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https://doi.org/10.11588/diglit.3786#0065
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Tournée de VAuteur dans le Delta.—Le Bogaze.—Rosette.
Le général Menou étoit resté blessé à Alexandrie : il devoit aller orga-
niser le gouvernement à Rosette, et faire une tournée dans le Delta. Avant
de se rendre au Caire, il m'avoit engagé à l'accompagner dans cette marche :
je me décidai d'autant plus volontiers à faire ce voyage, que je pensois
d'avance qu'il ne pouvoit être très intéressant qu'autant qu'on le feroit avant
celui de la haute Egypte ; j'accompagnois d'ailleurs un homme aimable,
instruit, et mon ami depuis long-temps.
Nous nous embarquâmes sur un aviso dans le port neuf d'Alexandrie ;
nous manœuvrâmes tout le jour : mais nos capitaines, ne connoissant ni les
courants, ni les brisants, ni les bas-fonds de ce port, après avoir évité la
pointe du Diamant, pensèrent nous échouer au rocher du petit Pharillon,
et nous ramenèrent mouiller à l'entrée du port pour repartir le lendemain.
Je fis le dessin du château, bâti dans l'isle Pharus, sur l'emplacement de ce
fameux monument si utile et si magnifique, cette merveille du monde, qui,
après avoir pris le nom de l'isle sur lequel il avoit été élevé, le transmit à
tous les monuments de ce genre.
Nous reparûmes le lendemain sous d'aussi mauvais auspices que la
veille. A peine fûmes-nous à quelques lieues en mer, que le vent étant
devenu très fort, le général Menou fut pris d'un vomissement convulsif qui
pensa lui coûter la vie, en le faisant tomber de sa hauteur, la tête sur la
culasse d'un canon. Aucun de nous ne pouvoit juger du danger de la
large blessure qu'il s'étoit faite : il avoit perdu connoissance ; nous mimes
en délibération si on le conduiroit sur l'Orient, qui étoit mouillé avec la
flotte à Aboukir, et vis-à-vis duquel nous nous trouvions dans le moment.
g 2 ■ . - Nos
Tournée de VAuteur dans le Delta.—Le Bogaze.—Rosette.
Le général Menou étoit resté blessé à Alexandrie : il devoit aller orga-
niser le gouvernement à Rosette, et faire une tournée dans le Delta. Avant
de se rendre au Caire, il m'avoit engagé à l'accompagner dans cette marche :
je me décidai d'autant plus volontiers à faire ce voyage, que je pensois
d'avance qu'il ne pouvoit être très intéressant qu'autant qu'on le feroit avant
celui de la haute Egypte ; j'accompagnois d'ailleurs un homme aimable,
instruit, et mon ami depuis long-temps.
Nous nous embarquâmes sur un aviso dans le port neuf d'Alexandrie ;
nous manœuvrâmes tout le jour : mais nos capitaines, ne connoissant ni les
courants, ni les brisants, ni les bas-fonds de ce port, après avoir évité la
pointe du Diamant, pensèrent nous échouer au rocher du petit Pharillon,
et nous ramenèrent mouiller à l'entrée du port pour repartir le lendemain.
Je fis le dessin du château, bâti dans l'isle Pharus, sur l'emplacement de ce
fameux monument si utile et si magnifique, cette merveille du monde, qui,
après avoir pris le nom de l'isle sur lequel il avoit été élevé, le transmit à
tous les monuments de ce genre.
Nous reparûmes le lendemain sous d'aussi mauvais auspices que la
veille. A peine fûmes-nous à quelques lieues en mer, que le vent étant
devenu très fort, le général Menou fut pris d'un vomissement convulsif qui
pensa lui coûter la vie, en le faisant tomber de sa hauteur, la tête sur la
culasse d'un canon. Aucun de nous ne pouvoit juger du danger de la
large blessure qu'il s'étoit faite : il avoit perdu connoissance ; nous mimes
en délibération si on le conduiroit sur l'Orient, qui étoit mouillé avec la
flotte à Aboukir, et vis-à-vis duquel nous nous trouvions dans le moment.
g 2 ■ . - Nos