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Denon, Dominique Vivant
Voyage dans la basse et la haute Égypte, pendant les campagnes du général Bonaparte (Band 1) — London, 1802

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https://doi.org/10.11588/diglit.3786#0063

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Allez, et pensez que du haut de ces monuments quarante siècles nous ob-
servent. Desaix, qui commandoit l'avant-garde, avoit dépassé le village ;
Reynier suivoit à sa gauche ; Dugua, Vial et Bon, toujours à gauche, for-
moient le demi-cercle en se rapprochant du Nil. Mourat-bey, qui vint nous
reconnaître, et qui ne vit point de cavalerie, dit qu'il alloit nous tailler
comme des citrouilles (ce fut son expression) : en conséquence le corps le
plus considérable des Mamelouks, qui étoit en avant d'Embabey, s'ébranla,
et vint charger la division Dugua avec une rapidité qui lui avoit à peine
laissé le temps de se former ; elle les reçut avec un feu d'artillerie qui les
arrêta; et par un à gauche ils allèrent tomber jusque sur les baïonnettes de
la division Desaix ; un feu de file nourri et soutenu produisit une seconde
surprise : ils furent un moment sans détermination ; puis, tout-à-coup vou-
lant tourner la division, ils passèrent entre celle de Reynier et celle de
Desaix, et reçurent le feu croisé de toutes deux ; ce qui commença leur
déroute. N'ayant plus de projet, une partie retourna sur Embabey, l'autre
alla se retrancher dans un parc planté de palmiers, qui se trouvoit à l'occi-
dent des deux divisions, et d'où on les envoya déloger par des tirailleurs ;
ils prirent alors la route du désert des pyramides. Ce furent eux qui dans
la suite nous disputèrent la haute Egypte. Pendant ce temps les autres
divisions, en s'approchant du village, se trouvoient dans le cas d'être endom-
magées par l'artillerie du camp retranché : on résolut de l'attaquer ; il fut
formé deux bataillons, tirés de la division Bon et Menou, et commandés
par les généraux Rampon et Marmont, pour marcher sur le village, et le
tourner à l'aide du fossé : le bataillon Rampon leur paroît facile à enve-
lopper et à détruire ; il est attaqué par ce qui restoit de Mamelouks dans
le camp. Ce fut là que le feu fut le plus vif et le plus meurtrier ; ils ne
concevoient pas notre résistance (ils ont dit depuis qu'ils nous avoient crus
liés ensemble) : en effet la meilleure cavalerie de l'orient, peut-être du

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