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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1832 (Nr. 62-112)

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Numéro 111 (20 Décembre 1832)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26416#0292

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——o Numéro 111. ---

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse”, franco,
à M. Louis Desnoyers (Derville), Re'dacteur en chef,
au Bureau jîe la Caricature, galerie Véro-Dodat.

3m* ANNÉE.

CASTIGAT RIDENRO MORES.

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20 DÉCEMBRE 1852.»

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Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco, à M. Cu. PHILIPON, directeur
du journal, au Bureau delà Caricature, galerie Véro-
Dodat , au-dessus du grand Magasin de Lithographies
d’Aubert.

POLITIQUE, MORALE, LITTERAIRE ET SCÉNIQUE.

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AVIS.

Nous rappellerons à nos abonnés que le moyen d’éviter tout retard
dans la réception du journal, cesl de ne pas attendre le dernier mo-
ment pour renouveler leur souscription.

On souscrit cfwz tous les libraires et directeurs des postes, ou bien
en adressant franco à M. Aubert, galerie Véro-Dodat, le prix de
Vabonnement par un bon sur la poste.

Apportant la plus grande attention à Vexécution et au départ de
nos bandes, nous invitons les souscripteurs de la Caricature qui ne
recevraient pas les numéros auxquels ils ont droit, à faire légale-
ment constater cette absence, afin de nous donner les moyens d exer-
cer nos poursuites contre qui de droit.

LE JUSTE-MILIEU VAINQUEUR MALGRÉ LUI.

Le Juste-Milieu, qui ne doute de rien, croyait s’emparer sans coup
férir de la citadelle d’Anvers. A ceux qui, le voyant passer sabre au
poing et plumet en tête , lui demandaient : « Où allez-vous , Juste-
Milieu? » Il répondait : « Je vais prendre la citadelle, u

Et de fait, rien ne devait contrarier son espoir. U disposait d’une
excellente armée dont lui-même, qui s’y connaît si peu, pouvait ap-
précier la bravoure, et d’avance il s était prudemment muni du laissez-
passer des puissances étrangères.

Ces puissances n’avaient pas octroyé leur consentement sans quel-
que difficulté : « Comment se fait-il , avaient-elles dit, que vous ,
Juste-Milieu, de nature si débonnaire et pacifique, qui passez chez vos
voisins pour un système paisible et rangé, vous alliez, de gaîté de
cœur, vous fouetter le sang, troubler votre repos, vous induire en dé-
penses, le tout pour guerroyer sans intérêt comme sans but? Ne feriez-
vous pas mieux, mon doux Milieu, de rester tranquillement chez vous
à surveiller vos petites affaires, à compter votre argent, à tenir vos
pieds chauds, comme un bon bourgeois que vous êtes? »

A quoi le Juste-Milieu répondait humblement : « Je conçois, chers
voisins, que mes incartades peuvent vous paraître singulières , mais
que voulez-vous, on n’est pas parfait dans ce monde : chacun a ses
défauts *, pardonnez-nous nos offenses , comme nous les pardonnons à
ceux qui nous ont offensés. J’aime à prendre les citadelles, c’est vrai ;

je dois en convenir, ne voulant pas me faire meilleur que je ne suis
réellement. Mais avouezaussi que j’agis avec délicatesse et que je sais
y mettre des procédés. Vous avez souvent de ces brutaux de conqué-
rans qui vous bloquent étroitement une malheureuse forteresse, ne
laissant sortir âme qui vive , jetant à pleins canons de la mitraille ,
mettant le feu partout, et puis ayant l’audace de garder leur conquête
quand ils sont parvenus à vaincre par ces moyens illicites et féroces. Ce
n’est point ainsi que je procède. S’il faut en venir à des extrémités fâ-
cheuses , j’use de toutes les précautions désirables : j’attaque du coté
par où je dois faire le moins de mal, j’ai soin de ne tirer que dans les
embrasures pour ne pas gâter le crépissage des murailles. Je prends,
en un mot, une citadelle proprement, délicatement, du bout des doigts,
sans avaries ni malhonnêtetés quelconques , et j’en jouis ensuite , en
bon père de famille, faisant part de ma conquête à mes amis et connais-
sances. Ainsi, dormez tranquilles, ou, si cela vous plaît, regardez-moi
faire, la vue n’en coûte rien. »

Cet agréable discours ayant désarmé les puissances étrangères , le
Juste-Milieu s’est mis en route, comme chacun sait, faisant grand
bruit tout le long de son chemin , et toussant avant d’arriver, pour
bien avertir l’ennemi , comme les garçons de restaurant qui servent
les cabinets particuliers.

Malheureusement nos soldats, élevés à mauvaise école , sont des
brutaux et des grossiers qui ne comprennent pas la civilité du Juste-
Milieu. Ils se contentent d’être braves, les dignes fils de leurs pères;
ils se battent pour de bon, canonnent, bombardent, fusillent,
ayant même l’indélicatesse de brûler de magnifiques casernes et d’in-
comparables lunettes, faisant, en un mot, la guerre à la républicaine,
à l’impériale, ou plutôt à la française.

Aussi, comme le cœur lui saigne à cet in fortuné Milieu! Les tranchées
lui donnent la colique, et les incendies le jettent dans d’horribles con-
vulsions : « Ne tirez donc pas si fort, crie-t-il sans cesse au maréchal
Gérard : vous allez tout confondre, tout anéantir! »

Cependant les voisins commencent à regarder de travers le Milieu
qui se désole. Us le menacent sourdement, et l’appellent perfide. Le
Milieu, qui n’en peut mais, ne sait où donner delà tête, si toutefois la
licence poétique peut aller jusqu’à dire que le Milieu a une tête. Le
commissaire anglais se fâche tout rouge, et la réprimande diplomatique
arrive en croupe avec un commissaire moscovite.
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