar. — La scène se passe en 1652, à l'occasion du second
mariage de M. Willem van Loon (au premier plan, en costume
noir) avec M110 Maria Geelvinck ; l'enfant à côté de celle-ci est
du premier lit. A droite du spectateur se trouve M. J. Munter
(en costume jaune) qui se fait verser du vin, — marié, en 1650,
avec M"e Margarctha Geelvinck, assise à ses côtés; — enfin, à
gauche, M. Henri Bicker, en costume gris perle et or, un
genou en terre, devant la troisième sœur Mlle Eva Geelvinck
(costume gris perle) qu'il a épousée peu après.
« La seule raison qui rende ce tableau curieux pour une
exposition de métaux précieux, est la représentation, à droite,
de deux ornements de table, devenus bien rares aujourd'hui,
ciselés et dorés, hauts d'environ un pied, et servant à fixer au
moyen de ressorts ces énormes verres d'alors qu'on remplissait
de vin du Rhin, et qui faisaient le tour de la société. »