Le Génie de Florence. —
Dessin de Claudius Popelin. —
Tiré de Florence, par Charles Yriarte.
FLORENCE'
LE ROLE DE FLORENCE DANS LE MONDE MODERNE — TROIS PÉRIODES DE SON HISTOIRE
L'ART A FLORENCE — PLAN DE L'OUVRAGE — LES ILLUSTRATIONS
'Italie, dès le xin° siècle, a repris et porté à son comble l'œuvre de
civilisation que la France du xn" avait commencée par les croisades,
par l'affranchissement des communes et par la fondation de l'Uni-
versité de Paris. Jamais cette symbolique image du travail successif
des générations, créée par le génie de Lucrèce, où les coureurs se
passent de main en main les flambeaux, n'avait été réalisée d'une
manière plus ' grandiose ; les torches sacrées étaient tombées de nos
mains, l'Italie les avait ramassées, et, clans les siennes, elles jetèrent
de telles lueurs, que le monde entier en fut ébloui.
Rome, malgré les Barbares, malgré le schisme, et malgré l'exil
de la papauté, s'était toujours souvenue de sa gloire passée ; en tout-
cas, les monuments superbes qui pouvaient la lui rappeler, vainqueurs du temps et de la rage
impuissante des hommes, étaient encore debout. Mais à Rome même, et bientôt clans toute
l'Italie, on s'inclina devant la supériorité de Florence, qu'on comparait à la grande Athènes, et
toutes les villes rendirent hommage à son génie, car, la première avec Sienne, elle avait donné
le signal du mouvement. Dans l'espace d'un siècle, depuis le Dante et Giotto jusqu'aux premiers
Médicis, depuis les deux Pisans jusqu'à Brunelleschi, Donatello et FAlberti, Florence était
arrivée au sommet de la pensée humaine et à l'apogée du beau plastique. Quand on la croyait
épuisée par l'effort suprême de l'enfantement de la Renaissance, elle allait produire encore deux
monstres de génie, Léonard de Vinci et Michel-Ange, les deux créatures humaines qui, dans
i. M. Charles Yriarte, notre collaborateur, veut bien nous communiquer l'introduction de son nouvel ouvrage sur Florence, — l'Histoire,
les Médicis, — les Humanistes, — les Lettres, — les Arts, qui doit paraître dans quelques jours chez Rothschild, éditeur, i;, rue des Saints-
Pères. Les gravures que nous publions en même temps que cette introduction sont empruntées à ce bel ouvrage et donneront une idée du soin
qui a été apporté à ce volume.
Dessin de Claudius Popelin. —
Tiré de Florence, par Charles Yriarte.
FLORENCE'
LE ROLE DE FLORENCE DANS LE MONDE MODERNE — TROIS PÉRIODES DE SON HISTOIRE
L'ART A FLORENCE — PLAN DE L'OUVRAGE — LES ILLUSTRATIONS
'Italie, dès le xin° siècle, a repris et porté à son comble l'œuvre de
civilisation que la France du xn" avait commencée par les croisades,
par l'affranchissement des communes et par la fondation de l'Uni-
versité de Paris. Jamais cette symbolique image du travail successif
des générations, créée par le génie de Lucrèce, où les coureurs se
passent de main en main les flambeaux, n'avait été réalisée d'une
manière plus ' grandiose ; les torches sacrées étaient tombées de nos
mains, l'Italie les avait ramassées, et, clans les siennes, elles jetèrent
de telles lueurs, que le monde entier en fut ébloui.
Rome, malgré les Barbares, malgré le schisme, et malgré l'exil
de la papauté, s'était toujours souvenue de sa gloire passée ; en tout-
cas, les monuments superbes qui pouvaient la lui rappeler, vainqueurs du temps et de la rage
impuissante des hommes, étaient encore debout. Mais à Rome même, et bientôt clans toute
l'Italie, on s'inclina devant la supériorité de Florence, qu'on comparait à la grande Athènes, et
toutes les villes rendirent hommage à son génie, car, la première avec Sienne, elle avait donné
le signal du mouvement. Dans l'espace d'un siècle, depuis le Dante et Giotto jusqu'aux premiers
Médicis, depuis les deux Pisans jusqu'à Brunelleschi, Donatello et FAlberti, Florence était
arrivée au sommet de la pensée humaine et à l'apogée du beau plastique. Quand on la croyait
épuisée par l'effort suprême de l'enfantement de la Renaissance, elle allait produire encore deux
monstres de génie, Léonard de Vinci et Michel-Ange, les deux créatures humaines qui, dans
i. M. Charles Yriarte, notre collaborateur, veut bien nous communiquer l'introduction de son nouvel ouvrage sur Florence, — l'Histoire,
les Médicis, — les Humanistes, — les Lettres, — les Arts, qui doit paraître dans quelques jours chez Rothschild, éditeur, i;, rue des Saints-
Pères. Les gravures que nous publions en même temps que cette introduction sont empruntées à ce bel ouvrage et donneront une idée du soin
qui a été apporté à ce volume.