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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 5.1908 (Nr. 101-124)

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Supplement au Nr. 101
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En Belgique, [1]: la lutte des pierres
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https://doi.org/10.11588/diglit.17230#0016

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En JSelgique — lia lutte des pierres

Lors du remaniement ministériel qui
résulta, il y a quelques mois, de la retraite
du chef de cabinet M. le comte de Smet de
Naeyer, les carriers belges présentèrent au
ministre des travaux publics une vigoureuse
requête en faveur de l'emploi du granit belge
dans l'érection des monuments publics. Le
ministre assura ces messieurs de toute sa
sollicitude pour l'industrie nationale, et ce
fut tout.

M. de Trooz, qui succéda au comte de
Smet de Naeyer, vient de mourir; il y aura
donc une nouvelle dévolution de portefeuilles,
et les carriers belges, qui mettent, il faut le
reconnaître,une rare persévérance au soutien
de leur cause, viennent de faire attirer à
nouveau, par la section centrale de la
Chambre, l'attention du ministre des travaux
publics sur la part plus grande à donner à la
pierre de taille belge dans les constructions
publiques. Etait-ce un ultimatum posé au
ministre au moment du renouvellement des
portefeuilles ou un préavis au successeur
éventuel du ministre ?

La section, dans une question adressée au
ministre, demandait « si le gouvernement
était disposé à donner satisfaction sur ce
point aux légitimes revendications de l'in-
dustrie nationale

Le gouvernement fit parvenir au rappor-
teur, M. De Becker-Remy, la réponse sui-
vante :

« Il paraît impossible de donner à l'emploi
de la pierre de taille belge une part plus
grande que celle qui lui a été réservée dans
le cours de ces dernières années.

» Un dépouillement attentif des cahiers des
charges des années 1906 et 1907 démontre,
en effet, qu'il n'a été fait usage de la pierre
blanche par l'administration des ponts et
chaussées que pour l'église de Laeken, le
parachèvement du Palais du Cinquantenaire
et le Palais du roi, monuments où le choix
des matériaux n'était pas facultatif. »

M. le rapporteur ht suivre cette réponse
de la note suivante :

« L'emploi exclusif de la pierre blanche
étrangère pour les façades monumentales du
Palais du roi et de l'école militaire a vive-
ment ému lès industriels qui exploitent les
carrières de petit granit, ainsi que les ouvriers
qu'ils occupent.

» Cet émoi se comprend d'autant plus que
le moment de l'adjudication des travaux de

la partie monumentale du Mont des Arts est
proche.

» Les Associations des maîtres de carrière
de petit granit de Belgique ont envoyé une
note aux membres de la Chambre. Cette note
attire l'attention du Parlement sur le nombre
considérable d'ouvriers occupés dans ces
carrières, plus de 10,000, et sur l'importance
des capitaux immobilisés, 55,000,000 de
francs. Cette industrie traverse une crise, et
les fortes commandes qui doivent résulter des
grands travaux publics peuvent lui donner
un appoint utile, voire même nécessaire.

» La fourniture des pierres de l'arcade du
Cinquantenaire, 10,000 mètres cubes, livrés
en six mois par quatre carrières, prouve
l'effort dont les carrières belges sont capa-
bles.

» La section centrale insiste pour que
satisfaction — dans les limites du possible ■—
soit donnée aux légitimes revendications
d'une des plus importantes industries du
pays. »

* * #

La maquette du projet du Mont des Arts
vient, en effet, d'être terminée, et est actuel-
lement exposée à Bruxelles. Toute la presse
se plaît à reconnaître que ce projet est d'une
conception grandiose, et aucune objection
sérieuse n'y est faite, même par ceux qui, il
y a quelque temps encore, malmenaient le
plus violemment l'éminent architecte M. Ma-
quet.

Dans ces conditions, il est certain que les
travaux vont être menés très rapidement, ou
que, tout au moins, les dernières dispositions
vont être prises pour le choix et la détermi-
nation des matériaux de gros œuvre.

Le gouvernement joue évidemment sur les
mots en disant qu'il « n'a été fait usage de la
pierre blanche que pour l'église de Laeken,
le parachèvement du Palais du Cinquante-
naire et le Palais du Roi, monuments où le
choix des matériaux n'était pas facultatif».

De fait, il eût été tout au moins difficile de
parachever la façade de l'église de Laeken et
le Palais du Cinquantenaire,qui sont en pierre
blanche, avec du granit belge. Quant au
Palais du Roi, une volonté supérieure avait
désigné la pierre blanche.

Après cela, il ne pouvait certes plus rien
rester de facultatif,du moment où les restric-
tions ne dépendent que du caprice simple.
 
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