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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 4)

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https://doi.org/10.11588/diglit.18610#0324

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282 L'A

les faire concourir à un but unique, en tirant de chaque partie
toute l'utilité qu'elle peut donner. Les armées des érudits alle-
mands ressemblent presque toujours à des foules. Celle de
M. Mùntz, bien qu'aussi nombreuse, constitue toujours un
ensemble régulier, dont toutes les parties ont leur place et leur
rôle bien déterminés, et dont la marche s'opère sans confusion
aucune.

Son plan est d'une simplicité lumineuse, et il le maintient
dans tout son livre avec une puissance et une netteté d'esprit
qui ne se démentent pas un seul instant.

Son but est de nous faire connaître et comprendre l'œuvre
de Raphaël. Il faut d'abord faire connaître et comprendre
l'homme. Comme il ne croit pas que le génie soit une fleur sans
racines qui pousse au hasard dans une terre non préparée, il

RT.

s'attache avant tout à nous donner de son héros une biographie
exacte et complète qui nous permette de saisir et de mesurer
toutes les influences qu'il a subies successivement. C'est-à-dire
que l'histoire de Raphaël va être comme un résumé de celle de
son temps, ramenée à un point de vue unique, celui des
influences qu'elle a pu exercer sur lui. Bien d'autres avant
M. Mûntz ont raconté plus ou moins exactement la biographie
du peintre, mais il faut avoir étudié cette grande époque comme
l'a étudiée M. Mûntz, il faut la connaître intimement comme
il la connaît pour pouvoir choisir avec un tact aussi sûr, avec
un discernement aussi sagace. les traits qui se rapportent parti-
culièrement à son personnage et en faire un tableau qui soit
complet, sans qu'il cesse jamais d'y occuper la place qui lui
convient, sans que l'accessoire fasse oublier le principal.

La Vierge dans la prairie..
(Belvédère de Vienne.) — Tiré du Raphaël de M. E. Muntz.

J'insiste sur ce point, parce qu'il me paraît avoir ici une
importance dominante, et de plus, parce que ce mérite semble
avoir coûté à l'auteur si peu d'efforts, qu'il faut à la lecture une
certaine réflexion pour le remarquer. L'ordre, le choix, la pro-
portion sont si parfaits, qu'on dirait en vérité que tout cela s'est
ainsi disposé naturellement et spontanément sous la plume de
l'écrivain, et qu'on se laisserait yolontiers aller à croire qu'il n'a
pas lui-même conscience du travail intellectuel qui a pu pro-
duire un pareil résultat. C'est seulement par la comparaison
avec les autres ouvrages du même genre, qu'on arrive à remar-
quer avec quelle persistance tous ces faits si simplement racontés
se transforment en autant d'arguments qui concourent à une
démonstration unique, et qu'on finit par comprendre que le
choix et l'ordre de ces faits ont pu seuls leur communiquer
cette puissance particulière. L'auteur commence par nous faire

connaître le milieu dans lequel Raphaël a passé son enfance et
reçu ses premières impressions. Il nous fait de ce charmant séjour
d'Urbin une description qui montre bien que M. Muntz n'est
pas seulement un érudit; il reconstitue ce milieu littéraire et
artistique de la première Renaissance, dont le duc Frédéric de
Montefeltro a été l'un des plus nobles champions; il nous
reporte au sein même de la famille de Giovanni Santi et nous
découvre par l'étude de ses œuvres un certain nombre d'analo-
gies entre le caractère de son talent et celui de son fils.

En 1500, — et non en 1495, comme on le croit générale-
ment,—Raphaël, âgé de dix-sept ans, entre dans l'atelier du Pe'ru-
gin, à Pérouse. M. Mûntz, toujours fidèle à son plan, étudie le
caractère et l'œuvre du Pérugin, trace rapidement le tableau de
Pérouse, comme il a fait celui d'Urbin, par les traits essentiels,
et passe en revue les personnages dont la fréquentation ou
 
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