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monde entier, vint se rompre contre un petit corps hérissé de baïonnettes ;
il y en eut qui vinrent enflammer leur habit au feu de notre mousqueterie,
et qui, blessés mortellement, brûlèrent devant nos rangs. La déroute devint
générale : ils voulurent retourner dans leur camp ; nos soldats les y sui-
virent et y entrèrent pêle-mêle avec eux; leurs canons furent pris ; toutes les
divisions qui s'approchoient en entourant le village leur ôtoient tous moyens
de retraite ; ils voulurent longer le Nil, un mur qui y arrivoit transversale-
ment les arrêta et les refoula ; alors ils se jetèrent dans le fleuve pour aller
rejoindre le corps d'Ibrâhim-bey, qui étoit resté vis-à-vis pour couvrir le
Caire : dès-lors ce ne fut plus un combat, mais un massacre ; l'ennemi
sembloit défiler pour être fusillé, et n'échapper au feu de nos bataillons que
pour devenir la proie des eaux. Au milieu de ce carnage, en levant les
yeux, on pouvoit être frappé de ce contraste sublime qu'offroit le ciel pur
de cet heureux climat : un petit nombre de François, sous la conduite d'un
héros, venoit de conquérir une partie du monde ; un empire venoit de
changer de maître ; l'orgueil des Mamelouks achevoit de se briser contre
les baïonnettes de notre infanterie. Dans cette grande et terrible scène,
qui devoit avoir de si importants résultats, la poussière et la fumée trou-
bloient à peine la partie la plus basse de l'atmosphère ; l'astre du jour
roulant sur un vaste horizon achevoit paisiblement sa carrière : sublime
témoignage de cet ordre immuable de la nature qui obéit à d'éternels décrets
dans ce calme silencieux qui la rend encore plus imposante. C'est ce que
j'ai cherché à peindre dans le dessin que j'ai fait de ce moment.
La relation officielle du général Berthier, où les mouvements militaires
sont circonstanciés de la manière la plus lucide et la plus savante, servira
encore d'explication au plan de cette bataille, plan qui doit acquérir un
prix particulier par les corrections qu'a bien voulu y faire Bonaparte lui-
même dans la disposition des corps, et la détermination de leurs mouve-
ments.
fournée
LE général
gouverne
fese rendre au C
t me décidai d
avance qu'il ne
celui de la hau^
ÉÉj et mon
Nous nous
0 manœuvra
courants, ni les
pinte du Dian
et nous ramené
Je lis le dessin c
àmeux monurc
fè avoir pris
tous les momm
Nous reps
A. Apeir
^venu très for
Nluicoûu
*sse d'un c;
'* blessure
«bératior
:e * Abouk
monde entier, vint se rompre contre un petit corps hérissé de baïonnettes ;
il y en eut qui vinrent enflammer leur habit au feu de notre mousqueterie,
et qui, blessés mortellement, brûlèrent devant nos rangs. La déroute devint
générale : ils voulurent retourner dans leur camp ; nos soldats les y sui-
virent et y entrèrent pêle-mêle avec eux; leurs canons furent pris ; toutes les
divisions qui s'approchoient en entourant le village leur ôtoient tous moyens
de retraite ; ils voulurent longer le Nil, un mur qui y arrivoit transversale-
ment les arrêta et les refoula ; alors ils se jetèrent dans le fleuve pour aller
rejoindre le corps d'Ibrâhim-bey, qui étoit resté vis-à-vis pour couvrir le
Caire : dès-lors ce ne fut plus un combat, mais un massacre ; l'ennemi
sembloit défiler pour être fusillé, et n'échapper au feu de nos bataillons que
pour devenir la proie des eaux. Au milieu de ce carnage, en levant les
yeux, on pouvoit être frappé de ce contraste sublime qu'offroit le ciel pur
de cet heureux climat : un petit nombre de François, sous la conduite d'un
héros, venoit de conquérir une partie du monde ; un empire venoit de
changer de maître ; l'orgueil des Mamelouks achevoit de se briser contre
les baïonnettes de notre infanterie. Dans cette grande et terrible scène,
qui devoit avoir de si importants résultats, la poussière et la fumée trou-
bloient à peine la partie la plus basse de l'atmosphère ; l'astre du jour
roulant sur un vaste horizon achevoit paisiblement sa carrière : sublime
témoignage de cet ordre immuable de la nature qui obéit à d'éternels décrets
dans ce calme silencieux qui la rend encore plus imposante. C'est ce que
j'ai cherché à peindre dans le dessin que j'ai fait de ce moment.
La relation officielle du général Berthier, où les mouvements militaires
sont circonstanciés de la manière la plus lucide et la plus savante, servira
encore d'explication au plan de cette bataille, plan qui doit acquérir un
prix particulier par les corrections qu'a bien voulu y faire Bonaparte lui-
même dans la disposition des corps, et la détermination de leurs mouve-
ments.
fournée
LE général
gouverne
fese rendre au C
t me décidai d
avance qu'il ne
celui de la hau^
ÉÉj et mon
Nous nous
0 manœuvra
courants, ni les
pinte du Dian
et nous ramené
Je lis le dessin c
àmeux monurc
fè avoir pris
tous les momm
Nous reps
A. Apeir
^venu très for
Nluicoûu
*sse d'un c;
'* blessure
«bératior
:e * Abouk